L’INVITÉ DU MANAGER
qu’ils viendront avec des systèmes d’information développés, une technologie de pointe et l’avantage de la big data. Ils ont une mine d’informations qu’ils peuvent utiliser mieux et plus vite et de manière plus efficiente que les concurrents banquiers et cela aussi il faut que les banques le comprennent et l’anticipent. Les défis viennent aussi de ce côté-là. A mon avis, il faut entamer les virages au bon moment. Celles qui traîneront les pieds seront des compagnies de moindre qualité avec des surcoûts, une érosion de leur marge et une fragilisation de la structure des charges avec des conséquences sur la rentabilité et la viabilité de l’entreprise à terme.
.Il y a eu un rapport réalisé par la société actuariat sur la réforme de l’assurance ? Qu’en pensez-vous ? A quand la mise en application ?
H.K : Le rapport établi le diagnostic que nous connaissons déjà. A savoir qu’il y a trop de compagnies d’assurances en Tunisie et qu’elles sont souvent sous-capitalisées avec des systèmes d’information obsolètes et avec des gestions de risques plus ou moins aléatoires, assez problématique pour une entreprise de gestion de risque par définition. Les autorités de régulation et contrôle, le CGA, en l’occurrence, sont en train de faire un travail fantastique à cet égard. Ils ont diligenté une étude stratégique pour essayer de diagnostiquer la situation et identifier les solutions envisageables. Il y a eu d’abord une décision très sage qui a permis de vérifier que quand la volonté existe, tout peut s’envisager. C’est le cas D’AMI qui est une compagnie d’assurance citée en exemple. Voilà une mutuelle qui a des problèmes et dont la solution ne pouvait venir que d’une restructuration et d’une démutualisation. C’était une première en Tunisie avec la collaboration de plusieurs parties qui a permis de transformer cette mutuelle en société anonyme, de faire une première puis une deuxième augmentation de capital et probablement une sortie à l’international d’ici la fin du premier trimestre 2016 en vue de la recherche d’un partenaire stratégique. Cela, on le doit à une volonté des dirigeants de la société, de son management, de ses actionnaires et aussi à une compréhension et à un soutien sans faille de l’autorité de régulation qu’est le CGA. Les uns et les autres, on a pu démontrer qu’on peut tout à fait faire de l’ingénierie juridique, de l’ingénierie financière pour essayer de trouver d’autres solutions. Nous avons travaillé sans aucun référentiel par ce qu’il n’y avait jamais eu de cas de démutualisation dans le pays ni dans la sphère francophone puisque dans un certain nombre de pays comme en France, la démutualisation est interdite. C’est un exemple de réussite qui permet de démontrer qu’on peut agir si la volonté existe. La BAT a eu l’honneur et le privilège d’accompagner la société dans cette opération. L’étude a permis également de constater qu’il y a un certain nombre d’entreprises d’assurance fragiles au niveau de leurs fonds propres et de leur solvabilité. Il faut trouver des solutions à plusieurs niveaux en l’occurrence au niveau du renforcement des fonds propres et du capital minimal. Aujourd’hui, pour une compagnie d’assurance multibranches, le capital minimal est de 10 millions de dinars. C’est peu ! Raisonnablement, il faut un capital de 30 millions de dinars pour une compagnie multi-branches. La CGA est en train de travailler sur une proposition qui va aller dans ce sens. L’instance nationale est convaincue qu’il faut renforcer les fonds propres, diversifier l’actionnariat et puis résoudre les problèmes de management et de gestion des risques. On a une particularité en Tunisie et de manière générale d’avoir une structure en termes de primes émises qui peut aller à plus de 90% pour l’automobile. Ce qui est complètement démentiel en termes de gestion de risques. Aucune entreprise ne peut tenir la route avec cette configuration. La moyenne pour toute entreprise est un peu plus de 60%, ce qui est déjà beaucoup. Or, nous savons tous que la sinistralité pour l’automobile est extrêmement importante et compromet la rentabilité de l’entreprise. Il faut impérativement développer et diversifier les portefeuilles. La situation est encore plus compliquée pour les motocycles. Le rapport sinistres/primes pour les motocycles est de 1/9 c’est-à-dire quand quelqu’un contracte une prime de 100 DT, la compagnie prend immédiatement un risque de décaissement de 900 DT. Ceci s’explique lorsqu’on on voit la structure des sinistres automobile. Elle se divise en trois tiers. Le premier tiers en matière d’accidents est dû aux piétons, le deuxième tiers est relatif aux mobylettes et motocycles et le troisième tiers est dû aux écarts de conduite et à l’état des routes. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer. Il faut agir en termes de restructurations mais aussi pour responsabiliser, pour sensibiliser et sanctionner les fautifs. Il s’agit d’encourager les comportements vertueux. Pour l’assurance, les perspectives de développement en Tunisie sont énormes. Avec un taux de pénétration de seulement 1,8%, on est bien loin de la moyenne mondiale qui est de 7%. Certaines niches comme la multirisque habitation (MRH) ont un grand potentiel de développement. En effet, et c’est là un paradoxe, le logement qui reste la première affectation de l’épargne des ménages en Tunisie est encore insuffisamment assuré. Il en est de même de la multirisque professionnelle (MRP) ou de l’assurance vie dont le plafond doit être revu à la hausse pour drainer davantage d’épargne longue, indispensable au financement de l’économie.
