Caisse des dépôts et consignations
Pacte pour une Tunisie verte !
Dans le cadre des actions qu’entreprend la Caisse des Dépôts et Consignations et qui sont orientées, en l’occurrence vers l’engagement dans l’économie verte, un atelier a été organisé, en partenariat avec la Direction Générale des Forêts. Cet atelier porte sur « la Gestion durable des forêts et développement inclusif » et s’est tenu le 7 avril 2017. Un événement qui reflète, en particulier, les efforts déployés par la CDC depuis le mois de novembre 2016, dans la mise en oeuvre d’une stratégie d’intervention sur les projets à caractère environnemental et de développement durable. Il s’agit, également, de la volonté de consolider les engagements du gouvernement tunisien dans la stratégie d’une Tunisie verte sur la période 2014-2025. Des engagements qui seront concrétisés par le biais des accords de Paris et de Marrakech.
Acet événement a pris part une pléiade d’intervenants de renom engageant ainsi un débat riche en idées et en échanges. En effet, Habib Abid, Directeur Général de la DGF, rattachée au ministère de l’agriculture, a ouvert le bal en indiquant que : « L’atelier représente un véritable tremplin pour apporter une réflexion sur les différentes pistes à adopter dans le but de renforcer le partenariat public-privé (PPP), d’élargir le champ des discussions, d’associer les compétences ainsi que les expertises relevant de divers secteurs à l’instar des centres de recherche et des organisations, des industriels et des représen- tants de la société civile». Habib Abid a évoqué, en outre, les objectifs dudit atelier en soulignant celui qui se rapporte à la présentation du programme de la DGF et de la CDC dans le domaine de l’investissement forestier, le programme du Partenariat Public-privé la discussion de la proposition du développement des opportunités d’investissement ainsi que de la gestion durable dans le secteur des forêts afin d’assurer une plus importante conformité avec les politiques de l’environnement. Lors de son mot de bienvenue, principal participant à l’atelier mais également à tout le processus stratégique, la CDC représentée par sa Directrice générale, Bouthei- na Ben Yaghlene, a indiqué que l’atelier s’inscrit dans le cadre de l’intérêt que porte la CDC en vue de promouvoir l’investissement dans le domaine de l’économie verte. Elle a mis la lumière sur le fait que ladite économie représente un des axes du plan de développement au titre de 2016-2020 et qui cible l’organisation de l’investissement dans le secteur de l’agriculture ainsi que dans le domaine forestier, plus particulièrement. « A la date du 25 novembre 2016, la CDC a sig né un « Pacte pour une Tunisie verte » avec la Direction Générale des Forêts, et ce, dans le but de renforcer le PPP dans le secteur des forêts et aussi d’engager
des investissements dans d’importants grands projets qui ont un impact sur le développement forestier, pastoral et durable de la Tunisie. Nous en ferons ainsi un mécanisme efficient et efficace de l’économie verte dans le pays », a argué Boutheina Ben Yaghlene. Elle a poursuivi dans le même registre soulignant que : « Nous, ainsi que notre partenaire, veillons à la concrétisation de ce pacte depuis sa conclusion, et ce, par le biais de l’examen d’opportunités de partenariat disponible ainsi qu’en examinant les aspects juridiques et institutionnels de ce pacte». Pour sa part, Gilles Seigel, représentant de la société La Forestière, acteur de référence du marché français de la filière forêt-bois, a tenté lors de son intervention de répondre à une question de haute importance : « L’investissement forestier est-il rentable ? Peut-il intéresser des investisseurs? » Apportant sa réponse sur la base de l’expérience de sa société, Gilles Seigel a déclaré : « Oui c’est possible mais sous un certain nombre de conditions », étayant ses propos par le taux de rentabilité d’un investissement forestier qui est de l’ordre de 5%. En effet, ce chiffre témoigne du fait que l’économie de la forêt n’est pas anecdotique, poursuit M. Seigel, qui explique que la filière forestière en France représente 420 mille emplois, plus important encore que le secteur automobile. Par ailleurs, Gilles Seigel a mis la lumière sur le concept de la gestion forestière en la définissant comme suit : « Gérer une forêt c’est tout simplement aller en amont, à savoir : quelles sont les conditions d’acquisition d’une forêt jusqu’à la production c’est-à-dire la commercialisation? » Sur un autre plan, le Directeur Général de la Poste tunisienne, Moez Chakchouk, a abordé la question relative à l’offre des services financiers aux communautés forestières. « Au début j’étais sceptique, je l’avoue, mais lorsque j’ai revu et étudié la vision stratégique de la Poste, j’ai constaté que nous sommes en plein dedans, et ce, pour la simple raison que la Poste tunisienne a la vision d’être leader en matière d’inclusion sociale et financière à travers le numérique et la proximité du citoyen. » En revanche, Moez Chakchouk a expliqué qu’il existe un certain nombre de problèmes qu’il faudra mettre sur la table : « Il s’agit principalement de problèmes liés à la logistique et aux moyens matériels en ce qui concerne par exemple nos deux bureaux de poste présents à proximité d’une forêt. Nous venons d’avoir la confirmation pour le réaménagement et la rénovation bureau de poste de Sidi Hamed. Cependant, pour le bureau de poste de Siliana, le problème est davantage lié à l’absence de réseau et de connectivité », a rapporté Moez Chakchouk, soulignant qu’aujourd’hui, il n’est plus possible de poursuivre un travail manuel sans recourir au système d’information généralisé dans tous les bureaux de poste. Le PDG de la Poste tunisienne a mis l’accent sur la volonté de l’entreprise de collaborer dans les projets de développement durable et inclusif en tant que partenaire de proximité. D’un autre côté, Jihen Touil, représentante du PNUD, a rappelé que la gestion intégrée et durable des forêts est pleinement dans les objectifs de développement durable : « A juste titre, la stratégie des parcours et forêts a été élaborée et finalisée en 2015. Le timing était donc parfait, surtout que le lancement de l’agenda 2030 pour le développement durable avec ses 17 objectifs qui a démarré en 2015 a débuté par un objectif de développement durable.» Aussi, Jihen Touil a fait part du lancement d’une réflexion pour entamer la préparation du nouveau plan stratégique débutant 2018, considérant que tout ce qui se rapporte à l’écosystème, diversité, et gestion durable des forêts s’inscrit dans le cadre du développement durable. Prenant à son tour la parole, Mathieu Legrix, représentant de L’AFD, a débattu de l’amélioration de l’environnement de vie des populations avoisinantes. S’agissant de la valorisation des forêts, il a indiqué que : « Au-delà des questions financières, la vision économique de la forêt se valorise aussi à travers des choses qui ne sont pas forcément visibles telles que les bénéfices environnementaux qui sont valorisables bien que non monétaires. » En outre, il a également été question du développement de compétences relevant du domaine d’activité forestière. A ce titre, Mathieu Legrix a expliqué que : « Dans le cadre de certains de nos financements avec le ministère de l’agriculture, nous, en tant qu’ AFD, nous contribuons à la formation d’agents de l’etat en matière d’animation territoriale qui nous semble cruciale pour pouvoir inscrire la forêt dans son environnement.» Le débat était fructueux en matière d’idées et d’échange d’expériences, d’expertises et également prometteur en perspectives innovantes pour la promotion de la gestion durable des forêts ainsi que le développement forestier. Un pacte pour une Tunisie verte prend, en effet, tout son sens et toute sa signification à travers la mise en place de stratégies ainsi que de partenariats public-privé.