LES HIRONDELLES CHANTERONT LE
Cette année encore, Jazz à Carthage, considéré comme l’une des manifestations culturelles les plus réussies dans l’histoire de la Tunisie, célèbre le printemps en musique. Cette année, le douzième épisode, qui se veut encore plus aventureux que ses précédents, s’envole à la conquête de nouveaux horizons musicaux avec au programme des artistes multi-facettes, venus des ÉtatsUnis, d’europe, d’afrique et du Moyen-orient. Cette édition, qui se tiendra du 31 mars au 9 avril, marque le début de nouveaux partenariats dont celui entamé avec le Ministère des Affaires Culturelles rapprochant davantage le festival de ses ambitions, une marque de confiance qui ne peut qu’encourager les organisateurs à redoubler d’efforts pour faire de ce festival l’un des événements culturels les plus importants du pays. Dès l’annonce du programme de cette édition, l’engouement des amateurs de jazz s’est fait sentir partout sur les réseaux sociaux. En effet, de belles têtes d’affiches et une programmation triée sur le volet, où le jazz est le dénominateur commun et le leitmotiv nous ont été promises par les organisateurs du festival. A l’heure de l’individualisme à tout-va, les frontières entre les genres s’effacent et le métissage des couleurs musicales devient la norme. Par sa liberté de ton, le jazz s’improvise en tant que réceptacle parfait pour tous ces courants et alluvions et opère son alchimie par l’invention de nouveaux langages et de sons venus d’ailleurs. Le Jazz avec un grand J, pour ce douzième épisode, va explorer des terres voisines, et s’ouvrir sur la fine fleur des musiques adjacentes. Le coup d’envoi sera marqué par les frères de sang soul et blues, et il y aura autant de crooners comme Liam Bailey, que du groove et du rythme avec Ben l’oncle Soul. Akua Naru et Morgane Ji poussent encore plus loin le métissage des musiques noires au hip hop et autre Nu soul expérimentale. Mais le jazz est aussi un état d’esprit, c’est l’âme de certaines musiques même si leur corps est pop ou électro. On ira ainsi des complaintes électroniques du duo français AARON, à la mélancolie minimaliste du crooner suédois Jay Jay Johanson, à la grandiloquence du golden boy Tom Odell, et aux comptines modernes, fraîches et fleuries de Cocoon. Des saveurs plus exotiques seront mêlées au jazz, de l’enchantement d’extrême-orient avec Hindi Zahra et Djazia Satour; du flamenco torride et enflammé avec les Espagnols de Chambao; des effluves nourricières de la nouvelle scène musicale arabe avec les Égyptiens iconoclastes de Wust El balad et les Palestiniens libertaires et revendicateurs d’énergie 47SOUL; et de la douceur méditerranéenne portée par la voix sensuelle de la Marocaine Nabyla Maan. La Tunisie sera dignement représentée par l’inclassable Sabry Mosbah en pleine épopée modernisatrice d’un son venu de chez nous. Les soirées baigneront également dans la pure tradition jazz à travers des soirées signées notamment par Myles Sanko, Mario Rom’s INTERZONE, Raphael Gualazzi, et le big band mythique aux inspirations culturelles multiples, Pink Martini. Et comme jazz rime avec fête, 2017 marque le retour des fameux Jazz Clubs avec le monumental Fred Wesley et la reine du blues britannique Kyla Brox. Ce douzième épisode marquera également les prémices d’une nouvelle aventure où Jazz à Carthage rayonnera au-delà de la capitale pour proposer trois concerts à Sousse, avec Shareef Clayton, Ajâr’t et Fred Wesley. Enfin, Jazz à Carthage est surtout un public dont la réputation est portée aux quatre coins du monde par les artistes qui s’y sont produits, et c’est bien cette énergie qui fera encore une fois de cet événement un succès retentissant. Audace et rigueur sont les maîtres mots de cette édition qui espère faire découvrir des artistes rares mais aussi d’amener à son public des légendes de la scène, d’innover, mais aussi de stimuler la vie culturelle locale intéressant et fidélisant le public, le surprenant parfois, le séduisant toujours.