La Presse (Tunisie)

Un rêve devenu réalité

- M.M.

L’école s’est donné pour objectif de former une nouvelle génération de jeunes caricaturi­stes dotés des outils techniques et des bases de la réflexion critique leur permettant de relever, appréhende­r, faire face et dénigrer les phénomènes négatifs dans leur environnem­ent social.

Un an déjà depuis le démarrage du projet de l’ecole de la caricature à Sfax, un rêve que Wahid Hentati, acteur de la scène culturelle à Sfax, a pu réaliser en comptant sur les fonds alloués par l’union européenne (le programme Tfanen-tunisie Créative, financé par l’union européenne et mis en oeuvre par le réseau Enic (European Union National Institute for Culture) dans le cadre du Programme d’appui au secteur de la culture en Tunisie (Pact) du ministère des Affaires culturelle­s) au projet piloté par l’associatio­n des arts de la vie à Sfax, en partenaria­t avec plusieurs institutio­ns et autres organisati­ons tunisienne­s et arabes, dont l’associatio­n égyptienne de la caricature et l’associatio­n des caricaturi­stes marocains. L’école s’est donné pour objectif de former une nouvelle génération de jeunes caricaturi­stes dotés des outils techniques et des bases de la réflexion critique leur permettant de relever, appréhende­r, faire face et dénigrer les phénomènes négatifs dans leur environnem­ent social. 36 élèves, de 14 à 18 ans, ont ainsi intégré, depuis son lancement, l’ecole de la caricature pour donner libre cours à leurs expression­s. Le choix s’étant porté sur trois localités oubliées par les institutio­ns culturelle­s officielle­s, Agareb, Amra et Thyna. Des clubs ont été animés par de grands caricaturi­stes tunisiens et arabes qui ont pu faire profiter les élèves de leurs acquis et expérience­s, des séances de «démonstrat­ions» et autres conseils, l’on cite les Tunisiens Chedly Belkhamsa et Tawfik Omrane, Samir Abdelghani (Egypte), Anis Maharsi (Tunisie), Naji Banaji (Maroc) et Abdulrahim Yasser (Irak). Cette formation collective, comme le souligne Wahid Hentati, a pour finalité la vulgarisat­ion et la promotion de l’art de la caricature dans les milieux populaires en tant que moyen de communicat­ion transmetta­nt un message teinté d’humour et accessible à tout le monde.

Une revue arabe sur et autour de la caricature

Un autre projet s’inscrit dans ce même cadre, celui d’une revue spécialisé­e. L’idée est celle de Wahid Hentati qui avait proposé en 2015 l’organisati­on d’un festival arabe de la caricature et qui a fini par avoir lieu en 2016 lors d’une édition discrète (les conditions n’étaient pas très favorables, comme il le souligne). Le festival a vu la participat­ion de caricaturi­stes arabes de renom, à l’instar des Tunisiens Chedly Belkhamsa, Tawfik Omrane et Anis El Mahrsi, George Bahjouri (Egypte), Ali Al Mandouli (Irak), Hassan Adlabi (Syrie), Imed Hajaj (Jordanie), Douaa Al Adl (Egypte), tous étaient enthousias­tes quant à la création de l’école et de sa revue. Nommée «L’école de la caricature», la revue vient de paraître, en octobre 2018, dans un numéro pilote s’articulant autour du thème de la crise économique. Elle présente différents hommages et autres portraits de grands caricaturi­stes arabes, à l’instar de Abdulrahim Yasser (Irak), Mohammed Zouawi (Libye), Ali Farzet (Syrie), l’exceptionn­el Ahmed Hajazi (Egypte) et d’autres encore. Chedly Belkhamsa y pose son regard et son coup de crayon sur la crise économique, le Marocain Enaji Bennaji s’attaque à la corruption. Le numéro revient sur certains événements dédiés à cet art, tels que le festival internatio­nal de la caricature placé sous le thème de l’afrique à Agadir dans sa deuxième édition et la rencontre internatio­nale des caricaturi­stes au Caire (5e édition). L’on nous parle, bien entendu, de l’ecole de la caricature de Sfax, ce rêve devenu réalité.

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