FEMMES ET ENTREPRENEURES
Elles semblent vouloir signifier qu’elles ne veulent pas de la parité décrétée d’en haut. Par des politiques en mal de légitimité et en quête de sympathie nationale. Les femmes méritent beaucoup plus que cela et elles le font savoir : la parité se gagne sur le terrain de la compétition, s’arrache dans les centres de décision à tous les niveaux de responsabilité ; elle se conquiert dans l’univers de l’entreprise malgré ou en raison de sa complexité. Les femmes entrepreneures revendiquent ce combat qui ne date pas d’aujourd’hui. Elles tiennent déjà le haut du pavé dans les écoles, les lycées, l’université et les grandes écoles. On réalise aujourd’hui le sens du combat de femmes animées d’un fort désir d’entreprendre au regard des voies escarpées qu’elles doivent emprunter. Elles n’ont pas toujours le soutien qu’il faut quand il le faut. Elles doivent crever l’écran, briller de mille feux, ne jamais faiblir, ni se résigner à une quelconque fatalité d’un ordre immuable pour convaincre et avoir gain de cause. Pour briser le plafond de verre qui limite leurs chances d’accès dans le monde patronal. Les lauréates 2017 font à leur manière la démonstration de leur volonté, de leur détermination, de leur obstination d’entreprendre et de réussir. Leur parcour diffèrent ; elles ont en commun la multiplicité des obstacles, une grande envie d’exister, un énorme appétit de créer, de produire et un désir d’avenir à n’en pas finir. Elles n’ont pas été élues sans référence aux métiers qu’elles exercent, au secteur qu’elles pratiquent sur toute l’étendue du territoire. Cinq secteurs d’activités qui recouvrent l’ensemble du spectre de l’économie nationale : TIC, services, industrie, agro-business, artisanat, culture… Cinq trajectoires, cinq cas d’école et autant d’exemples de réussite et de sources d’inspiration pour susciter ou conforter les vocations entrepreneuriales de femmes et….. d’hommes jeunes et moins jeunes. Elles sont porteuses d’une nouvelle culture entrepreneuriale à forte consonnance humaine, sociale et sociétale. Elles inversent l’échelle des valeurs des demandes patronales : elles veulent davantage aider qu’à se faire sans cesse aider. En créant leur propre start-up, elles ont fait preuve d’un indéniable talent de manager : créativité, audace, réactivité, agilité, capacité d’adaptation et un sens aigu de l’anticipation sans jamais perdre le sens des réalités, en gardant en permanence les pieds sur terre tout en regardant bien au-delà de nos frontières. Elles ont osé l’entreprise, la compétition, les risques et les aléas des marchés. Et pour tout dire, osé le monde portées qu’elles sont par leur instinct d’émancipation et de conquête. Elles incarnent notre renouveau national et donnent de la Tunisie l’image qui doit être la sienne, celle d’un pays au travail qui ose et gagne. Pas étonnant qu’elles montent aujourd’hui sur les premières marches du podium. Juste reconnaissance.