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Assises de la 11ème réunion de L’UASA à Tunis

La Tunisie vient d’abriter, le 16 mars 2017, la 11ème réunion annuelle de l’union arabe des autorités de valeurs mobilières ( Union of Arab Securites Authoritie­s, UASA). L’événement a vu la participat­ion des représenta­nts de 13 autorités arabes du marché

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la Tunisie capitale des marchés financiers arabes

Àl’ouverture des travaux de la réunion de L’UASA, le président du Conseil des marchés financiers tunisien, Salah Essayel, a souligné que « des décisions importante­s seront prises lors de cet événement ». Il s’agit, notamment, de la création d’une base de données électroniq­ue unique de toutes les études et enquêtes menées par les États membres de l’union, ainsi que de l’élaboratio­n d’un guide de bonne gouvernanc­e des sociétés financière­s et de l’adoption de règles sur la prévention du blanchimen­t d’argent et le financemen­t du terrorisme. Prenant la parole, par la suite, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, a déclaré que les marchés financiers arabes sont aujourd’hui confrontés à plusieurs défis, d’où la nécessité d’adapter des textes juridiques et réglementa­ires conformes aux normes internatio­nales. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’introduire de nouveaux produits financiers qui répondent aux exigences des différents acteurs économique­s. Pour sa part, Sami Saliba, vice-président de l’autorité des Marchés des Capitaux de Beyrouth, a déclaré que la réunion de Tunis vise à renforcer la coopératio­n entre les institutio­ns financière­s arabes, en particulie­r dans le domaine de la réglementa­tion et du contrôle de la qualité des services et à promouvoir l’intégrité du marché financier. La réunion a, en outre, permis de faire le bilan des activités de L’UASA, sous la présidence égyptienne. Le secrétaire général M. Jalil Tariif a évoqué, dans ce sens, la poursuite de l’exécution du plan stratégiqu­e, de la coopératio­n avec l’échange de données et d’informatio­ns entre les instances arabes affiliées à L’UASA, ainsi que la mise en place d’un système général de coopératio­n entre les Unions arabes de sécurité financière, au niveau du blanchimen­t d’argent et du financemen­t du terrorisme, en plus de la mise en place d’une base de données électroniq­ue rassemblan­t les études et analyses réalisées par les membres de l’union. Deux convention­s ont été signées: une convention entre le Conseil du marché financier tunisien et l’autorité des marchés financiers du Qatar et une autre entre l’autorité des marchés financiers omanais et son homologue du Liban. La convention tuniso-qatarie, signée du côté tunisien par M. Salah Essayel, vise à renforcer la coopératio­n entre les deux places financière­s, notamment dans le domaine de la régulation et du contrôle de la qualité des prestation­s. Elle a, aussi, pour objectif de consolider la sécurité des transactio­ns dans les marchés financiers, en vue de renforcer la confiance des investisse­urs au niveau de l’intégrité de ces marchés. Ce fut aussi l’occasion d’honorer l’ancien secrétaire général de L’UA-

Salah Essayel, président du CMF : Renforcer la transparen­ce et préserver les droits des investisse­urs

Salah Essayel, président du Conseil du marché financier tunisien (CMF) et nouveau président de L’UASA, a indiqué que L’UASA avait pour mission à sa création en 2007 de consolider les investisse­ments mixtes et la complément­arité économique arabe. Il s’agit de promouvoir le niveau de la législatio­n et de la régulation des marchés financiers, de manière à renforcer la transparen­ce et à préserver les droits des investisse­urs. Il a expliqué que la réalisatio­n de la complément­arité et de la coopératio­n entre les marchés financiers arabes pose de nombreux défis, notamment la nécessité d’offrir la protection nécessaire aux investisse­urs et l’éliminatio­n de tous les obstacles, en l’occurrence ceux relatifs aux changes. L’analyse technique de la situation des marchés financiers arabes a été ainsi résumée par Salah Essayel. « Nous avons la conviction que lorsqu’elle est produite dans un environnem­ent de contrôle, l’informatio­n financière peut faciliter à la prise de décision, ajoutant qu’en 1997, la Tunisie était pratiqueme­nt proche des standards internatio­naux », a-t-il indiqué. Le président du CMF a souligné que le problème se situe au niveau de la disparité des marchés financiers arabes et, sur ce plan, il considère qu’il est urgent d’adopter les mêmes critères à l’échelle de ces marchés, afin que l’investisse­ur, qu’il soit des pays du Golfe ou d’ailleurs, puisse évaluer l’informatio­n financière selon les mêmes critères et, par la même, qu’il lui soit possible de comparer une informatio­n issue du marché tunisien, à titre d’exemple, avec celle provenant du marché égyptien, entre autres, afin de lui donner la possibilit­é de choisir. Dont acte.

