« Pour une révision du cadre juridique »
« Nous avons un réel problème de structuration dans le domaine du sport. Sans vouloir enfoncer personne, nous traîtons ce secteur d’activité qui a pourtant son lot d’importance avec une certaine schizophrénie. C’est qu’à ce jour, nous n’arrivons pas à définir avec exactitude la frontière entre l’amateurisme et le professionnalisme en sport. Avons-nous des clubs amateurs ou professionnels ? Au fait, il y a comme un amalgame entre ces deux aspects. Et pour que les choses soient claires pour tout le monde sans ambigüité aucune, il est impératif d’effectuer une révision profonde de la loi régissant les structures sportives en Tunisie. Je suis pour une révision du cadre juridique régissant les associations sportives dans notre pays.
En effet, ce n’est pas au ministère de la Jeunesse et des Sports de gérer les compétitions, ni de subvenir aux besoins financiers de clubs dits professionnels. La tutelle en tant qu’organe public de l’etat a pour mission de mettre en application la discrimination positive et le principe d’égalité entre les différentes régions du pays.
Or, à ce jour, personne n’a le courage d’aborder le fond du problème. Pourtant, on en parle depuis des années, mais aucun responsable n’a osé ériger une nouvelle loi régissant l’activité sportive dans notre pays.
Quand on parle de sport professionnel, on parle forcément de sociétés sportives. C’est-à-dire que les présidents des clubs de football dits professionnels dans notre pays sont censés gérer leurs associations comme des sociétés et leurs ressources ne doivent pas dépendre des subventions allouées par l’etat.
L’etat à travers son ministère des sports est censé s’occuper de l’élite, toutes disciplines confondues, sans préserver la grande part au football au détriment des autres sports collectifs ou individuels. Les budgets des centres de formation, qui sont les véritables viviers et lieux d’encadrement de l’élite, doivent être la priorité. L’argent du contribuable leur revient de droit. La tutelle a également le devoir de subventionner le sport amateur. Mais ne faut-il pas auparavant mettre fin à l’amalgame actuel entre clubs sportifs dits professionnels et associations sportives régies par des statuts de clubs amateurs ? Outre une réforme de la loi des associations sportives, je propose aussi de diversifier la formation des cadres sportifs. Nous avons quatre Instituts supérieurs du sport et d’éducation physique en Tunisie et qui fournissent tous le même diplôme, celui de professeur d’éducation physique.
A mon avis, c’est du gaspillage. Des métiers comme journalistes sportifs, kinésithérapeutes, préparateurs physiques et toute autre spécialité d’intervenant dans le secteur du sport méritent une formation académique. A défaut, le secteur du sport est resté marginalisé. Bref, si nous voulons restructurer le sport dans notre pays, il faut redéfinir le cadre juridique des associations sportives, redéfinir les rôles et, surtout, séparer l’amateurisme et du professionnalisme, car ils sont deux domaines latéralement opposés. Même le Promosport est à redéfinir dans sa conception, ses attributions et la redistribution de ses recettes ».