POURQUOI CRÉDIT MUTUEL ARKÉA ENTRE-T-IL DANS LE CAPITAL DE VERMEG ?
De spin-offs en acquisitions, c’est ainsi que se déroule la vie d’une entreprise. Une chose est sûre : Vermeg, éditeur de logiciels fondé par Badreddine Ouali — aujourd’hui chairman — et dirigé désormais par Pascal Leroy, ancien directeur général de SOPRA, est de celles qui sont dans le mouvement continu. Pascal Leroy CEO et Mousser Jerbi, Country Manager, dévoilent la stratégie de Vermeg lors d’un déjeuner avec la presse dans la banlieue nord de Tunis. L’année 2017 fait date : elle est marquée par l’entrée de la banque française Crédit Mutuel Aréka dans le capital de l’éditeur de logiciels à hauteur de 19.5%. Il y a là plus d’une marque de satisfaction d’un ancien client. C’est aussi une manière de croire au potentiel de développement de la société aux racines tunisiennes mais aux ailes enveloppant l’autre rive de la Méditerranée. A vrai dire, Vermeg a fait son entrée dans la cour des grands du secteur et vise à doubler son chiffre d’affaires de 53 millions d’euros. L’entrée au capital de Crédit Mutuel Arkéa, à hauteur de 19,5 %, permettra à Vermeg d’accélérer fortement sa croissance et de renforcer son positionnement en Europe. C’est dire que l’acquisition du groupe belge BSB en 2014 était une réussite et a témoigné de la capacité de l’éditeur à créer de la valeur à travers des opérations de croissance externes. Vermeg a pu accéder au marché du Benelux. La société est aujourd’hui présente à Paris, en Belgique, aux PaysBas et au Luxembourg. Outre cette recherche de l’effet taille et ce déploiement géographique, ce partenariat va permettre de diversifier sa gamme de produits. La société, initialement spécialisée dans les progiciels sur les marchés de titres, secteur extrêmement réglementé et structuré, est aujourd’hui sur quatre secteurs d’activité, à savoir l’asset management ou la gestion de fortune, l’assurance et Prévoyance, notamment l’assurance des personnes, la transformation digitale des Services Financiers et l’infrastructure de Marché et Métiers Titres, en l’occurrence des lignes de métiers qui permettent d’être opérationnel dans la mise en oeuvre des logiciels. Le rapprochement avec la banque française permet du reste une synergie au niveau du dernier métier. A signaler que le groupe Crédit Mutuel Arkéa propose des prestations de Business Process Outsourcing (BPO) qui permettent aux clients d’externaliser les processus métiers jugés non stratégiques afin de réduire les coûts. Du win-win dirait-on, Vermeg profite d’une injection de fonds et d’un élargissement du catalogue du produit et Crédit Mutuel Arkéa a accès au développement technologique et commercial de Vermeg lui permettant de soutenir ses activités de prestations de services pour le compte de tiers.
Encore de la croissance, toujours de la croissance
Bref panorama ! Vermeg compte aujourd’hui 700 collaborateurs dont 450 sont à Tunis, en charge notamment de tout le service Recherche et développement. Les quatre cinquièmes de ses 150 clients sont en Europe, le reste est réparti entre la Tunisie, le Maroc, la Russie, Singapour. Pascal Leroy lève un autre coin de voile et annonce que la société, totalement inscrite dans une logique de croissance externe, a l’oeil sur le marché de l’amérique latine, allant jusqu’à révéler qu’un mariage pourrait être envisagé avec le vieux client Santander.
Une entreprise citoyenne
« Il s’agit d’une aventure humaine », a avancé Mousser Jerbi. Il a insisté sur l’importance accordée aux ressources humaines et au renforcement de l’engagement des collaborateurs. A ce titre, il a été révélé qu’une cinquantaine de managers sont actionnaires dans la société. Bien ancrée dans une logique de responsabilité sociétale et environnementale, la société a également mis en oeuvre un projet ‘Empowered by VERMEG’ donnant la possibilité aux collaborateurs de s’engager dans une aventure RSE. Tous les collaborateurs de par le monde seront appelés à proposer des idées, stimulant leur créativité sociétale et environnementale. Last but not least, Vermeg, soucieuse de placer la Tunisie comme centre focal et vivier de services à haute valeur ajoutée, a participé activement à la création de l’association TACT, qui regroupe des acteurs clés du marché tunisien, afin de former près de 1 000 diplômés par an dans les métiers de L’ITO (Information Technology Outsourcing). Difficile de ne pas y voir le souffle et la touche de Badreddine Ouali. Cela lui ressemble tellement pour n’y voir qu’un signe des temps.