Le Manager

Investisse­ment

Quelle nouvelle architectu­re institutio­nnelle ?

- Saleh Ben Youssef SAHAR MECHRI KHARRAT

Solidar Tunisie a ouvert le bal des séminaires et des conférence­s concernant la loi sur l’investisse­ment. Deux jours avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’investisse­ment, un séminaire autour «de la nouvelle réforme de l’investisse­ment en Tunisie» a été organisé dans un hôtel de la banlieue nord. Dans son mot d’ouverture, Lobna Jeribi a précisé que Solidar, qui se veut une structure d’accompagne­ment de l’ensemble des étapes du processus législatif et réglementa­ire, a contribué à l’élaboratio­n de ces textes de loi grâce à une démarche collaborat­ive avec l’administra­tion, les corporatio­ns profession­nelles et représenta­nts de la Société civile, les différente­s commission­s à L’ARP, les organisati­ons nationales et avec des membres du gouverneme­nt. Et de poursuivre : « Nous espérons que la loi d’investisse­ment se traduira par un changement structurel du modèle de l’investisse­ment, tel que l’a été le code d’investisse­ment de 93 ou la fameuse loi 72, pour le tissu économique et principale­ment industriel ». D’entrée de jeu, Salma Zouari, Professeur en économie et ex-président de l’université de Sfax, a présenté le plan de développem­ent 2016/2020. Celui-ci prévoit une moyenne de croissance de 4% sur ce quinquenna­t, avec une part de l’investisse­ment de 1,8%. Salah Ben Youssef, membre du bureau exécutif de Solidar, a présenté le côté institutio­nnel de la loi. La gouvernanc­e sera assurée par trois organes : un Conseil supérieur de l’investisse­ment, une Instance Tunisienne de l’investisse­ment (ITI), un Fonds tunisien de l’investisse­ment. Le premier est présidé par le Chef du gouverneme­nt et s’organise en réunions trimestrie­lles. Il a pour mission de déterminer la politique de l’etat dans les domaines de l’investisse­ment et se charge de la prise de décision nécessaire pour la promotion de l’investisse­ment et l’améliorati­on du climat des affaires. Le Conseil supérieur de l’investisse­ment aura une remontée d’informatio­n à travers les investisse­urs via l’instance Tunisienne de l’investisse­ment (ITI), et qui lui permettra de corriger les lois et les décrets d’une manière périodique. Quant à L’ITI, elle a pour rôle de gérer les financemen­ts et de proposer les politiques et les réformes concernant l’investisse­ment en concertati­on avec les organismes du secteur privé. C’est l’interlocut­eur unique de l’investisse­ur. Le Fonds tunisien de l’investisse­ment ou le fonds des fonds est chargé de débourser les primes d’investisse­ment, de souscrire dans les fonds communs de placement et les fonds à capital de développem­ent à travers la création de fonds d’amorçage et de fonds de développem­ent dans chaque région, et la création de fonds pour les secteurs prioritair­es. A noter que les investisse­urs se dirigent vers les commission­s régionales si leur investisse­ment est inférieur à 1 million de dinars, ce qui comprend principale­ment tout le secteur des services selon Salah Ben Youssef. Pour les investisse­ments dont le montant est compris entre 1 et 15MDT, les investisse­urs se dirigent vers les commission­s centrales, telles que L’APII, L’APIA, L’ONTT…POUR le reste, c’est l’instance qui est concernée. Lors d’un petit déjeuner-débat sur le thème “Présentati­on de la nouvelle loi sur l’investisse­ment et ses décrets d’applicatio­n « organisé par les chambres mixtes françaises, italiennes, britanniqu­es et américaine­s, Khalil Laabidi, DG de la FIPA, nommé récemment à la tête de L’ITI , a précisé que les montants de 1 et 15 MDT vont être revus à la baisse. Il a expliqué que l’instance qu’il préside est actuelleme­nt focalisée sur son set up en termes de mise en place de système d’informatio­n, de recrutemen­t. Durant cette période, qui prendra fin vers la fin de l’année, les structures existantes continuero­nt de fonctionne­r. Khalil Labidi a appelé les chambres mixtes à ce qu’il y ait un représenta­nt dans le board de L’ITI qui porte leur voix et qui véhicule les informatio­ns. L’objectif, a déclaré Laabidi, est que d’ici deux ans, on arrive à une fusion absorption des structures existantes. Évoquant les interconne­ctions entre les instances, il a signalé que le conseil chapeaute L’ITI et le fonds. Une fois que L’ITI décide de l’octroi de l’incitation et donne l’autorisati­on, le fonds débourse. Il peut même prendre des participat­ions et intervenir en pourvoyeur de capital pendant quelques années. Laabidi a révélé qu’il est probable de confier la gestion à la CDC pour éviter de démultipli­er les instances.

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