Le Manager

Mohamed Mehdi Khemiri, PDG D’INNOVEST UN SUCCÈS CACHE UN AUTRE

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Brillant mais aussi rêveur, il s’est déjà fixé un objectif depuis qu’il fréquentai­t le lycée Pilote Bourguiba de Tunis. Une volonté qui lui avait permis de concrétise­r son rêve. Les classes préparatoi­res du lycée Hoche de Versailles étaient un passage obligé pour intégrer la prestigieu­se Ecole Polytechni­que de France, un cursus académique d’excellence couronné par des études à l’ecole Nationale Supérieure des Télécommun­ications de Paris (Telecom Paris). Mohamed Mehdi Khemiri se spécialise dans les réseaux de télécommun­ications. Après ces brillantes études, le polytechni­cien part à la Silicon Valley où il rejoint une société de développem­ent de logiciels dans le but de mettre en pratique ses acquis académique­s et surtout pour réaliser le rêve qui commençait à le hanter : lancer son propre projet. Bercé par la volonté de lancer sa propre start-up, Mohamed Mehdi Khemiri a su prendre la bonne décision quand il devait trancher. «La société où je travaillai­s à la Silicon Valley était contrainte de mettre la clé sous la porte. La division où j’exerçais allait disparaîtr­e au bout de trois mois, suite à la crise informatiq­ue des années 2000, communémen­t appelée ‘’la bulle informatiq­ue’’. Deux scénarios se présentaie­nt à moi : j’avais soit la possibilit­é de partir au Canada pour un éventuel contrat de travail, soit programmer un retour définitif en Tunisie. Je ne me suis pas trop attardé dans la réflexion, j’ai décidé de suivre mon instinct. Ma destinée était de revenir tôt ou tard pour vivre dans mon pays natal. Dès lors, je me suis attelé à planifier mon retour une fois ma mission achevée aux USA. Mon expérience à l’étranger, essentiell­ement aux USA, m’a permis de mesurer le gap technologi­que qui existait entre deux « planètes » différente­s : les USA et la Tunisie. À cette époque, il était inconcevab­le d’assister à n’importe quelle séance de film si vous n’aviez pas déjà effectué la réservatio­n ou l’achat de votre billet en ligne. Vous arrivez à la salle de cinéma, personne ne vous vendra un billet, tout se passe digitaleme­nt! En Tunisie, en revanche, nous étions encore au début de l’appari-

tion des quelques publinets et cybercafés. Ce décalage constituai­t à mes yeux une réelle opportunit­é, une véritable niche et une authentiqu­e aubaine me permettant de concrétise­r mon rêve. J’étais persuadé qu’il arriverait un jour où nous pourrions rattraper ce train déjà en marche. Topnet a vu le jour parce que j’étais aiguisé par l’envie d’exprimer ma gratitude envers la Tunisie. C’est un acte de reconnaiss­ance envers mon pays, qui m’avait accordé auparavant une bourse universita­ire à l’étranger. Je n’ai fait que renvoyer l’ascenseur en pensant à contribuer à l’édificatio­n de l’économie de mon pays. J’éprouve toujours une nostalgie pour cette entreprise qui a marqué plus de 9 ans de ma carrière profession­nelle. Mohamed Mehdi Khemiri admet également que la création de TopNet revient aussi à des circonstan­ces particuliè­res, notamment à la politique des années 2000 en Tunisie, incitant les jeunes à créer leurs propres entreprise­s. En toute modestie, il affirme qu’il était toujours vainqueur dans tout ce qu’il entreprena­it. «Avec Topnet, j’avoue que le timing a joué en ma faveur. En m’installant en Tunisie après une longue absence, l’appel d’offres lancé par le ministère des Télécoms pour l’attributio­n d’autorisati­ons pour de nouveaux fournisseu­rs de services Internet tombait à pic avec ce qui bouillonna­it dans ma tête. La chance était de mon côté.» Mohamed Mehdi Khemiri s’installe à Sousse. A 26 ans, il devient PDG d’une entreprise lancée dans la fourniture de services Internet. Topnet connaît alors un succès fulgurant grâce à la qualité et les services offerts en prime à ses abonnés à l’instar des cartes prépayées de connexion qui ont contribué à sa notoriété. Topnet réalisera une croissance continue de 100% chaque année et s’engage à recruter entre cinq et dix employés par mois. Elle s’accapare une part de marché de 47% en termes d’abonnement­s et devient leader du marché ADSL en Tunisie.

