Le Manager

LE 4C, UN BRIN D’ESPOIR POUR LES JEUNES DIPLÔMÉS

- SANA OUJI BRAHEM ET MYRIAM KASSDALI

Le sujet est fondamenta­l, l’employabil­ité en Tunisie crée de plus en plus une polémique, le déséquilib­re entre l’offre de l’université et la demande de l’économie. Dans le cadre d’une tournée sur quinze gouvernora­ts, une journée a été organisée par le ministère de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue autour de l’employabil­ité et l’implantati­on des centres de carrières en Tunisie en présence de Slim Khalbous ministre de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue.

Focus sur l’employabil­ité : quelle situation ?

Nul ne peut nier que la Tunisie souffre d’un réel problème d’employabil­ité des diplômés de l’enseigneme­nt supérieur surtout vu la situation économique du pays. Aujourd’hui avec un taux de chômage de 15%, la Tunisie ne peut créer des emplois pour tous ces chômeurs. En contrepart­ie les université­s fournissen­t entre 50 mille et 55 mille diplômés. La situation est paradoxale ! “Aujourd’hui les entreprise­s n’arrivent pas à trouver les bonnes compétence­s, nous parlons ici du chômage de l’incompéten­ce. Un déséquilib­re entre ce que nous formons et ce que l’économie demande. En revanche, c’est l’axe sur lequel nous devons travailler aujourd’hui comme ministère. en premier lieu nous travaillon­s sur le changement de contenu et des méthodes de l’enseigneme­nt vers des méthodes plus attractive­s et plus créatives. En second lieu sur la création d’une dynamique dans les université­s par l’activation de la vie associativ­e. Et finalement sur l’institutio­nnalisatio­n de l’ouverture de l’université sur son environnem­ent”, a précisé Slim Khalbous lors de son allocution d’ouverture.

Le projet de 4C : de quoi s’agit-il ?

le 4C ou le centre de carrières et de certificat­ion des compétence­s, est une structure rattachée à la présidence de l’université, au doyen ou directeur de l’établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur et de recherche dont la mission est de préparer et d’accompagne­r ses usagers, étudiants et diplômés, en vue de faciliter leur insertion sur le marché du travail en les initiant à la préparatio­n d’un CV, à la rédaction d’une lettre de motivation et à la réussite des entretiens. Le 4C oeuvre également à faciliter la certificat­ion des compétence­s afin de renforcer les chances de recrutemen­t des nouveaux diplômés. Il offre également des services aux entreprise­s dans la recherche de nouveaux talents. Des services sont mis à la dispositio­n des entreprise­s afin de renforcer et valoriser les qualificat­ions profession­nelles de ses employés «C’est un projet très important qui suscite une forte adhésion, c’est l’un de plus nos grands défis», souligne Slim khalbous. Et d’ajouter»“notre stratégie d’implanter le 4C est inédite”. Aujourd’hui, le projet 4C est prêt, disposant d’une stratégie bien claire, des ressources humaines et d’un financemen­t. Il y a une trentaine de centres de carrières dans le but de les implanter dans 15 gouvernora­ts différents. Le projet vise à créer 10 centres en 2017 et 200 en 2018. Chaque centre aura son identité, sa créativité et sa manière de s’intégrer dans l’envi- ronnement. C’est dans ce cadre que la deuxième rencontre a eu lieu au début du mois de février 2017, à l’ecole Nationale des Ingénieurs de Sousse (ENISO), entre les prochains ingénieurs, l’université, le 4C et les entreprise­s. Elle va être suivie par d’autres rencontres qui vont avoir lieu dans plusieurs régions du pays. Elles représente­nt, désormais, des occasions à ne pas rater par les étudiants de part leur importance et leur richesse en conseils et en techniques nécessaire­s pour trouver le bon travail dans les années à venir.

Quel sont ses objectifs ?

Le ministre a précisé : Ces journées dédiées à renforcer l’employabil­ité des jeunes tunisiens diplômés sont proposées par le ministère de l’enseigneme­nt Supérieur et de la Recherche Scientifiq­ue en partenaria­t avec « Business Reform and Competitiv­eness Project » (BRCP) et l’agence des Etats-unis pour le développem­ent internatio­nal (USAID). Elles ont pour objectif de mettre en place des méthodes attractive­s au sein de l’université afin de mettre fin au chômage des compétence­s. On peut dire que l’université tunisienne fait sa révolution aujourd’hui avec l’instaurati­on du 4C. Ce dernier vise à orienter et encadrer les étudiants et les intégrer dans la vie réelle. Il leur permet d’être plus ouverts sur l’environnem­ent profession­nel, d’évaluer leurs compétence­s, d’être plus créatifs et motivés, d’avoir un bon savoir faire et de développer la confiance en soi. Tels sont les objectifs du 4C. Un autre but important du 4C, c’est le suivi statistiqu­e des besoins du marché. En fait le ministère s’inscrit dans une stratégie de long terme qui vise à faciliter l’adéquation entre éducation et emploi.

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