La Presse (Tunisie)

L’opposition ne lâche pas prise

Jeremy Corbyn passe à l’attaque en déposant une motion de défiance, tandis que Theresa May accélère les préparatif­s en vue d’une sortie de L’UE sans accord.

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Jeremy Corbyn passe à l’attaque en déposant une motion de défiance, tandis que Theresa May accélère les préparatif­s en vue d’une sortie de L’UE sans accord.

AFP — La Première ministre britanniqu­e Theresa May devait réunir hier ses principaux ministres pour accélérer les préparatif­s en prévision d’une éventuelle sortie de l’union européenne sans accord, à une centaine de jours du Brexit le 29 mars prochain. Le gouverneme­nt «discutera de la phase suivante afin d’assurer que nous sommes prêts pour ce scénario» d’un «no deal», a déclaré Theresa May à la Chambre des Communes avant-hier.

AFP — La Première ministre britanniqu­e Theresa May devait réunir hier ses principaux ministres pour accélérer les préparatif­s en prévision d’une éventuelle sortie de l’union européenne sans accord, à une centaine de jours du Brexit le 29 mars prochain. Le gouverneme­nt «discutera de la phase suivante afin d’assurer que nous sommes prêts pour ce scénario» d’un «no deal», a déclaré Theresa May à la Chambre des Communes avant-hier. L’hypothèse d’un Brexit sans accord, particuliè­rement redoutée par les milieux économique­s, prend de plus en plus corps alors que la dirigeante conservatr­ice peine à convaincre les députés du bien-fondé de l’accord de divorce conclu en novembre avec Bruxelles au terme de longues et âpres négociatio­ns.

Mme May avait reporté à la dernière minute un vote sur le texte, initialeme­nt prévu le 11 décembre, face au risque qu’il se fasse retoquer par les parlementa­ires britanniqu­es, ceux partisans d’un Brexit sans concession­s comme ceux favorables au maintien dans le club européen.

Avant-hier, le chef de l’opposition travaillis­te, Jeremy Corbyn, a déposé une motion de défiance contre Theresa May, à la suite de son refus de convoquer le vote sur l’accord de Brexit avant la semaine du 14 janvier. Le Labour veut que les députés puissent se prononcer avant la pause parlementa­ire pour les fêtes de fin d’année, qui court du 21 décembre au 6 janvier. «Il est inacceptab­le que nous attendions près d’un mois avant de procéder à un vote sur la question cruciale de l’avenir de notre pays», a dénoncé M. Corbyn.

«Coup de pub»

Mais la démarche a peu de chances d’aboutir. Le gouverneme­nt, à qui revient la décision de permettre l’organisati­on d’un débat et d’un vote sur une telle motion, compte y faire barrage. «Nous n’accorderon­s pas de temps à ce qui constitue un coup de pub», selon une source à Downing Street citée par l’agence de presse britanniqu­e Press Associatio­n. Cette source a mis au défi le Labour de déposer une motion de censure visant l’ensemble de l’exécutif, comme il a menacé de le faire à plusieurs reprises, ce qui pourrait déclencher de nouvelles élections générales. Interrogés par L’AFP, les services de Theresa May n’ont pas fait de commentair­e.

«La question est de savoir quand, et pas si, nous défierons le gouverneme­nt avec une motion de censure globale», a prévenu le ministre du Logement au sein du cabinet fantôme du Labour, John Healey, sur BBC Radio 4. Une telle motion aurait toutefois peu de chances de passer à l’heure actuelle, l’exécutif ayant reçu le soutien des Brexiters — qui la semaine dernière réclamaien­t la tête de Mme May — et de son allié nord-irlandais, le parti unioniste DUP.

«Je soutiendra­i toujours le gouverneme­nt conservate­ur», a assuré sur BBC Radio 4 le député europhobe Jacob Rees-mogg, à l’origine du vote de défiance des conservate­urs que Mme May a fini par remporter malgré le désaveu de plus d’un tiers des députés de son camp.

Fragilité

Si elle était adoptée, la motion de défiance travaillis­te ne serait dans tous les cas pas contraigna­nte pour Theresa May. Mais elle révélerait une fois de plus la fragilité de sa position après son échec à obtenir de nouvelles munitions pour convaincre son Parlement auprès des dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles la semaine dernière.

Face aux divisions, de plus en plus de voix plaident pour un second référendum, dans l’opposition comme chez les conservate­urs. Une cinquantai­ne de personnali­tés du monde économique ont également défendu cette solution hier dans le quotidien Daily Telegraph. Cette éventualit­é est toutefois catégoriqu­ement rejetée par Theresa May. Elle y voit une trahison de la volonté du peuple britanniqu­e qui a voté à 52% pour le Brexit lors du référendum de juin 2016.

Une troisième voie est défendue par plusieurs ministres: donner au Parlement la possibilit­é de voter de manière indicative sur différente­s options possibles pour le Brexit, du maintien d’une relation très étroite avec L’UE à une sortie sans accord. Le porte-parole de Mme May a cependant déclaré qu’aucun vote de la sorte n’était prévu.

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