Briser le silence…
Une conférence de presse a été organisée récemment à Tunis par l’association sages-femmes de Tunisie «Horizons et défis». Cette dernière devra assurer une formation continue pour les sagesfemmes afin de les aider à diagnostiquer la violence chez les femmes qui en sont victimes. Dans la mesure où elles-mêmes peuvent faire aussi l’objet d’agression verbale de la part de leur chef hiérarchique, l’association s’est également donné pour mission de les aider à briser le silence.
Au cours de la dernière conférence de presse organisée par l’association des sages-femmes de Tunisie «Horizons et défis» sur le thème de la violence, Nihel Siala Masmoudi, psychologue clinicienne-psychothérapeute au service des urgences CHU de Mongi Slim à La Marsa, a révélé que la consultation psychologique est basée sur l’écoute active : «Si l’homme a deux oreilles et une seule bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle». Par ailleurs, bien écouter, c’est d’abord être en empathie, c’est-à-dire comprendre et contenir la souffrance de l’autre, poursuit la psychologue clinicienne. L’objectif du débriefing est d’inciter les personnes affectées par un événement potentiellement traumatisant à verbaliser leur expérience afin de prévenir ou de diminuer l’apparition de troubles psychologiques et permettre ainsi leur rétablissement psychologique. De son côté, Nour Elhouda Sessi, présidente de l’association «Horizons et défis», a déclaré, à cet effet, que «la sage-femme est le premier pilier qui est concerné par l’agression. En effet, et malheureusement, dans les laboratoires et dans les directions de santé, les hôpitaux refusent de nous sponsoriser et de nous soutenir. La sage-femme subit les brimades et les agressions verbales de ses chefs hiérarchiques dans le but de l’humilier et minimiser son rôle. On lui impose, parfois, de pratiquer des actes et des tâches non conformes à son profil de poste et si elle refuse, elle est sanctionnée. Nous demandons d’instituer un statut pour les sages-femmes afin de pouvoir travailler en sécurité. Le silence doit être brisé!». Mme K.saidi Ep. Gaida Mahjoub, experte universitaire en santé sexuelle reproductive et violence du genre, a souligné que «les professionnels de santé sont souvent le premier recours des femmes victimes de violence. Cette réalité place le système de santé aux avantpostes pour la prise en charge des femmes vulnérables».
Et d’ajouter : «Notre rêve est qu’un jour, les femmes victimes de violence qui se rendent à l’hôpital puissent trouver un professionnel formé qui les soutient et leur apporte l’écoute et l’aide psychologique nécessaires pour s’en sortir».