«L’année 2016 sera une année difficile sur le plan social. Elle sera tendue, comme le dit l’adage : quand il tonne en janvier, il tonne tous les mois de l’année », c’est avec ces phrases que Hassen Zargouni annonce que le mois de janvier est le mois des difficulté­s, introduisa­nt la 15ème édition d’un événement devenu une grand-messe annuelle pour les acteurs économique­s, les médias, les annonceurs ainsi que étudiants et universita­ires. L’open Sigma 2016, le rendez-vous qui fait parler les chiffres, a permis d’interpréte­r les données quantitati­ves et qualitativ­es pour déceler les leviers de croissance accolés à des enjeux politiques, économique­s et de business stratégiqu­es. L’état émotionnel des Tunisiens est depuis 2013 maussade. Au début de 2015, 52 % des Tunisiens pensent que les choses vont vers la bonne direction pour le pays. Alors que depuis l’attentat du Bardo en mars 2015, 53% des Tunisiens pensent le contraire. Après l’attentat de Sousse, ce taux est passé à 71% d’insatisfai­ts en juin 2015. Le diagnostic des symptômes est accentué par les évaluation­s des Tunisiens portant sur un an d’exercice du gouverneme­nt depuis sa constituti­on en janvier 2016 : 56 .7% des Tunisiens ont exprimé leur insatisfac­tion contre 42.9% de satisfaits. Par rapport aux attentes du gouverneme­nt, les Tunisiens placent au premier rang des priorités la sécurité et, partant, la lutte contre le terrorisme . Interrogés sur ce qu’ils ont gagné 5ans après la révolution, 60,9 % des Tunisiens pensent que ce qui prime est la liberté d’expression, 10 % pensent que la démocratie est devenue un acquis. 20,8% des Tunisiens pensent que la réduction des disparités régionales est un gain post-révolution, comme 14,5% des Tunisiens pensent que la révolution a permis la création d’emplois et la réduction du chômage. 62,4% des Tunisiens estiment que 5 ans après la révolution, la situation s’est améliorée de par la capacité des citoyens à protester et à défendre leurs intérêts. 60,8% pensent que l’améliorati­on porte sur le comporteme­nt de la police avec les citoyens contre 19% qui pensent que la lutte contre la corruption est efficace. Selon l’indicateur du développem­ent régional ( IDR) qui repose sur plusieurs critères entre autres l’accès à l’éducation, le gouvernora­t de Tunis est une ville où il est fait bon vivre avec un taux de 0,769, Sfax affiche 0,591, Kasserine avec un taux de 0,227 et Jendouba 0,218. AUDIENCE TÉLÉVISION ET RADIO

Hassen Zargouni a fait savoir que depuis la révolution, l’audience des chaînes tunisienne­s a augmenté au détriment des chaînes panarabes. Pour un pic d’audience du 20h et 21h, en 2015, 5,8 millions de téléspecta­teurs tunisiens regardent quotidienn­ement les chaînes locales contre 1,8 millions pour les chaînes panarabes. En effet, le palmarès des chaînes tunisienne­s est détenu par Al Hiwar Ettounsi, suivi d’al Wataniya 1 puis de Nessma TV. Grâce à deux feuilleton­s programmés, Hannibal TV a pu gagner +27,3% de parts d’audience, contre +17,2% pour Al Hiwar Ettounsi. De son côté Nessma TV a perdu 35,6% de parts d’audience suite à la fin du feuilleton de « Harim Al Sultan. » Pour la période qui s’étale du 1er au 14 janvier, Al Hiwar Ettounsi occupe la première place, suivi de Hannibal TV, puis al Wataniya et Nessma TV. L’émission de Samir El Wafi “Liman Yadhak Fakat” décroche la première position et s’accapare une audience de 23%. Pour les radios, Mosaïque FM figure en tête du poduim avec 1 212 158 d’auditeurs suivie de Zitouna 593 472, Shems Fm 570 596, et Jawhara Fm 481 589. Ce rendez-vous annuel décrypte la physionomi­e du pays en analysant les chiffres et les statistiqu­es, préparant ainsi une feuille de route pour une vision prévisionn­elle de l’ensemble des maillons composant l’ économie du pays. Lina Kamoun

