Intilaq : l’année du changement !
Pour le fonds d’investissement Intilaq, l’année 2018 rime avec de nouveaux projets et la mise en place d’une nouvelle stratégie. Le Manager est allé à la rencontre de l’équipe d’intilaq pour discuter de leurs plans futurs.
Depuis son lancement en 2014, le fonds d’investissement Intilaq a investi 11 millions de dinars dans 26 startups, dans divers secteurs tels que l’e-health, l’energy saving, le Big data, les ressources humaines, les jeux vidéo, etc. Durant ses premières années d’activité, le programme Intilaq, lui-même financé par le Qatar Friendship Fund, s’est focalisé sur les startups dans le very early stage avec des tickets allant jusqu’à 400 mille dinars.
“Durant 2015 et 2016, nous avons été sollicités par un grand nombre de startups très prometteuses”, souligne Aymen Mbarek, Investment Manager à Intilaq. Aymen est chargé d’identifier les opportunités d’investissement et de préparer les dossiers de financement à présenter au comité d’investissement. Celui-ci est composé d’un membre d’intilaq, de deux membres de QFF - le bailleur de fonds -, d’un membre représentant le gestionnaire de fonds, ainsi que d’un membre de Microsoft. Le fonds a noué également des partenariats avec d’autres acteurs de la scène entrepreneuriale locale tels que l’accélérateur The Founders Institute ou encore l’espace de coworking Level One.
Changement stratégique A partir de 2017, les opportunités d’investissement en early stage ont diminué. Face à cela, le fonds a revu sa stratégie visant des startup en mid & growth stage, soit nouvelles ou dans le cadre d’un follow-on (participation dans les 2èmes rounds des startups du portefeuille). “Au départ, nous étions l’un des rares acteurs actifs dans le financement de l’early stage, a déclaré Boukadida, COO d’intilaq. Ces dernières années, l’écosystème s’est développé avec l’apparition de plusieurs programmes d’incubation et d’accélération”, explique le COO. Aujourd’hui, en revanche, ces startups ne trouvent pas de structures adéquates pour financer leur croissance, indique-t-il.
C’est suite à ce constat qu’intilaq a choisi de réviser son positionnement. Désormais, le fonds d’investissement visera les startups dans la phase de développement, en proposant des tickets allant jusqu’à
Passer le flambeau Sur le marché tunisien depuis trois ans, Intilaq n’a pas encore réalisé d’exit, bien que cela ne doive pas trop tarder. “Nous espérons réaliser cette année nos premières sorties”, a déclaré Mbarek. Et d’ajouter : “Pour ma part, c’est le plus grand challenge auquel je consacrerai plus de 70% de mon temps en 2018”. D’après Boukadida, les prochaines sorties seront réalisées principalement via les partenaires stratégiques des startups ou des fonds d’investissement étrangers : “Nous avons quelques startups qui ont été approchées par ce type d’investisseurs”, a-t-il annoncé. Des bases solides Les ressources humaines représentent l’un des challenges majeurs auxquels doivent faire face les startups tunisiennes : “Celles-ci ont d’énormes problèmes pour recruter et pour retenir les talents”, a indiqué Mbarek. Pour y pallier, Intilaq organise au profit de ses startups des missions de consulting en RH voire des mini job fairs. Mais ce n’est pas tout ! “Nous allons travailler sur la formation des compétences, principalement sur les hard-skills”, a lancé Bassem Bouguerra, CEO d’intilaq. “Il est important d’avoir une base solide de compétences sur laquelle nous pouvons créer un écosystème dynamique”, indiquet-il. Intilaq, d’après Bouguerra, est en train de travailler sur un projet de formation inédit en Tunisie visant à faire monter en compétence et convertir des diplômés au chômage ou insatisfaits de leur emploi actuel. “Nous avons un grand nombre de diplômés en mathématiques qui, malheureusement, ne trouvent pas leur chance sur le marché de l’emploi. Or, ceux-ci, pourraient devenir, grâce à des formations spécifiques, d’excellents data scientists, une discipline hautement demandée par le marché d’emploi”, explique le CEO. “D’autres disciplines telles que le développement full stack (le développement aussi bien pour l’inter- Fenêtre d’espoir Pour Bassem Bouguerra, le Startup Act est une véritable chance pour créer un univers propice à l’innovation. “Nous oeuvrons avec le ministère des TIC et les acteurs de l’écosystème dans le but de créer un champion national autour duquel nous pouvons créer un élan pour encourager les investisseurs à investir dans les startups”.