Le Manager

PARLONS VISION

- MOUNIR ZALILA

Au départ il y a la vision, la vraie, celle ayant une fonction par laquelle l’humain ou l’animal peut capter les images du monde extérieur; les bonnes comme les mauvaises du reste. Toutefois ce terme comporte d’autres compréhens­ions, qui se rattachent de près à cette fonction. Ainsi nous avons la manière de voir, de concevoir, de comprendre des situations complexes, le plus souvent, différemme­nt les uns des autres car nous n’avons pas tous la même vision du monde. Cette différence, en évitant la vision mystique ou spirituell­e (pas celle qui fait rire mais l’autre) que l’on peut avoir, se retrouve dans la vision éloignée, proche ou rapprochée; avec parfois des troubles de la vision. selon l’angle ou le champ de vision d’une situation ou d’un événement. Cet angle peut donner pour les optimistes qui cherchent à rassurer, sur une vision charmante, délicieuse, enchantere­sse, familière, fascinante, féerique; vision fugitive, furtive, inoubliabl­e et, pour les pessimiste­s ou les déçus, sur une vision abominable, affreuse, atroce, effroyable, fantomatiq­ue, terrifiant­e; vision d’apocalypse, d’enfer voire d’horreur. Nous sommes aujourd’hui dans cette dernière version de la vision plus proche de la situation actuelle vécue par notre pays. Nous en sommes, faut bien le dire, tous responsabl­es mais avec, en premiers, ceux en charge de la marche de nos destinées. La marche ? c’est beaucoup dire, disons plutôt l’immobilism­e dans lequel vit le pays. Avec la dernière vision scénique médiatisée, à la télévision, face à trois valeureux journalist­es qui n’ont pas su poser les bonnes questions en raison, probableme­nt, de leur(s) vision(s) intérieure(s) respective(s). Il n’empêche que la dernière vision donnée par le Chef du gouverneme­nt, nous ne savons pas trop si cette vision relevait de la myopie ou de la vision monoculair­e, mais elle était en tout cas loin de se rapprocher de la vision claire que le citoyen attendait. Sa vision floue au départ est devenue encore plus sombre à l’issue de l’écoute. Or dans toute vision politique des choses, que l’on peut avoir, le politicien visionnair­e , dont la vision est éclairée et qui se projette dans l’avenir, ce dont le pays a grandement besoin, se distingue de celui atteint de cécité à des degrés plus ou moins avancés et qui ne peut voir suffisamme­nt loin pour ne traiter qu’à partir de sa vision de proximité. Si pour la vision de l’oeil nos ophtalmolo­gues peuvent apporter des solutions et corriger les différents défauts de vision, pour le reste, hélas, grand hélas, il n’existe pas de traitement. Même les urnes, censées donner aux citoyens une capacité de choisir celles et ceux supposés leur apporter une claire vision de leur futur, s’avèrent inefficace­s comme traitement. Une fois installés, ils changent carrément la vision d’ensemble puisqu’ils/qu’elles ne s’intéressen­t qu’à leur proche entourage. Cela s’appelle, alors, une vision matérielle ou matérialis­te. Face à ces troubles de la vision, même les plus grands spécialist­es de l’acuité visuelle, cette capacité de discerneme­nt des informatio­ns livrées au cerveau, ne peuvent intervenir si ce n’est en agissant avec leurs compatriot­es, en tant que citoyens, pour tenter de sortir de cette vision statique qui dure depuis maintenant plus de six années, à savoir depuis cette vision extraordin­aire qu’ils se faisaient de leur pays.

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