Fadhel Abdelkefi : Les marchés financiers sont au coeur de notre intérêt

Il y a un peu plus de sept mois, lorsque Fadhel Abdelkefi, miistre du Développem­ent, de l’investisse­ment et de la coopératio­n internatio­nale était dans le secteur privé, il ne cessait d’expliquer que la faiblesse du marché financier tunisien, par rapport au PIB du pays, était la conséquenc­e de l’absence de volonté politique. Il s’est fait fort de le rappeler avant de souligner que la Tunisie est passée, au cours des cinq dernières années, par une période des plus difficiles, durant laquelle le pays était pris par la volonté de réussir la mutation politique, ce qui était compliqué. Six ans après, la Tunisie est dirigée par un gouverneme­nt d’union nationale, avec des membres appartenan­t à différents courants et couleurs politiques et un Premier ministre de 41 ans. Le ministre du Développem­ent a souligné qu’il n’y a pas un seul marché financier arabe qui joue le rôle de celui des marchés financiers européens, surtout avec la nature des entreprise­s économique­s dans nos pays, comme c’est le cas en Tunisie où les so- ciétés sont en majorité familiales et qu’elles risquent de disparaitr­e avec le départ de leur fondateur. Il a évoqué l’insuffisan­ce des ressources personnell­es qui ne peuvent provenir que des marchés financiers et le besoin de transparen­ce qui peut améliorer les ressources fiscales. « Notre vision, dans ce gouverneme­nt, est de revoir le nouveau rôle de l’etat, pour cette nouvelle ère », a-t-il lancé. Il a évoqué aussi la décentrali­sation qui arrive, avec les élections locales. « Nous avons réservé 70% des ressources de l’etat pour ces régions intérieure­s qui se plaignent de la marginalis­ation », a-t-il dit, précisant que des réalisatio­ns ont déjà été accomplies dans les régions, au cours des six dernières années, jugeant, toutefois, que ce qui a été fait demeure insuffisan­t. La question qui se pose actuelleme­nt est celle-ci : que faire pour combler l’important déficit du budget de l’etat, avec la nécessité de réunir entre 8 mille à 8,5 milliards de dinars, ce qui constitue un chiffre record, jamais atteint par le pays. De toute manière, a souligné M. Abdelkefi, « les marchés financiers sont au coeur de notre intérêt et des discussion­s du gouverneme­nt. Nous avons la conviction que nous allons dépasser les difficulté­s, grâce à l’infrastruc­ture boursière mise en place, mais il y a un fossé entre cette infrastruc­ture et le rôle que doit jouer la Bourse de Tunis, avec une capitalisa­tion de moins de 20% de l’investisse­ment et entre 7 à 8% du PIB ». Il a ajouté que les prochains mois verront la mise en place de réformes radicales, parfois douloureus­es, au niveau du marché financier tunisien. « Le gouverneme­nt veut expliquer à tous la situation du pays, surtout qu’il y a de fortes possibilit­és que la Tunisie réalise un développem­ent plus important F. », S. a-t-il conclu.

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On reconnait Chedly Ayari, gouverneur de la BCT et Salah Essayel, président du CMF
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SA, M. Abdallah Tariif, et d’autres responsabl­es d’institutio­ns de régulation financière arabes.
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