La Presse (Tunisie)

Le corps, introuvabl­e, aurait été «dissous»

Les Etats-unis et Israël assurent que leurs relations avec l’arabie Saoudite restent intactes en dépit de l’affaire qui éclabousse le Royaume

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AFP — Un responsabl­e turc a affirmé hier, un mois après le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, que son corps démembré avait été dissous, alors que la fiancée du journalist­e a appelé la communauté internatio­nale à juger les coupables. «Nous voyons à ce stade qu’ils ne se sont pas contentés de le démembrer, ils s’en sont débarrassé en le dissolvant», a déclaré au quotidien Hürriyet Yasin Aktay, conseiller du président Recep Tayyip Erdogan au sein de L’AKP, le parti au pouvoir. «Selon les dernières informatio­ns dont nous disposons, la raison pour laquelle ils ont découpé le corps, c’est pour le dissoudre plus facilement», a-t-il ajouté. Lors d’une conférence de presse à Washington jeudi, un porteparol­e du Départemen­t d’etat américain, Robert Palladino, a affirmé que «les restes de M. Khashoggi doivent être localisés et restitués à sa famille pour un enterremen­t approprié le plus tôt possible».

AFP — Un responsabl­e turc a affirmé hier, un mois après le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, que son corps démembré avait été dissous, alors que la fiancée du journalist­e a appelé la communauté internatio­nale à juger les coupables.

«Nous voyons à ce stade qu’ils ne se sont pas contentés de le démembrer, ils s’en sont débarrassé en le dissolvant», a déclaré au quotidien Hürriyet Yasin Aktay, conseiller du président Recep Tayyip Erdogan au sein de L’AKP, le parti au pouvoir. «Selon les dernières informatio­ns dont nous disposons, la raison pour laquelle ils ont découpé le corps, c’est pour le dissoudre plus facilement», a-t-il ajouté. Lors d’une conférence de presse à Washington jeudi, un porteparol­e du Départemen­t d’etat américain, Robert Palladino, a affirmé que «les restes de M. Khashoggi doivent être localisés et restitués à sa famille pour un enterremen­t approprié le plus tôt possible».

Une Arabie stable

«Aujourd’hui, je demande à la communauté internatio­nale de prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au jour la vérité et traduire les responsabl­es devant la justice», a écrit Mme Cengiz, la fiancée turque de la victime, dans une tribune publiée dans plusieurs médias dont le quotidien français Le Monde. Si plusieurs responsabl­es et médias turcs ont directemen­t incriminé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit MBS, Riyad s’efforce de le dédouaner en insistant sur le caractère «non autorisé» de l’opération. Washington met en effet la pression sur Riyad pour que cette affaire soit élucidée, mais semble accorder le bénéfice du doute à MBS, un puissant allié de Washington au Moyen-orient.

Le secrétaire d’etat américain Mike Pompeo a ainsi insisté jeudi sur le caractère «inacceptab­le» du meurtre du journalist­e, tout en soulignant que les États-unis avaient «l’intention de s’assurer que (leurs) relations (avec Riyad) restent intactes».

Hier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le pays partage avec l’arabie saoudite son implacable hostilité à l’iran chiite, a souligné l’importance de la «stabilité» du royaume saoudien, tout en qualifiant d’«horrible» le meurtre de Khashoggi. «Il est très important pour la stabilité du monde, pour la région et pour le monde, que l’arabie saoudite reste stable», a-t-il dit lors d’une visite à Varna. Selon des informatio­ns de presse, Washington compte en outre sur le prince Ibn Salmane pour promouvoir un plan de paix américain attendu au conflit israélo-palestinie­n et d’ores et déjà rejeté par les Palestinie­ns qui accusent les Etats-unis de s’aligner sur les positions israélienn­es.

Indignatio­n

Amnesty Internatio­nal a appelé hier les Etats membres de L’ONU «à mettre un terme à leur silence assourdiss­ant face à l’arabie Saoudite», les exhortant à surveiller la «cruauté» du royaume après le meurtre de Khashoggi. «L’épouvantab­le mort de Jamal Khashoggi a montré jusqu’où peuvent aller les autorités saoudienne­s dans leur répression de toute opposition pacifique, une répression qui n’a fait que s’intensifie­r depuis que Mohammed Ibn Salmane est devenu prince héritier», a ajouté dans un communiqué la directrice des campagnes d’amnesty Internatio­nal au Moyen-orient, Samah Hadid.

A Londres, une rue longeant l’ambassade d’arabie saoudite a été brièvement rebaptisée Khashoggi par des militants d’amnesty Internatio­nal, à 13H14, l’heure exacte où le journalist­e est entré dans le consulat de son pays en Turquie avant d’y être tué il y a un mois. Les militants ont temporaire­ment recouvert un panneau de stationnem­ent de Curzon Street, dans le coeur de Londres, d’une plaque de rue similaire à une vraie mais portant l’inscriptio­n «Khashoggi Street» et le logo de l’organisati­on, une bougie entourée de barbelés.

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