DU MANAGER
DOSSIER
service est fonctionnel 24h/24, 7j/7 et est assimilable au concept du mandat- minute. Dans le même sillage, la BIAT a également développé un service dédié à une catégorie faiblement bancarisée de la population tunisienne comme les jeunes et les habitants des zones rurales. Ainsi, le MDINAR lancé en 2012, en collaboration avec son partenaire VIAMOBILE, est un compte virtuel qui permet notamment à ses utilisateurs de recevoir ou d’initier des transferts d’argent simplement en disposant d’un téléphone mobile et sans posséder un compte bancaire. Le produit MDINAR permet également de recharger des cartes prépayées, des lignes téléphoniques mais aussi d’effectuer des paiements via mobile et de rembourser des micro-crédits grâce à une opération pilote en partenariat avec ENDA.
LE M-PAIEMENT, PILIER DE LA DIGITALISATION Aujourd’hui, le mobile paiement est l’exemple archétypal de l’innovation illustrant cette digitalisation. Qui pouvait croire, 20 ans auparavant, qu’on pourrait payer ses factures via un Smartphone ? D’ailleurs, que signifiait à l’époque Smartphone ? Le paiement est accessible aux abonnés de la BIAT, STB, ATTIJARI BANK ainsi QU’AMEN BANK. Ce canal permet également plus de flexibilité en transférant des fonds à travers la recharge des téléphones portables. Bien que l’adoption du Mobile Banking demeure timide, les potentialités du secteur restent im- portantes. LA BANQUE 100% VIRTUELLE, À QUAND LE DÉCOLLAGE ? Abderrahmen Ben Meftah, Chef de la Division Banque en Ligne Amen Bank, affirme que les agences classiques ne sont pas enclines à disparaître. AMEN BANK continuera de se déployer et son réseau d’agences fera office de showroom combinant ainsi les nouveautés digitales avec les interactions humaines et les lieux de vente dédiés aux produits bancaires. Notons QU’AMEN FIRST BANK est une banque 100 % en ligne qui permet au client d’ouvrir son compte bancaire et opérer toutes ses opérations intégralement en ligne, en seulement quelques clics. Abderrahmen Ben Meftah souligne que la digitalisation est une question d’équilibre : les banques ne peuvent pas foncer dans le 100% numérique sans tenir compte des habitudes de leurs clients. Pour sa part, ATTIJARI BANK, déjà investie depuis plusieurs années pour le développement de son offre de banque à distance, à destination de l’ensemble de ses segments de clientèle, à savoir particuliers, professionnels et entreprises, estime que la stratégie multi-canal constitue la pierre angulaire du schéma de son développement. L’objectif est de gagner en efficacité et de renforcer le contact avec le client, et ce, en s’appuyant sur un espace dédié au client «Attijari Real Time». Si, aujourd’hui, la banque 100 % en ligne tarde à prendre son essor en Tunisie, c’est peut-être dû en partie au fait que le client apprécie la proximité offerte par les banques traditionnelles, qui lui permet de maintenir la relation humaine instaurée avec son banquier. Le format de l’agence classique est ancré dans les moeurs du Tunisien qui a du mal à se familiariser avec l’e-banking. Nos grands-parents n’auraient jamais eu recours à des banques dans leur conception d’épargne. Mais malgré cela, nous avons pu faire des pas de géant par rapport à cette mentalité qui refusait de confier l’argent à un étranger ou dans un endroit autre que le tiroir ou le coffre de la maison. C’est ce qui explique cette frilosité et le rejet du 100% numérique. En effet, ceux qui s’opposent à adopter cette mutation sont généralement des personnes bien attachées à leurs habitudes de paiement en espèces et au contact personnel, ayant certaines difficultés à maîtriser les nouvelles technologies ou même n’y ont pas du tout accès. Tout de même, dans la course à la fidélisation bancaire, proposer la digitalisation devient un élément essentiel. La digitalisation des banques présente certes des avantages non négligeables, mais ne risque-t-elle pas de tuer à long terme la relation-client ?
Lina Kamoun
Digital Assets Holdings, une start-up dirigée par une emblématique figure de Wall Street, vient tout juste de clôturer un round de financement de 52 millions de dollars engageant les plus grandes institutions financières internationales et les plus grands acteurs technologiques mondiaux. La start-up a finalisé un accord avec ASX, la Bourse australienne, pour la refonte de son système de transactions en utilisant la technologie Blockchain. Lors du Forum de Davos, John Cryan, le patron de Deutsche Bank, a déclaré: “Le cash n’existera probablement plus dans dix ans. Ce n’est pas quelque chose qui est nécessaire, c’est terriblement inefficace et cher”. Le journal « Les Echos » a récemment publié une tribune qui relate le rapide recul de l’utilisation du cash en France. Dans un autre registre, des géants de la technologie tels que IBM ou Accenture, se penchent très sérieusement sur les technologies Blockchain. Pierre Nanterme, PDG d’accenture, a déclaré dans une interview accordée au « Nouvel Economiste »: “Nous sommes très avancés dans l’utilisation de Blockchain, notamment dans tout ce qui relève de la compensation financière”. Tout indique que le phénomène Blockchain doit être pris très au sérieux. BLOCKCHAIN, DANS LES GRANDES LIGNES Les technologies Blockchain n’arrêtent pas de frayer les chroniques et deviennent de plus en plus connues du grand public. La vitesse à laquelle cette technologie se propage est phénoménale, et est à l’image de l’accélération de notre monde ainsi que des cycles d’innovation. La technologie Blockchain est un système de “preuve” distribué, une sorte de registre public dont tout le monde a une copie, chaque nouvelle entrée dans le registre est visible par tout le monde et est irréversible, et tout le monde partage à tout instant la même version du registre ainsi que l’information qui y est inscrite. Dans le système Blockchain, chaque nouvelle information doit être “certifiée” par un ou plusieurs membres du réseau en s’appuyant sur des principes mathématiques, et tous les autres noeuds du réseau qui “acceptent” cette information notifient leur consentement en maintenant leur collaboration sur la dernière version du registre qui contient cette nouvelle information.
Comment ça a démarré ? Le concept de Blockchain a été introduit en 2008 via un “concept paper” publié sur Internet sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. L’objectif étant de résoudre ce qu’on appelle le “problème de double dépense” dans le monde digital. En effet, dans le monde digital tout fichier ou toute donnée peut éventuellement être copié, ce qui ne permet pas de créer des “pièces uniques” pouvant faire office par exemple de “pièce de monnaie” purement digitale. L’approche de Satoshi Nakamoto consiste alors à prendre pour “témoin” tous les membres d’un réseau, qui observent et collaborent pour maintenir un consensus sur l’état des affaires, faisant en sorte que chaque opération ou transaction dans le réseau soit enregistrée de façon à la rendre inaliénable et irréversible. La première application de Blockchain était le lancement de la désormais fameuse cryptomonnaie Bitcoin, la première monnaie purement digitale. Mais Bitcoin n’est que le début d’un vaste champ d’applications que la technologie Blockchain rend possible. Bien entendu d’autres types de monnaies similaires à Bitcoin peuvent exister, mais les cas d’applications ne se limitent pas aux monnaies. Toute forme de contrat ou obligation, toutes sortes d’actifs, ou tout type de document numérique peut être représenté et faire l’objet d’échanges et de