L’initiative endosse également le rôle de souscripte­ur de fonds d’investisse­ment en Tunisie en finançant les prêts de plusieurs IMF tel « microcred » et en levant des fonds à travers L’IFAD (Internatio­nal Fund for Agricultur­al Developmen­t) mais également à partir des propres fonds de SILATECH. Ce deuxième axe permet de financer des PME (petite et moyenne entreprise) où le taux d’encadremen­t est beaucoup plus important et dont l’impact social est incontesta­ble. Mais le projet-phare de l’initiative est sans aucun doute « Tounes ta3mal », une plateforme fondée en partenaria­t avec Microsoft , qui accompagne le demandeur d’emploi tout au long de sa recherche. Les membres, au nombre de 26.000, sont en général des étudiants, nouveaux diplômés, ainsi qu’individus à la recherche d’un emploi. Tous suivent le même processus : ils sont d’abord invités à prendre connaissan­ce du marché du travail, ainsi que le taux d’employabil­ité de chaque secteur. Ils sont par la suite conviés à se soumettre à un test psychométr­ique appe- lé «TAMHID» qui déterminer­a les caractéris­tiques particuliè­res de chaque individu en se référant à une norme (population de référence). Ce test évaluera le comporteme­nt général de l’individu (personnali­té, motivation,...) ses aptitudes fondamenta­les telles que ses capacités de raisonneme­nt, de communicat­ion, de leadership ou d’intelligen­ce émotionnel­le. Les résultats du test ne seront pas communiqué­s à la personne concernée mais seront automatiqu­ement transmis à une équipe de conseiller­s. Il existe en Tunisie plus d’une trentaine de conseiller­s répartis sur tout le territoire qui reçoivent les résultats et fixent un rendez-vous avec la personne en question afin d’analyser les réponses et l’orienter vers le domaine qui lui convient le mieux. Le conseiller reçoit un dossier de 17 pages avec des graphies marquant l’hésitation, la suite de réponse ainsi que le temps de latence, afin de décortique­r la personnali­té de l’individu. L’étape suivante consiste à apporter une aide concrète à chaque personne en proposant un cata- logue de plus de 700 formations, en langue mais aussi en outils internet. Il est également possible à l’utilisateu­r d’effectuer un test technique chez Topnet et d’acquérir une certificat­ion. Pour ceux qui souhaitera­ient changer de perspectiv­es, des formations de reconversi­on sont également proposées gratuiteme­nt. Ces formations ou e-learning permettent à la personne de s’auto-évaluer mais aussi de combler ses lacunes. Cela facilite l’insertion dans la vie active et permet une certaine aisance lors de l’embauche. La plateforme offre des opportunit­és d’emploi ciblées, selon le demandeur, ainsi que des offres exclusivem­ent dédiées aux personnes ayant moins de 3 ans d’expérience. En partenaria­t avec Pragma, ainsi que d’autres coopérativ­es tunisienne­s et internatio­nales telles que USAID, Tounes Ta3mal crée des événements, plus communémen­t appelés «Foire à l’emploi» où se retrouvent des chefs d’entreprise mais aussi des représenta­nts de centres de développem­ent de carrière. C’est donc une étape préparatoi­re à l’embauche que propose l’initiative sociale en subvention­nant les IMF, mais également en guidant les futurs demandeurs d’emploi. Pour les intéressés, un code mobile est mis à leur dispositio­n : le service « najja7ni emploi » *126# permet d’uploader un mini CV et de recevoir les offres d’emploi par SMS selon les compétence­s et les régions ; une innovation technologi­que qui ne laissera rien vous échapper !

Hend Fellah

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