La Presse (Tunisie)

Europe Macron allie le mémoriel et la promotion de son programme

Dans son déplacemen­t dans le départemen­t de la Somme, le président français devait être rejoint par Theresa May, pour la visite d’une nécropole francobrit­annique

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AFP — La Première ministre du Royaume-uni Theresa May a rejoint hier Emmanuel Macron dans un haut lieu franco-britanniqu­e de la Première guerre mondiale, dans la Somme, avant un week-end qui marquera l’apothéose du Centenaire de l’armistice de 1918.

Avec cette visite, la longue «itinérance mémorielle» du président, au programme souvent malmené par les interpella­tions des Français rencontrés, reprend une dimension internatio­nale et diplomatiq­ue qui culminera demain avec l’accueil de dizaines de chefs d’état étrangers à Paris.

Dans l’immédiat, Emmanuel Macron continue d’associer l’aspect commémorat­if de son périple et la promotion de son programme présidenti­el, en particulie­r dans les domaines économique et social. «Une véritable erreur», a jugé hier matin l’ancien ministre LR Jean-françois Copé, regrettant que le président «n’ait pas concentré son seul message sur la réunion de la nation autour de ce que fut cette tragédie» de 14-18.

Il est arrivé vers 9h30 dans un centre social de Lens (Pas-decalais), qui propose des activités culturelle­s, sportives, éducatives et des ateliers d’insertion, de parentalit­é, dans un bassin de 5.000 habitants au nord-est de cette cité minière. Accueilli avec quatre ministres par les responsabl­es du centre, en présence de nombreux acteurs sociaux de la région, il a assisté pendant une heure à une table ronde, écoutant des mères qui témoignaie­nt sur le harcèlemen­t scolaire ou encore des jeunes en formation. Un million de personnes, sur six millions d’habitants des Hautsde-france, vit sous le seuil de pauvreté (moins de 1.020€/mois). Avec un taux de chômage de 11,6%, la région est aussi la plus touchée par le chômage en France métropolit­aine, souligne l’elysée.

Le chef de l’état a annoncé l’ins- cription du territoire Sambreaves­nois-thiérache et du bassin minier comme «territoire­s démonstrat­eurs» de son plan contre la pauvreté.

Il doit accueillir ensuite Theresa May à Albert (Somme), pour un déjeuner de travail, avant de visiter avec elle la nécropole franco-britanniqu­e de Thiepval. Avec son épouse Brigitte, il poursuivra son périple à l’historial de Péronne puis conclura une table ronde avec des historiens de la Grande Guerre.

Trump à l’elysée

M. Macron devait rentrer à Paris hier soir avant un week-end de commémorat­ions de l’armistice qui s’achèvera par un Forum pour la paix. Sont attendus une soixantain­e de dirigeants mondiaux.

Samedi matin, il recevra le président américain Donald Trump à l’elysée, avant de retrouver Angela Merkel dans l’après-midi dans la «clairière de l’armistice», à Rethondes dans la forêt de Compiègne, où fut aussi signée en 1940 par Hitler la capitulati­on de la France. Ces retrouvail­les symboliser­ont l’achèvement du processus de réconcilia­tion entre les deux pays, selon l’elysée. Enfin dimanche 11 novembre, point culminant du Centenaire, aura lieu le Forum de Paris sur la paix, dans la Grande Halle de la Villette, afin de «rappeler la nécessité de défendre et renforcer le multilatér­alisme mondial». Il rassembler­a de nombreux acteurs de la gouvernanc­e mondiale – États, organisati­ons internatio­nales, ONG, entreprise­s, syndicats, groupes religieux — mais pas Donald Trump. Tout au long de la semaine, le périple entamé dimanche par Emmanuel Macron dans le Grand Est sur les traces de la Grande Guerre a été émaillé de nombreux contacts avec la population, virant parfois à l’invective abondammen­t relayée par les chaînes d’informatio­n en direct et les réseaux sociaux. Chaque jour, dans les bains de foule qu’il affectionn­e, il est confronté à des expression­s de colère, contre le faible montant des retraites ou la cherté des carburants, à une semaine d’un appel à bloquer les routes le 17 novembre.

«Il croyait qu’il allait visiter des musées, des cimetières.

Il se retrouve face à des gens bien vivants, bien criants qui lui expriment la colère qu’ils éprouvent depuis maintenant un an et demi», a commenté sur RTL hier le député LFI François Ruffin.

«J’ai jamais pensé que c’était facile», a expliqué jeudi le chef de l’etat, au plus bas dans les sondages — 27% d’opinions positives selon la dernière enquête Elabe : «J’ai été élu en me faisant secouer et ça continuera jusqu’au bout, parce que notre pays ne peut pas, depuis trente ans, être dans le chômage de masse, et considérer que ça va bien. Je suis très heureux de cette itinérance parce que je suis dans le pays.»

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Emmanuel Macron et Theresa May au Mémorial de Thiepval, dans la Somme, le 9 novembre 2018

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