SUR QUOI LA COOPÉRATION SINON-TUNISIENNE PEUT-ELLE PORTER? L’ambassadeur a suggéré de renforcer la coopération en matière d’infrastructures et dans les domaines fondamentaux, tels que le transport ferroviaire, les autoroutes, les ports et les télécommunications. Elle a également proposé d’élargir les domaines de partenariat aux secteurs des nouvelles énergies, de l’agro-alimentaire et de l’éco-industrie...elle a souligné que la Tunisie est riche en énergie solaire et éolienne. A cet effet, le projet gouvernemental de l’éclairage du Port de Radès moyennant l’énergie solaire en est une bonne illustration. L’ambassadeur a ajouté que l’huile d’olive tunisienne est un produit de bonne qualité qui pourrait intéresser les consommateurs chinois. Il y a également un fort potentiel au niveau du secteur touristique sachant fort bien qu’en 2015, plus de 100 POURQUOI JUSQUE-LÀ LES INVESTISSEURS CHINOIS ONT-ILS RELATIVEMENT BOUDÉ LE SITE TUNISIE ? Jing LI, Conseillère économique auprès de l’ambassade de la République Populaire de Chine en République Tunisienne, a affirmé qu’en dépit des avantages en matière COMMENT BOOSTER LES INVESTISSEMENTS ET LES ÉCHANGES CHINOIS ? Khalil Laabidi, PDG de la FIPA, a affirmé que la Tunisie, qui a conclu un accord de libre-échange avec l’union européenne et qui est à la porte de l’afrique avec laquelle elle peut faire valoir de longues traditions d’échanges, peut constituer une plateforme pour l’investisseur chinois pour aller sur les deux continents. Le site Tunisie constitue également un vivier de talents et si l’infrastructure n’y est pas très développée, ceci constitue plus une opportunité qu’un handicap. Pour sa part, l’ambassadeur a affirmé que pour intensifier les échanges, il faudrait faciliter les échanges humains, à savoir l’ouverture d’une ligne de vol direct entre la Chine et la Tunisie, la simplification des procédures de visa et la réflexion sur une offre de services et de produits adaptés aux habitudes et besoins des touristes chinois. Elle a également mentionné l’urgence d’améliorer le climat des affaires, que ce soit pour les investisseurs tunisiens ou chinois. A considérer les montant qui peuvent être investis, ces efforts auraient un retour sur investissement fort intéressant. L’ampleur et l’importance des enjeux économiques, financiers et moraux valent bien un tel effort.
Sous l’égide de L’UTICA, la Chambre nationale des Femmes chefs d’entreprise (CNFCE), a organisé courant janvier une conférence-débat intitulée «Mesures d’encouragement à l’exportation». L’objectif de cette rencontre vise à améliorer le rendement des entreprises exportatrices, en les aidant à conquérir de nouveaux marchés extérieurs et à développer un potentiel durable à l’export et cela s’articule sur deux éléments : la garantie du recouvrement des paiements dus par les acquéreurs étrangers et plus de souplesse par rapport aux procédures douanières. Questionnée sur l’objectif de cette conférence, Raoudha Ben Saber, présidente de la CNFCE, a affirmé que la chambre place la thématique des exportations au coeur de ses priorités. « Nous souhaitons éclairer au mieux les participants sur les mesures d’encouragement et du développement des exportations. Le mérite de la tenue de cette conférence est de permettre d’établir un dialogue avec les établissements facilitateurs et de sensibiliser les chefs d’entreprise sur les avantages des programmes de la Banque Mondiale dont les composantes dédiées aux opérateurs économiques ont pour objectif majeur de pérenniser leurs exportations et de renforcer leur présence sur les marchés extérieurs », conclut-elle. LA COTUNACE, L’EXPORT EN TOUTE SÉCURITÉ Pour sa part, Souheïla Chabchoub, PDG de la COTUNACE, définit cette dernière, lancée en 2001, comme l’un des outils du programme de développement des exportations. C’est une réponse adéquate aux exigences des banques qui proposent aux exportateurs la possibilité de bénéficier des concours financiers nécessaires. Cela permet donc aux exportateurs des facilités de crédits pour financer leurs opérations d’exportation. La COTUNACE assume un rôle essentiel, non seulement dans la sécurisation des exportations, mais aussi dans leur financement à travers une large gamme de produits d’assurance. D’ailleurs, «Est-ce que je serai payé après avoir exporté ma marchandise ? », est une question qui hante sans cesse les exportateurs tunisiens. La COTUNACE, en assurant le paiement, libère les exportateurs tunisiens de ces soucis. Le soutien de la COTUNACE aux sociétés exportatrices se situe donc en amont et en aval de l’opération d’exportation. «Nous procurons à nos assurés la possibilité de connaître la solvabilité, la moralité et la solidité financière de l’acheteur étranger. Et au cas où un impayé surviendrait suite à une faillite, cessation de paiement, le non-transfert de devises ou autres raisons, la COTUNACE intervient pour indemniser l’exportateur et entame les procédures de récupération auprès de l’acheteur défaillant », précise Souheïla Chabchoub.