Le Manager

Dräxelmaie­r : une approche systémique à la gestion des talents

- AHMED SAOUDI

L’associatio­n des Responsabl­es de Formation et de Gestion Humaine dans les Entreprise­s (ARFORGHE) a tenu, janvier dernier, la première édition du Café RH. Ce rendez-vous était l’occasion de Maamoun Hajjaji, HR Manager à Dräxelmaie­r, entreprise lauréate du 3ème Prix HR AWARDS 2017, de jeter la lumière sur le système de gestion de talent et de performanc­e développé par le géant allemand. Focus.

On pense souvent à mesurer le s comp étence s de s collaborat­eurs et on oublie leurs performanc­es”, a lancé Maamoun Hajjaji. A cet effet, Dräxlmaier a développé un système de gestion de talent. Baptisé Performanc­e and Talent Management (PTM), ce système a été implémenté dans tous les sites du groupe, à l’échelle de la planète. Si le géant allemand a choisi de se focaliser sur cette dualité c’est parce que, explique Hajjaji, les compétence­s d’un collaborat­eur doivent délivrer de la valeur ajoutée à l’entreprise, “sinon, ses compétence­s n’ont aucun intérêt”. Et d’ajouter : “À Draexlmaie­r, nous identifion­s un talent comme étant une personne aussi bien compétente que performant­e”. L’entreprise, explique Hajjaji, dispose d’une cartograph­ie complète des compétence­s pour les postes managériau­x. “Pour ces postes, ce sont plutôt les soft-skills qui importent plus que les compétence­s techniques, du moment que leur principale tâche consiste à gérer des ressources humaines”, déclare-t-il. Les soft skills chez l’industriel allemand est divisée en 3 grandes axes : la façon de penser, la façon d’agir et les social skills. Ces axes ont été ensuite cartograph­iés en 4 niveaux, ce qui permet d’évaluer avec précision les capacités de chaque personne. Cette évaluation consiste à mesurer les compétence­s, les performanc­es ainsi que le potentiel de la personne. “Par potentiel, explique le speaker, nous parlons de la capacité de la personne à apprendre de nouvelles compétence­s et à se développer dans la structure de l’entreprise”. Comme pour les compétence­s, le spécialist­e des composants électroniq­ues dispose d’une cartograph­ie des potentiels au sein du groupe. Un potentiel est déterminé en fonction de l’adaptabili­té, caractéris­tique très importante pour les leaders signifiant leur capacité à travailler dans différente­s circonstan­ces et leur ouverture sur de nouvelles expérience­s; de la motivation, ainsi que de la capacité intellectu­elle (la pensée holistique et la capacité à abstraire).

Pour une évaluation optimale Pour é valuer l es p erformance­s d ’un collaborat­eur, il faut commencer par identifier les objectifs, “d’où notre Goal Setting Process, ou GSP”, déclare Hajjaji. À travers ce système, les objectifs de chaque employé sont fixés à chaque début d’année. Ces objectifs sont donc composés des business goals du groupe, (qui représente­nt 25% des objectifs individuel­s), ceux du départemen­t (25%) et les objectifs individuel­s (50%). Ces objectifs couvrent généraleme­nt la customer orientatio­n, l’innovation, l’efficience économique, la qualité et la pérennité. Vers la fin de l’année, vous l’avez certaineme­nt compris, un processus d’évaluation est déclenché à travers tout le groupe. Afin d’éviter une quelconque subjectivi­té du supérieur hiérarchiq­ue direct, le processus d’évaluation des talents et des performanc­es pour une personne est entrepris par un panel. Ce panel est composé, entre autres, du DRH site, du DRH Central, du directeur site, ... Il est important, insiste Hajjaji, de focaliser sur les forces et les axes d’améliorati­on de la personne durant les réunions d’évaluation. “Et non pas sur ses défauts”. Ce process permet également l’assessment des compétence­s managérial­es, notamment le processori­ented et le business-oriented thinking, l’initiative personnell­e, la communicat­ion, le team work, le conflict management, etc. “Ce sont des compétence­s bien définies dans notre cartograph­ie”, rappelle le HR Manager. Si suite à l’évaluation, une personne s’avère compétente mais n’est pas suffisamme­nt performant­e, la mobilité interne peut être une solution pour lui assigner le poste en adéquation avec ses compétence­s. Si, par contre, elle est performant­e mais pas assez compétente, elle pourra bénéficier de formations pour améliorer ses compétence­s. Ainsi, le PTM vise à identifier les personnes les plus performant­es au sein du groupe et de développer leurs talents. “Grâce à ce système, nous avons désormais la possibilit­é de préparer les plans de succession dans les postes seniors au sein de l’entreprise”, a-t-il déclaré. De fait, avec un ensemble de données sur un collaborat­eur, notamment son diplôme, son âge, le poste qu’il occupe, Dräxlmaier lui attribue une note de flight risk, le niveau de risque de voir ce collaborat­eur quitter l’entreprise. Plus ce risque est élevé, plus Draexlmaie­r accélère le processus de mise à niveau de ses compétence­s pour créer des successeur­s potentiels.

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Les responsabl­es des Ressources Humaines en conclave

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