La Presse (Tunisie)

Bilan aggravé pour l’attentat de Mogadiscio

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«La plupart des personnes tuées étaient des civils et près de 20 d’entre elles sont mortes dans les minibus qui passaient sur la route au moment de l’explosion»… L’opération a été revendiqué­e par les Shebabs

AFP — Le bilan de l’attentat aux voitures piégées vendredi près d’un hôtel du centre de Mogadiscio, la capitale de la Somalie, est passé à au moins 41 morts, plusieurs personnes ayant succombé à leurs blessures, a-t-on appris hier de source policière.

«Le nombre de morts a augmenté. Les informatio­ns que nous avons reçues des différents hôpitaux indiquent que le nombre des morts est passé à 41 et que 106 personnes ont été blessées», a déclaré à L’AFP un responsabl­e de la police, Ibrahim Mohamed. Le précédent bilan, établi vendredi de source sécuritair­e, était «d’environ 20 morts (...) et plus de 40 blessés».

«Plus de 100 personnes ont été blessées dans l’attaque d’hier (vendredi) et certaines ont succombé à leurs blessures dans la nuit», a confirmé à L’AFP un autre responsabl­e sécuritair­e, Abdirahman Osman, ajoutant que «près de 50 personnes ont été confirmées mortes». Selon des sources sécuritair­es et des témoins, deux voitures piégées ont explosé presque simultaném­ent vendredi aprèsmidi à proximité de l’hôtel Sahafi, où ont l’habitude de séjourner des responsabl­es politiques somaliens. Un kamikaze a ensuite actionné son gilet explosif devant cet hôtel, déjà frappé par une attaque en 2015, et des hommes armés ont tenté sans succès de pénétrer dans le bâtiment, avant d’être abattus.

«La plupart des personnes (tuées) étaient des civils et près de 20 d’entre elles sont mortes dans les minibus qui passaient sur la route au moment de l’explosion», a expliqué un témoin, Ibrahim Mohamed. L’attaque a été revendiqué­e par les insurgés islamistes shebab, affiliés à Al-qaïda et qui ont juré la perte du gouverneme­nt fédéral somalien, soutenu par la communauté internatio­nale et les 20.000 hommes de la force de l’union africaine en Somalie (Amisom).

Le président du Parlement somalien, Mohamed Mursal, a accusé les Shebabs d’avoir délibéréme­nt visé des civils. Les Shebabs estiment que la cible était légitime, l’hôtel abritant des responsabl­es gouverneme­ntaux.

«Ces terroriste­s ont massacré des civils alors que les gens étaient sortis pour profiter du week-end. J’appelle les Somaliens à s’unir contre ces tueurs», a déclaré M. Mursal à la presse. Chassés de Mogadiscio en 2011, les Shebabs, affiliés à Al-qaïda, ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicide, y compris à Mogadiscio, contre des objectifs gouverneme­ntaux, sécuritair­es ou civils.

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