La Tunisie à la 53e place sur 84 pays
La Tunisie occupe la 53e place sur 84 pays dans le Global Illicit Trade Environment Index, réalisé par l’alliance transnationale de lutte contre le commerce illicite en collaboration avec The Economist Intelligence Unit. Un classement qui montre que notre pays est à mi-chemin dans le processus de lutte contre ce fléau
La Tunisie occupe la 53e place sur 84 pays dans le Global Illicit Trade Environment Index, réalisé par l’alliance transnationale de lutte contre le commerce illicite en collaboration avec The Economist Intelligence Unit. Un classement qui montre que notre pays est à mi-chemin dans le processus de lutte contre ce fléau
La Chambre tuniso-américaine de commerce (Amcham) a organisé hier aux Berges du Lac, en collaboration avec l’alliance transnationale pour la lutte contre le commerce illicite, une conférence pour présenter les résultats du Global Illicit Trade Environment Index. Un indice qui a été élaboré par The Economist Intelligence Unit, montrant un score de 56 points sur 100 pour la Tunisie, avec une moyenne de 60 points au niveau mondial et de 50 points pour la région du Moyen-orient et Afrique du Nord (Mena). Au 1er rang, on trouve la Finlande avec un score de 86.5 points. Au dernier rang (84e), se classe la Libye avec 8,6 points. L’indice repose sur quatre indicateurs principaux, à savoir la politique gouvernementale, l’environnement douanier, la transparence et le commerce ainsi que l’offre et la demande. Rappelons que l’indicateur de l’environnement douanier est celui pour lequel la Tunisie a le meilleur résultat, soit 78 points, avec un classement à la 38e place et 9 points de plus par rapport à la moyenne internationale.
Problématiques
L’indice relève également que des problématiques structurelles se posent au niveau des indicateurs de l’offre et de la demande et des politiques gouvernementales. La Tunisie se classe ainsi à la 58e place pour le premier et à la 62e place pour le deuxième. D’ailleurs, il est indiqué que la corruption reste une forte déstabilisant pour le pays, coûtant environ 1 million de dinars à l’etat. 78% des Tunisiens pensent qu’elle est plus accentuée par rapport à la période post-révolution. Pour ce qui concerne l’indicateur de la transparence et des échanges, l’index montre un score de 55 points pour la Tunisie, se classant à la 44e place, pour une moyenne de 53 points. Ainsi, pour pallier les insuffisances au niveau de certains indicateurs, des recommandations ont été formulées, entre autres l’importance de la mise en place d’une stratégie nationales contre la contrebande, tout en renforçant le respect des lois et en accentuant les contrôles douaniers. Il s’agit de renforcer la coopération avec les pays voisins pour lutter contre le commerce transfrontalier informel et la contrebande. De même, il est recommandé de renforcer la coopération interinstitutionnelle au niveau national. Selon l’index, il est important de lutter contre les pratiques de corruption généralisées.
Il a été également souligné l’importance de renforcer les contrôles sur le blanchiment d’argent et de rationaliser les politiques fiscales et les subventions pour éviter qu’elles n’incitent au commerce illicite. En outre, on conseille de renforcer le respect des DPI et de prendre des mesures proactives pour protéger la Tunisie des marchandises illicites transitant par les zones de libre-échange.
Impact transfrontalier
D’ailleurs, la discussion a porté sur l’impact du commerce illicite sur non seulement les pays qui en souffrent mais aussi au niveau international. Chris Clague, représentant de The Economist Intelligence Unit, a affirmé que l’impact hor frontières est très important. La Libye en est ainsi un exemple éloquent, puisque la Tunisie a subi l’impact de l’instabilité sécuritaire dans ce pays voisin à travers la prolifération de la contrebande. M. Clague a également souligné qu’il y a plusieurs facteurs qui concourent à la résistance du commerce illicite à travers le monde. Il a cité les zones de libre-échange qui constituent un terrain favorable et «une boîte magique» pour la prolifération du commerce illicite en l’absence de contrôle douanier. De même, le commerce illicite alimente les réseaux de terrorisme. Il a signalé que le manque de coopération régionale et internationale concourt également à une plus grande étendue du trafic transfrontalier, y ajoutant le manque de ressources allouées à cette lutte.
De son côté, Stefano Betti, représentant de l’alliance transnationale pour la lutte contre le commerce illicite, a affirmé qu’il est important d’agir au niveau des procédures douanières pour permettre un plus grand contrôle des échanges commerciaux. Il a insisté aussi sur la nécessité de mettre en place un organe interinstitutionnel qui permet la coordination entre les différents acteurs intervenant dans le contrôle.