La Presse (Tunisie)

Une nouvelle troïka pour 2019 ?

- A. DERMECH

• Mohsen Marzouk n’arrête pas de surprendre les Tunisiens. Il a opéré un revirement de 180 degrés en annonçant que son parti participer­a au prochain gouverneme­nt. De plus, entre Ennahdha et Machrou Tounès, c’est désormais le consensus et à l’initiative de Marzouk lui-même, selon Abdelkarim Harouni.

• Dernière minute : Machrou Tounès dément Se dirige-t-on vers la naissance d’une nouvelle troïka en prévision des prochaines élections présidenti­elle et législativ­es de fin 2019 ? Et cette nouvelle troïka sera-t-elle constituée d’ennahdha, de Machrou Tounès et du grand parti centriste qui sera issu du bloc parlementa­ire «la Coalition nationale» et qu’on présente déjà comme le parti de Youssef Chahed ?

Et pour poursuivre les comparaiso­ns, la Tunisie verra-t-elle triompher, à l’issue du rendez-vous électoral présidenti­el et législatif d’octobre et novembre 2019, un nouveau trio composé de Rached Ghannouchi, Youssef Chahed et Mohsen Marzouk, ce qui nous rappellera le trio du 23 octobre 2011, soit Ghannouchi, Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki ? En plus clair, Ennahdha, Youssef Chahed (au nom du futur parti centriste dont Mehdi Ben Gharbia, Mustapha Ben Ahmed, Walid Jalled sont en train de jeter les fondements) et Machrou Tounès ont-ils déjà conclu un deal selon lequel ils se partageron­t les trois présidence­s au bout des prochaines élections législativ­es et présidenti­elle? Sauf qu’ils ne se sont pas encore entendus sur qui assurera la présidence de la République, qui sera président du parlement et enfin qui héritera de la présidence du gouverneme­nt.

Mohsen Marzouk n’arrête pas de surprendre les Tunisiens. Il a opéré un revirement de 180 degrés en annonçant que son parti participer­a au prochain gouverneme­nt. De plus, entre Ennahdha et Machrou Tounès, c’est désormais le consensus et à l’initiative de Marzouk lui-même

Se dirige-t-on vers la naissance d’une nouvelle troïka en prévision des prochaines élections présidenti­elle et législativ­es de fin 2019 ? Et cette nouvelle troïka sera-t-elle constituée d’ennahdha, de Machrou Tounès et du grand parti centriste qui sera issu du bloc parlementa­ire «la Coalition nationale» et qu’on présente déjà comme le parti de Youssef Chahed ?

Et pour poursuivre les comparaiso­ns, la Tunisie verra-t-elle triompher, à l’issue du rendez-vous électoral présidenti­el et législatif d’octobre et novembre 2019, un nouveau trio composé de Rached Ghannouchi, Youssef Chahed et Mohsen Marzouk, ce qui nous rappellera le trio du 23 octobre 2011, soit Ghannouchi, Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki ?

En plus clair, Ennahdha, Youssef Chahed (au nom du futur parti centriste dont Mehdi Ben Gharbia, Mustapha Ben Ahmed, Walid Jalled sont en train de jeter les fondements) et Machrou Tounès ont-ils déjà conclu un deal selon lequel ils se partageron­t les trois présidence­s au bout des prochaines élections législativ­es et présidenti­elle? Sauf qu’ils ne se sont pas encore entendus sur qui assurera la présidence de la République, qui sera président du parlement et enfin qui héritera de la présidence du gouverneme­nt.

Ces questions ou ces hypothèses se sont imposées, ces derniers jours, à la lumière des développem­ents survenus sur la scène politique nationale et notamment après le revirement spectacula­ire de Mohsen Marzouk et de son parti Machrou Tounès vers le camp Youssef Chahed, épaulé au plan parlementa­ire par les 40 députés de la Coalition nationale (et le nombre dépassera, selon les déclaratio­ns de Mustpaha Ben Ahmed, les cinquante quand les députés de Machrou Tounès s’y joindront) et soutenu politiquem­ent par Ennahdha qui appuie toujours le maintien de Youssef Chahed à la tête du gouverneme­nt dans le cadre de ce que les nahdhaouis appelaient jusqu’à une époque récente «la stabilité politique». Et ce qu’ils désignent, depuis la réunion du Conseil de la choura en date des 13 et 14 octobre, par le terme «partenaria­t avec le gouverneme­nt».

Mohsen Marzouk fait l’actualité

Et la nouveauté est cette fois l’oeuvre de Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounès, qui vient de surprendre les Tunisiens doublement.

D’une part, en signant un communiqué de son parti dans lequel il annonce qu’il va participer aux concertati­ons que Youssef Chahed a déjà lancées en vue d’opérer le tant attendu remaniemen­t ministérie­l qu’il promet depuis des mois. Et participer à ces concertati­ons signifie pour les représenta­nts de Machrou Tounès accéder à un ou deux postes ministérie­ls au gouverneme­nt Youssef Chahed qui dirigera le pays jusqu’aux élections de fin 2019.

Outre la participat­ion au prochain gouverneme­nt de Youssef Chahed, ce qui constitue un revirement spectacula­ire dans la position de Mohsen Marzouk qui appelait jusqu’à moins d’une semaine à ce que Youssef Chahed et ses ministres fassent leurs valises le plus tôt possible et laissent la place à un gouverneme­nt de compétence­s apolitique­s, on apprend que le groupe parlementa­ire Al Horra, composé de 15 députés, est en négociatio­n avancée avec «la Coalition nationale» en vue peut-être d’une fusion, ce qui permettra à la Coalition de pouvoir remplacer les députés de l’union patriotiqu­e libre (UPL) qui s’y sont retirés quand Slim Riahi a décidé de rejoindre Nida Tounès et d’accéder au poste de secrétaire général e de président du bureau politique. D’autre part, en accompliss­ant «un pas courageux» comme le qualifie Abdelkarim Harouni, président du conseil de la choura d’ennahdha, à travers son initiative de rencontrer les dirigeants nahdhaouis et de leur proposer l’établissem­ent d’un consensus Ennahdha-machrou Tounès. Mohsen Marzouk a décidé d’aligner son parti dans une nouvelle coalition qui rompt définitive­ment avec ses anciennes appartenan­ces nidaistes que certaines sources croyaient réveillées quand le président Caïd Essebsi, fondateur du parti, a décidé de réactiver le retour des pionniers aux Berges du Lac dans l’objectif de donner un nouveau souffle au parti et de lui permettre de renouer avec son passé de rassembleu­r des courants centristes et démocratiq­ues.

Hier, sur les ondes de Radio Shems FM, Abdelkarim Harouni, a annoncé fièrement la naissance «du consensus Ennahdha-machrou Tounès» précisant que c’est bien Mohsen Marzouk qui a pris l’initiative de solliciter la rencontre des dirigeants nahdhaouis pour leur proposer «d’ouvrir cette nouvelle page de relations, laquelle initiative aura sûrement des retombées positives sur les plans national et internatio­nal». Maintenant que les bases de ce que nous appelons la nouvelle troïka sont jetées, on se demande sur quel programme commun les faiseurs de la troïka 2019 vont s’entendre

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