La Presse (Tunisie)

Au-delà des espérances…

- Hédi JENNY

Par leur victoire sans appel sur L’ESM qui n’a pas l’habitude de plier avec autant de résignatio­n à la loi du plus fort, les Tataouinis terminent la phase aller à la quatrième place même si c’est momentané avant les matches retard.

Skander Kasri est un entraîneur qui ne perd pas son temps à pleurniche­r après une défaite pour la mettre sur le dos d’un arbitrage partial et qui s’empresse de tirer les enseigneme­nts majeurs et indispensa­bles d’un accident de parcours inopiné, comme le revers cuisant face aux Monastirie­ns et de remettre son équipe sur selle pour le match qui suit. Aux micros qu’on lui a tendus après la triste prestation de ses joueurs à Monastir et alors que l’on s’attendait qu’il allait vociféré de colère et tirer à boulets rouges sur ses protégés, il a répondu calmement et dignement «qu’il assumait seul cette débâcle et cette fin peu glorieuse d’une série rose de 8 matches sans défaite; que c’était un jour sans, comme ça arrive parfois en football et qu’il fallait tourner rapidement la page pour plancher sur la rencontre d’après». La rencontre d’après, c’était celle de dimanche devant l’esmétlaoui, une équipe qui n’a pas froid aux yeux quand elle joue en déplacemen­t et qui sait sortir sans beaucoup d’égratignur­es de plus d’un guêpier. Remettre rapidement sur pied une équipe touchée par le 4 à 0 de Monastir est une qualité rare qu’on ne retrouve pas chez beaucoup de technicien­s tunisiens et qui dénote de la forte personnali­té et de la force de caractère de Skander Kasri qui sait distiller et distribuer les bons messages qui vont droit au coeur de ses joueurs, qui les reçoivent cinq sur cinq. Ce n’est pas à la portée de n’importe quelle équipe de relever la tête et de n’importe quel onze de départ de retrousser les manches après une douche froide et un but encaissé dès la troisième minute de jeu comme c’est le cas de Zied Baccouche qui a pris de court le revenant dans la cage tataouinie, Montasser Khmir. Durant trente minutes, les coéqui- piers de Mahmoud Messaï ont mis une forte pression et un siège en bonne et due forme sur le camp du gardien de l’équipe du Bassin minier, Slim Rebaï, qui a renvoyé et repoussé pas mal de ballons avant de finir par céder sur un tir croisé à bout portant du redoutable attaquant mauritanie­n Ismaïl Diakité (33e) et de se faire battre de nouveau par l’autre fer de lance de l’attaque tataouinie Mohamed Ali Abdesslem six minutes après (38e). La défaite a été ainsi transformé­e en victoire bien avant la mi-temps, laissant l’équipe adverse abasourdie par ce rapide retourneme­nt de situation. Les hommes Skander Kasri ne se sont pas arrêtés là et après le premier quart d’heure de la seconde mi-temps qu’ils ont mis pour reprendre leur souffle, ils ont repris de plus belle pour tuer le match et se mettre définitive­ment à l’abri et, dans la foulée d’un ballon qui s’est écrasé sur la barre (65e), ils obtiennent un penalty justifié et mérité que transforme imparablem­ent le même Mohamed Abdesslem (79e). Il n’y avait pas mieux qu’un aussi beau succès et qu’une telle note gaie pour terminer la phase aller même momentaném­ent avec un succès, et surtout à la quatrième place avec 19 points et un match en moins, de surcroît. Pour Skander Kasri qui en est le principal artisan, même s’il prend soin à ne pas s’en vanter par humilité, c’est au-dessus de toutes les espérances.

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Skander Kasri et L’UST : le vent en poupe

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