LE MONDE SE DIGITALISE ... ENCORE PLUS
TUNISIA DIGITAL SUMMIT Deux jours durant, la deuxième édition de Tunisia Digital Summit a rassemblé une panoplie d’experts locaux et internationaux du monde du digital. De l’intelligence artificielle au commerce électronique en passant par le blockchain,
’Équipe Interfonctionnelle de Guerre Algorithmique, tel est le nom de la nouvelle division établie, dès avril 2017, au sein du Département de la défense américain. Sa mission? “Accélérer l’intégration du big data et du machine learning au sein du DOD”, explique Robert Work, secrétaire adjoint du département de la Défense et initiateur du projet dans un mémorandum publié à cette occasion. L’industrie militaire rejoint ainsi la longue liste de secteurs souhaitant tirer pleinement profit des opportunités qu’offre l’intelligence artificielle. Force est de constater que ces algorithmes intelligents sont aujourd’hui partout : ils classifient vos emails, identifient les photos que vous postez sur les réseaux sociaux, … Et si L’IA connaît un essor im- portant ces dernières années, c’est notamment grâce aux énormes quantités de données dont disposent les entreprises (merci Facebook!) et à la capacité de traiter toute cette data grâce au cloud. Pour les entreprises, indique Mick Levy de Business&decision, le but ultime de l’intelligence artificielle est d’anticiper et d’offrir aux clients ce dont ils auraient besoin. Ainsi, une banque française a pu, grâce à L’AI, améliorer de 30% ses ventes de rebond. “L’algorithme développé par B&I permet d’analyser l’historique des interactions entre la banque et un client, y compris les clics de ce dernier sur le site web de l’institution, pour générer en temps réel des recommandations de produits et services au profit de l’intéressé”, a indiqué Levy. L’intelligence artificielle peut présenter également un important catalyseur de la transition digitale au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, il n’y a pas que les firmes de high-tech qui en profitent. Ainsi, les industriels ont développé des solutions leur donnant la possibilité de “prévoir” les pannes avant qu’elles ne se manifestent. Comment ceci est-il possible ? Grâce à L’IA, explique Ahmed Kaddour de Microsoft; les machines sont désormais capables d’analyser d’énormes quantités de données pour en déduire une logique qui leur permettrait de prendre des décisions. Ces machines sont aussi capables de capitaliser sur leurs expériences “vécues” pour apprendre à améliorer leurs décisions. L’IA a permis également l’apparition de nouvelles formes d’interactions entre les humains et les machines. Ainsi, les entreprises sont aujourd’hui capables de développer facilement des chatbots, des logiciels chargés de répondre automatiquement aux questions des internautes
sur les réseaux sociaux. L’intégration des chatbots offre ainsi aux équipes la possibilité de se focaliser sur des aspects à haute valeur ajoutée qui demandent plus d’intelligence et d’expertise. Signe de leur succès, l’usage des robots conversationnels ne cesse de s’accroître, d’après Kaddour. De leur côté, les assistantes virtuelles, capables d’entretenir des conversations vocales de plus en plus “naturelles”, ont le potentiel de nous libérer, du moins partiellement, des interfaces graphiques dont l’usage n’est toujours pas très intuitif. Souhaitant capitaliser sur le succès de leurs assistantes virtuelles, Google, Apple et Amazon ont tous lancé sur le marché leurs propres smart speakers. Il s’agit de hauts parleurs qui permettent aux utilisateurs d’utiliser leur voix pour lancer différentes commandes: allumer la lumière, jouer de la musique, lancer un appel, … “75% des détenteurs de smart speakers font appel à leurs services au moins 4 fois par jour”, précise Ahmed Kaddour. Et bien qu’aujourd’hui les assistants vocaux n’acceptent que des commandes relativement simples, l’expert prévoit qu’ils gagneront rapidement la capacité de traiter des requêtes de plus en plus complexes.
