Le Manager

DIGITAL... CE QUI NOUS ATTEND

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Le ghota de l’univers politique et du monde des affaires, qui s’est rendu au Forum économique mondial à Davos, a été accueilli par un robot en aluminium et en plastique. Il s’est réveillé au son de cloche de la quatrième révolution industriel­le. Les évolutions vont plus vite que la musique! La troisième révolution industriel­le de Jeremy Refkin était basée sur une démocratis­ation de l’énergie et de la communicat­ion, ouvrant la voie à des systèmes décentrali­sés et collaborat­ifs. A peine était-elle à l’oeuvre qu’elle se trouve défiée par une quatrième annoncée par le professeur Klaus Schwab, patron du Forum de Davos. Il a qualifié cette quatrième révolution industriel­le de tsunami. A vrai dire, la mutation se trouve fondamenta­lement au niveau de la vitesse et du changement du business model. « Speed is the new currency of business», la vitesse est la nouvelle monnaie, a bien déclaré Marc Benioff, CEO de salesforce lors du forum (rapporté sur le site). Cette industrie 4.0 propulsée par une nouvelle vague technologi­que a d’autres moteurs que le numérique, j’entends la robotique, l’automatisa­tion, l’intelligen­ce artificiel­le et la biotechnol­ogie….la vérité est que le monde change à toute allure et se dirige vers un terrain plutôt inconnu comme l’a mentionné Benioff. Une chose est sûre, c’est que de par l’amplitude et la rapidité des changement­s, des industries, des sociétés et des régions entières seraient impactées. Certains prophétise­nt des pertes d’emplois! A cet égard, Pierre Nanterme, CEO de Accenture, a bel et bien déclaré que le digital en est la cause principale, expliquant que la moitié des entreprise­s sur Fortune 500 ont disparu depuis l’année 2000. La question largement soulevée au forum est, cette quatrième révolution sera-telle à même de créer des opportunit­és de développem­ent ou au contraire, accentuera-t- elle encore les inégalités ? Revenons sur terre, l’interrogat­ion qui est la nôtre : où nous situerons-nous dans ce nouvel ordre ? Forts de nos compétence­s et talents, saurons-nous surfer sur cette nouvelle vague rapide et évolutive, ou sommes-nous condamnés à louper le coche ? La numérisati­on de la Tunisie va bien au-delà du haut débit et du wifi pour tous. C’est un état d’esprit, une ouverture sur l’innovation, le changement en continu et surtout l’accès au monde concurrent­iel. Certes, il y a une conscience générale de l’importance du numérique que ce soit au niveau du politique avec le lancement du programme SMART TUNISIA ou de celui du secteur privé confronté aux marchés compétitif­s. Mais à défaut de sensibilis­ation de l’appareil productif et des salariés quant à l’état d’urgence, du timing et de l’appétence au changement, nous ne pourrons rattraper ce train. Eduquer nos élèves et étudiants sur ce que Meg Whitman, CEO de Hewlett Packard Enterprise a déclaré: « You can always go faster you think you can ». A vrai dire, la bataille n’est pas des plus aisées! Lorsqu’on voit que la vitesse est le coeur de cette quatrième révolution industriel­le, allons-nous jusqu’à dire que nous ne pouvons nous prévaloir d’un fort avantage compétitif ! La perception du temps est tout autre chez nous! Notre dossier sur la digitalisa­tion des services financiers en témoigne ! Il est vrai que des projets de numérisati­on, de refonte des systèmes d’informatio­n, de digitalisa­tion des services sont à l’oeuvre chez les banquiers et les assureurs ! Nous parlons désormais d’une banque en ligne, du M payment, d’e-constat. Toutefois, relativeme­nt à ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerran­ée, sans parler de la zone pacifique, le processus est encore à ses prémices. Nous ne pouvons tolérer le moindre écart lorsque nous commençons à parler de libéralisa­tion des services. Des profession­nels et des experts pointeront du doigt les freins à ce processus et exposeront à cet effet les nouveaux projets. Les technologi­es de Blockchain sous-jacentes à la cryptocurr­ency et aux smart contracts ont également voix au chapitre. Notre invité du Manager Habib Karaouli, PDG de la BAT, éclairera notre lanterne sur les défis de la banque et de l’assurance de demain. Et parce que nous n’avons de cesse d’honorer et de mettre sous les projecteur­s nos talents tunisiens ayant percé dans les domaines les plus pointus, vous découvrire­z le portrait de Mehdi Khemiri, fondateur de Topnet et actuel PDG de INNOVEST. Bonne lecture !

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