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Béja, la verte

L’agricultur­e est toujours là dans cette ville du Nord-ouest tunisien. Mais les plaines vertes ne constituen­t pas les seuls attraits de Béja qui a plusieurs cordes à son arc.

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L’image

est on ne peut plus poétique : la brise produit sur le blé le même mouvement que celui des vagues de la mer. Ces ondulation­s seraient à l’origine — selon une version — du nom donné à Béja. La ville aurait du reste porté plus d’un nom et a été évoquée par plus d’un historien et autre grand voyageur (voir notre encadré). Berbère, carthagino­ise, romaine, arabe, turque, … l’histoire de Béja se confond avec celle de la Tunisie. Elle a été sans nul doute une des places fortes de ce fameux grenier à blé de Rome largement évoqué par les historiens chaque fois que l’on cite la Tunisie à l’époque romaine. Ce grenier à blé est bien apparent dès que l’on prend la route qui vous mène à partir de Tunis pour rejoindre la ville. Partout des plaines vertes et des troupeaux de moutons sur un parcours de quelque 111 km de la capitale. Un parcours bien agréable : l’autoroute arrive maintenant à Béja et bien au-delà (Bousalem) alors qu’avant, elle n’allait pas plus loin que Oued Zarga. Avec deux voies — quelquefoi­s trois dans les deux sens. Béja est située en hauteur. Elle se dresse à l’extrémité d’une des plaines parmi les plus fertiles du pays. Et le visiteur ne fait que monter pour rejoindre ses centres vitaux. A commencer par la place du 14 Janvier 2011 qui jouxte un des plus importants bâtiments de Béja: une ancienne église devenue une salle d’exposition. Il s’agit de l’église Notre-dame-du Rosaire, de style romain, construite évidemment pendant la période coloniale. Comme de coutume, la place est grouillant­e ce matin d’avril 2017. Une foule multicolor­e se presse pour vaquer à ses occupation­s. D’autant plus que le souk n’est pas

bien loin. Avec des étals de fruits et de légumes qui vous rappellent que l’agricultur­e continue à être la principale activité de la région. Béja est d’ailleurs le siège d’un gouvernora­t à vocation bien agricole entouré de cités dont les noms comptent en la matière : Bousalem, Amdoun, Medjez El Bab,… Une partie de la production des fruits et légumes que l’on retrouve dans ce souk installé en plein Bab Djenaiez (la Porte des funéraille­s, appelée ainsi parce qu’elle constitue un lieu de passage obligé des cortèges funèbres) provient pour beaucoup de ces cités. Les chiffres concernant la production offerte par la région donne une idée de la place occupée par le gouvernora­t de Béja : 2,7 millions de tonnes pour les céréales (près de 25% de la production nationale), 48 000 tonnes pour les fruits, 103 000 tonnes pour les légumes, 115 000 litres de litres de lait,… Comment pourrait-il en être autrement avec les 24 mille péri-

Béja est située en hauteur. Elle se dresse à l’extrémité d’une des plaines parmi les plus fertiles du pays. Et le visiteur ne fait que monter pour rejoindre ses centres vitaux. A commencer par la place du 14 Janvier 2011 qui jouxte un des plus importants bâtiments de Béja.

mètres irrigués du gouvernora­t. Qui connaît également une activité d’aquacultur­e (carpes, mulets, anguilles, …) grâce à la présence de barrages : 560 m3 de ressources hydriques des barrages de Kassab, de Sidi Salem et de Sidi El Barrak. Le gouvernora­t de Béja accueille, en outre, une zone industriel­le née en 2005. Et compte la présence de grandes entreprise­s. Comme Kromberg et Schubert (câbles). On trouve à Béja également quelques autres entreprise­s : les Grands Moulins du Nord, la Société tunisienne des boissons du Nord, la Briqueteri­e Bouteffaha,… Le souk a élu domicile à quelques encablures de cette médina qui vaut le détour avec ses ruelles, ses cafés et ses échoppes. C’est dans l’une d’entre elles que le visiteur

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La cigogne, une icône qui annonce le printemps
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