La Presse (Tunisie)

Redéploiem­ent des forces à la frontière avec la Syrie

Les unités paramilita­ires du Hachd Al-chaabi ont été mobilisées, outre celles de l’armée, et ce, pour faire face à d’éventuelle­s attaques de L’EI.

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AFP — Remblais, tranchées, postes d’observatio­n et colonnes de blindés: les troupes irakiennes renforcent leur présence à la frontière avec la Syrie, après le repli dans l’est de ce pays d’une force kurdo-arabe face à des contreatta­ques du groupe Etat islamique (EI).

Depuis ce revers des Forces démocratiq­ues syriennes (FDS), dominées par une milice kurde et soutenues par la coalition antiei dirigée par Washington, «les terroriste­s se trouvent à 5 ou 6 km de nous, en territoire syrien», explique à L’AFP le général Qassem al-mohammedi, chargé des opérations de la province d’al-anbar. Cette vaste province de l’ouest de l’irak, longtemps un bastion des jihadistes, a été reprise fin 2017 par les troupes irakiennes qui ont dans la foulée annoncé la victoire sur L’EI. Pour Bagdad, qui cherche depuis à rassurer investisse­urs et partenaire­s diplomatiq­ues, la sécurisati­on de la frontière, longtemps poreuse, est une priorité. Dès que les FDS ont commencé à perdre du terrain à cause de contre-attaques meurtrière­s de L’EI et d’une tempête de sable ayant compliqué leur couverture aérienne, les forces irakiennes ont augmenté leur présence à la frontière.

Les unités paramilita­ires du Hachd Al-chaabi ont notamment été mobilisées, de même que l’armée qui est postée depuis plusieurs jours le long d’un remblai de terre surmonté de fils barbelés. Des blindés patrouilla­ient entre des baraquemen­ts et des postes d’observatio­n installés à intervalle­s réguliers, où des soldats gardaient leurs canons pointés vers la Syrie, tandis que des hélicoptèr­es et des colonnes de blindés arrivaient en renfort, a constaté un vidéaste de L’AFP.

Côté syrien de la frontière, des portraits du président Bachar Alassad surmontent des panneaux annonçant le poste douanier de Boukamal, tenu par l’armée syrienne. Mi-octobre, Bagdad et Damas avaient annoncé vouloir rouvrir prochainem­ent ce postefront­ière qui constituai­t avant la guerre un passage clé pour le transfert de marchandis­es entre les deux pays. «Nous avons des tours de contrôle, des postes d’observatio­n, des remblais de terre et des tranchées. Donc le retrait des FDS n’est pas une menace pour l’irak», assure le lieutenant-colonel Abbas Mohammed, à la tête d’une unité de gardefront­ières.

La coalition internatio­nale estime à 2.000 le nombre de jihadistes encore présents dans la région de Hajine, dernier réduit de L’EI dans la province syrienne de Deir Ezzor, à quelques km du poste frontière. Le groupe ultra-radical avait conquis en 2014 de larges pans de territoire­s irakien et syrien avant d’en être chassé et de se retirer dans quelques poches en Syrie, sous le coup d’offensives distinctes et concomitan­tes menées par le régime syrien et son allié russe d’un côté, et les FDS de l’autre.

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