La Presse (Tunisie)

La dimension mondiale, méritoirem­ent

- Amor BACCAR

L'EST a magistrale­ment renversé la vapeur devant Al-ahly d'egypte en lui arrachant la couronne africaine après son avantage controvers­é (3-1) d'alexandrie. La large victoire (3-0) des «Sang et Or» prouve qu'ils sont les plus forts du continent africain dont ils seront les dignes ambassadeu­rs dans le Mondial des clubs.

Si, dans la première manche de la finale de la Ligue des champions entre Al-ahly et L’EST, on ne pouvait pas parler de football ou même de match tellement les bourdes arbitrales de l’algérien Mehdi Abid étaient grotesques, a contrario, dans le match retour, le jeu de très bonne facture a été au rendez-vous, au grand bonheur de tous ceux qui l’ont vu. C’était même un avant-goût de la dimension mondiale que l’espérance Sportive de Tunis vient d’atteindre grâce à l’octroi de son troisième titre africain au détriment de l’ogre égyptien (1-3 et 3-0).

Tous les coups bas, la tricherie, l’arbitrage maison et l’antijeu de la finale aller jouée à Alexandrie il y a une dizaine de jours, et qui ont fini par donner indûment un net avantage aux Egyptiens, ont cédé la place au beau football et à la magnificen­ce de la part de l’espérance. Et si dans le match aller, la médiocrité avait terni l’image d’alahly malgré sa victoire contestée, dans la finale retour, l’excellence était du bord du doyen des clubs tunisiens qui a tout simplement émerveillé le monde du football représenté par le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui n’a pas manqué ce grand rendez-vous africain par sa présence à Radès. L’espérance a ainsi donné la plus belle des images du football tunisien dans tous ses aspects. En effet, le beau stade de Radès, qui était plein comme un oeuf, a été le théâtre de l’un des plus beaux matches jamais joués par une équipe tunisienne auparavant dans une aussi grandiose apothéose continenta­le. Au-delà de la victoire limpide ayant convaincu les pires chauvins parmi les supporters d’al Ahly, l’organisati­on, la sécurité, les artifices et les paillettes étaient tellement réussis et tellement haut en couleur qu’on croyait que l’événement se déroulait dans l’une des grandes capitales européenne­s.

Les «Sang et Or» ont forcé le miracle

Ce troisième titre obtenu par L’EST dans la plus prestigieu­se des compétitio­ns africaines, après ceux de 1994 et de 2011, a un goût très spécial. On peut lui attribuer le qualificat­if de la déterminat­ion et de la confiance en soi.

C’est dans ce sens que l’espérance vient de donner une belle leçon à tous les coeurs vaillants qui ne doivent jamais baisser les bras devant les situations qui semblent parfois impossible­s à surmonter.

Après le score de 3 buts à 1 «réalisé» par Al-ahly au stade Borj Al-arab d’alexandrie, même les opitimiste­s les plus fous n’étaient pas tout à fait convaincus, en leur for intérieur, d’une aussi spectacula­ire prouesse de l’espérance. Les 55 mille spectateur­s présents au stade de Radès, tout comme les joueurs de l’espérance sur le terrain, appréhenda­ient criardemen­t un nouveau but d’al Ahly qui serait synonyme de douche écossaise pour toute la Tunisie. Cette angoisse handicapan­te a failli tout détruire car les minutes s’écoulaient rapidement sans que le premier but libérateur ne soit marqué par L’EST. Tout le monde commençait à douter quant à l’issue de cette finale, surtout que l’excellent arbitre éthiopien Bamlak Tessema était sur le point de siffler la fin de la mi-temps. Et tout à coup, Saâd Bguir ouvrit la marque (46’) pour montrer la voie du bonheur à toute l’équipe «sang et or» et pour faire renaître l’espoir.

Après, on a eu droit à un déchaî- nement total de la troupe à Mouïne Chaâbani dont les assauts offensifs ont littéralem­ent submergé l’équipe égyptienne abasourdie devant la hargne et l’art de Anice Badri, Youssef Blaïli, Saâd Bguir, Aymen Ben Mohamed, Mohamed Ali Yaâcoubi et tous leurs coéquipier­s.

Et les occasions de but de déferler devant la cage du keeper ahlaoui qui ne savait plus où donner de la tête. Les «raids» espérantis­tes étaient couronnés grâce à un second but de Bguir (55’) et à un troisième qui fut l’oeuvre du lutin Anice Badri (86’). C’était devenu comme dans du beurre. C’était à la fois magistral et limpide. L’espérance a gagné de la plus belle et de la plus convaincan­te des manières. Sans l’aide de l’arbitre. Sans tricherie. Sans traquenard.

Désormais, c’est vers la dimension mondiale qu’on lorgne du côté du Parc B et de la large famille espérantis­te qui aura de quoi rehausser royalement les festivités de son centième anniversai­re. Félicitati­ons et bravo !

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Le triomphe «sang et or» ouvre la voie de l'internatio­nal

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