Et la baisse continue
C’était une annonce faite par une boutique pratiquant des soldes à longueur d’année avec l’accroche suivante «Et la baisse continue». Histoire d’attirer une certaine clientèle. Nous pourrions en dire autant aujourd’hui pour les investissements sous nos cieux avec la différence que les investisseurs eux, qu’ils soient nationaux ou internationaux, ne se bousculent pas au portillon. Bien au contraire c’est la désaffection qui caractérise, qui habite les investisseurs et pour cause; tout le monde le sait; nous ne reviendrons pas sur le sujet. Le diagnostic a déjà été fait et le diagramme est presque plat ! Regardons les chiffres. Ils donnent froid au dos: pour les 7 premiers mois de l’année en cours, comparés à ceux observés sur la même période l’année passée, l’agence de Promotion de l’industrie et de l’innovation (API) annonce -19,1% de projets déclarés, avec -11,1% pour les projets totalement exportateurs et -22,1% pour les déclarations de projets ciblant le marché local. Autres chiffres? Les déclarations de projets à participation étrangère sont à -41,9%, (-70,7% pour les projets mixtes et -40,4 pour les 100% étrangères). Enfin, les régions de l’ouest déjà fortement marginalisées le sont encore davantage avec -58,3% d’intentions d’investir déclarées. Plus grave encore l’attentisme va aller s’accentuant durant les soixante ou quatre vingt dix jours à venir. Les investisseurs vont maintenant scruter l’horizon en attendant les résultats des élections pour s’assurer de la tournure politique, du virage que le pays va devoir négocier. Si maintenant on ajoute à l’attentisme, la cristallisation des esprits sur cet événement dans tous les lieux, publics comme privés, dans l’administration notamment, le pire reste à craindre. Jamais le temps ne va paraître aussi long. Jamais autant d’incertitudes tel un torrent qu’il faut franchir faute de trouver un gué. Ce gué, il n’y en a qu’un seul, que le défaut de maturité politique ou plutôt le flou réservé au devenir de la Tunisie empêche les politiques de l’emprunter. Ce gué là s’appelle consensus! Au vu de sa situation actuelle, et afin d’espérer pouvoir redresser la barre de l’investissement, le pays ne peut être gouverné que par ce biais. Vaille que vaille! En attendant la baisse va continuer ! ◆ M.Z