L’etat n’a pas cet argent !
A voir l’action syndicale devenir un facteur d’inégalité salariale, voire un générateur d’arrogance, de chantage et d’extrémisme, cela devrait inciter le gouvernement à réagir avec d’autant plus de conviction et de fermeté
Le train continu que prennent les revendications salariales dans certains secteurs dits «combatifs» a apporté à ces catégories des avantages comparatifs qui prennent l’allure de privilèges les favorisant par rapport au reste des citoyens. C’est là, il faut en être conscient, une autre forme d’injustice.
Car, en ces temps de crise multiforme, et alors que l’on en appelle à la modération et à la patience, les Tunisiens voient, dans leur écrasante majorité leur pouvoir d’achat dégringoler. A l’exception sans doute d’une petite catégorie difficile à cerner qui tire avantage du marché parallèle et de la contrebande. La problématique des acquis générés de par le pressing revendicatif, se pose avec de plus en plus d’éloquence dans de nombreux domaines d’activité qui finissent par comprendre que le syndicalisme devient un atout concret pour les salariés des secteurs dits combatifs. Et l’exemple joue de plus en plus.
Prenons les exemples de l’enseignement secondaire et supérieur, des grèves mémorables y ont été menées et, ce qui est nouveau depuis une dizaine d’années, certaines ont débouché sur une perturbation des examens et des actions de rétention des résultats des élèves et étudiants. Ce qui est inacceptable.
Or, face à cette radicalisation, les autorités publiques ont fini par se montrer, en fin de parcours, toujours conciliants. De sorte que dès qu’un mouvement est couronné par des acquis en faveur des salariés de la catégorie, de nouvelles ambitions remontent en surface dans les esprits. Et ça reprend de plus belle. Le syndicat du secondaire est allé le plus loin dans ce phénomène de radicalisation et est même à l’origine du renvoi d’un ministre pourtant réputé compétent. Mais le chef du syndicat, lui, tient bon et même fait la loi, de sorte qu’un nouveau bras de fer menace l’actuel ministre. A voir l’action syndicale devenir un facteur d’inégalité salariale, voire un générateur d’arrogance, de chantage et d’extrémisme, cela devrait inciter le gouvernement à réagir avec d’autant plus de conviction et de fermeté. Le pays n’a pas les moyens. Ni ceux de répondre à tous les caprices syndicaux, ni surtout de satisfaire tous ceux de deux ou trois secteurs en particulier, toujours les mêmes. De la même manière qu’il doit dire clairement qu’il n’a pas les moyens de ce nouveau dédommagement que L’IVD et ses soutiens veulent distribuer à des personnes lésées sous l’ancien régime. Le gouvernement Chahed s’est promis de faire en sorte que le pays soit remis sur les rails d’ici les élections. Cela exige de la parcimonie et de la rigueur, et que ceux que l’on a choyés ne soient plus cajolés davantage. Car les finances font défaut, alors que d’autres bouches sont ouvertes.