La Presse (Tunisie)

Un cessez-le-feu hypothétiq­ue

Arrêt des hostilités sous le chapiteau d’une trêve très précaire

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Arrêt des hostilités sous le chapiteau d’une trêve très précaire AFP — Après une flambée de violences, les armes se sont tues hier dans la ville de Hodeida, principal front de la guerre au Yémen, à la suite de l’entrée en vigueur d’une trêve négociée par L’ONU mais qui reste très fragile.

Malgré un accord sur un cessez-le-feu «immédiat» conclu le 13 décembre en Suède entre le pouvoir soutenu militairem­ent par l’arabie saoudite et les rebelles houthis appuyés politiquem­ent par l’iran, des affronteme­nts parfois violents ont secoué par intermitte­nce cette ville-clé de l’ouest du pays.

AFP — Après une flambée de violences, les armes se sont tues hier dans la ville de Hodeida, principal front de la guerre au Yémen, à la suite de l’entrée en vigueur d’une trêve négociée par L’ONU mais qui reste très fragile. Malgré un accord sur un cessez-le-feu «immédiat» conclu le 13 décembre en Suède entre le pouvoir soutenu militairem­ent par l’arabie saoudite et les rebelles houthis appuyés politiquem­ent par l’iran, des affronteme­nts parfois violents ont secoué par intermitte­nce cette ville-clé de l’ouest du pays.

Avant-hier, L’ONU a annoncé que la trêve entrerait finalement en vigueur à minuit locale (21h00 GMT) après un retard dû à des raisons «opérationn­elles» non précisées.

Mais d’intenses combats ont éclaté juste après minuit, pendant quelques heures, preuve d’une situation très instable.

«Le calme est totalement revenu à 03h00 locales (00h00 GMT)», selon une source militaire loyaliste. Ce que des habitants contactés au téléphone par L’AFP ont confirmé. Dans l’immédiat, il n’était pas possible de dire si l’arrêt des combats était en applicatio­n du cessez-le-feu, ou juste temporaire. Des habitants expliquent que de violents affronteme­nts éclatent d’habitude la nuit et cessent avant l’aube.

«De l’espoir»

«Nous espérons un retour à la normale et une sécurité durable, sans agression, ni raids aériens», a déclaré à L’AFP Amani Mohammed, une habitante de Hodeida. Mohammed al-saikel, un autre résident, s’est dit optimiste. «Nous avons de l’espoir à propos du cessez-le-feu à Hodeida et d’un autre pour l’ensemble» du pays. C’est par le port de Hodeida, le principal front dans le conflit ces derniers mois, que transite l’essentiel de l’aide et des importatio­ns alimentair­es du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique menacé par la famine en raison du conflit déclenché il y a quatre ans. C’est en juin dernier que les forces progouvern­ementales yéménites, soutenues par les raids aériens de l’arabie saoudite, ont lancé une offensive pour reprendre la ville aux mains des rebelles houthis depuis 2014. Après plusieurs mois de combats qui ont fait des centaines de morts et fait craindre une aggravatio­n de la crise humanitair­e, l’émissaire de L’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a multiplié les efforts pour une interrupti­on des violences afin d’ouvrir la voie aux consultati­ons de paix en Suède.

Une grande prudence reste néanmoins de mise quant à la viabilité du cessez-le-feu alors que sept trêves négociées par L’ONU ont échoué depuis le début de la guerre.

Sous pression

Après la conclusion de l’accord en Suède, d’intenses combats et des raids aériens s’étaient poursuivis sporadique­ment à Hodeida. La trêve doit être suivie en principe le 13 décembre par un retrait des rebelles des ports de Hodeida, Al-salif et Ras Issa et celui des loyalistes et des rebelles de la ville le 7 janvier, avait dit un responsabl­e de la coalition emmenée par l’arabie saoudite qui aide militairem­ent le pouvoir yéménite.

L’accord de Suède a été obtenu au milieu de pressions internatio­nales sur les parties pour qu’elles mettent fin à un conflit.

En mars 2015, l’arabie saoudite sunnite, pays voisin du Yémen, a pris la tête d’une coalition militaire pour aider le pouvoir yéménite à stopper une offensive des rebelles qui s’étaient emparés de vastes régions du pays dont la totalité de la capitale Sanaa en janvier 2015.

Les rebelles sont eux soutenus par l’iran chiite, principal rival régional du royaume saoudien, qui réfute toutefois toute implicatio­n militaire.

Riyad est particuliè­rement sous pression internatio­nale depuis le meurtre du journalist­e saoudien Jamal Khashoggi tué début octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, qui a considérab­lement terni son image. Les autorités saoudienne­s affirment que le meurtre a été commis sans l’accord de hauts responsabl­es, mais plusieurs sénateurs américains ont mis en cause le prince héritier Mohammed Ibn Salmane.

La guerre au Yémen a fait au moins 10.000 morts et des millions de personnes sont menacées de famine, selon L’ONU. Mais des ONG estiment que le bilan réel des victimes est largement plus élevé.

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Un homme debout au milieu des décombres d’une usine partiellem­ent détruite par des raids aériens dans la ville de Hodeida au Yémen, avant-hier
 ??  ?? Un homme debout au milieu des décombres d’une usine partiellem­ent détruite par des raids aériens dans la ville de Hodeida au Yémen, avant-hier
Un homme debout au milieu des décombres d’une usine partiellem­ent détruite par des raids aériens dans la ville de Hodeida au Yémen, avant-hier

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