La blockchain : au-delà des cryptomonnaies Alors que le gouvernement américain a manifesté un intérêt particulier pour l’intelligence artificielle, il n’est pas aussi enthousiaste pour les cryptomonnaies, notamment après la prolifération D’ICO (des levées de fonds en monnaies digitales) frauduleuses. L’histoire des cryptomonnaies, et de la blockchain, a commencé en 2008, lorsque le bitcoin a été créé par l’énigmatique Satoshi Nakamoto. Son attrait ? “La blockchain, offrant un canal distribué pour les transactions peer-to-peer, permettrait de se débarrasser des autorités centrales, et des intermédiaires”, indique Sébastien Bourguignon, Principal and Lead Digital Influencer. Pour ce faire, la blockchain est composée de 4 composantes clés, explique Bourguignon: un registre où sont inscrites toutes les transactions, un mécanisme de consensus qui permet la validation des transactions, l’actif échangé (argent, documents, ...) et le réseau des participants. Il est en revanche possible d’apporter des changements à ce blueprint pour l’adapter à différentes contraintes, dont la réglementation, “où les autorités centrales restent au contrôle de la technologie”, a déclaré Bourguignon. Grâce à son modèle inédit, cette technologie va permettre d’aller encore plus loin que le modèle client-serveur classique et de créer des applications où la sécurité et la robustesse sont gérées par une nouvelle couche de protocoles internet. Blockchain et cryptomonnaies sont susceptibles d’être utilisés de manière interchangeable par le grand public ce qui est, d’après Sébastien Bourguignon, Principal and Lead Digital Influencer à Margoconseil, incorrecte : “Les cryptomonnaies ne sont qu’une utilisation parmi tant d’autres de la technologie de blockchain”. Ainsi, il est possible, dans le cadre du blockchain for business, qu’une entité centrale puisse créer un blockchain privé, où seuls les membres du réseau sont capables d’y accéder, explique Oussema Barkia, Digital Transformation & Blockchain Marketing à IBM. “Pour ces applications, l’utilisation du blockchain se focalise plutôt sur les caractéristiques du consensus, du trust, de traçabilité et d’accountability de la technologie”. Ayant constaté l’intérêt grandissant envers cette technologie, le géant de l’informatique a développé une plateforme de Blockchain-as-a-service. Cette dernière vise à permettre aux entreprises de développer des solutions qui tirent profit de la technologie du blockchain, sans pour autant être freinées par ses aspects techniques. Ainsi, et rien qu’en 2017, le Big Blue a fait plus de 400 use cases de sa nouvelle plateforme avec des clients d’industries différentes. Pour la sécurité alimentaire, par exemple, la chaîne de grande distribution Walmart a collaboré avec IBM pour mettre en place une blockchain qui permet d’avoir une visibilité complète sur tous les produits sur la chaîne de transport. En cas de contamination, par exemple, il serait plus facile de déterminer les responsables. Alors que pour le géant du transport maritime Maersk, la blockchain permet de faciliter les transactions avec différents intervenants, allant jusqu’à finaliser les procédures portuaires avant même l’arrivée du navire au port. Pour Barkia, une seule contrainte peut entraver le développement des applications de blockchain : “On ne peut pas parler de la blockchain sans un minimum de digitalisation”, a-t-il déclaré.
Le début de l’âge d’or de l’ecommerce en Tunisie? En parallèle à ces évolutions sur la scène mondiale, le secteur de l’e-commerce en Tunisie semble poursuivre son évolution lentement mais à pas sûrs. Force est de reconnaître que le secteur doit faire face à plusieurs challenges, notamment en termes de paiement électronique : “On cite souvent le chiffre de 6 millions de cartes bancaires en circulation en Tunisie comme un signe positif”, a déclaré Tarek Lassaâdi de Traveltodo. “Ce n’est pourtant pas le cas”. D’après le fondateur de l’agence de voyage en ligne, la grande majorité de ces cartes sont des cartes de retraits. “Et même pour les cartes de paiement, elles sont généralement plafonnées”. Ceci n’a pas empêché les acteurs locaux de développer des solutions adaptées aux spécificités du marché local dont notamment le paiement à la livraison. “Nous avons dépensé plus de 200 mille dinars pour le développement d’une solution de paiement en ligne pour notre site, mais au final, 80% des visiteurs finissent par réserver et payer dans les agences, 15% réservent sur le site mais règlent en agence et seuls 5% finissent la transaction en ligne”. Pour Yasser El Ismaili de Tayara, il est essentiel de développer le mobile payement comme solution pour accélérer la croissance du secteur. Pour le CEO du site de vente en ligne “la rareté de paiement en ligne est le principal frein pour le développement de cette expérience intégrée de l’achat en ligne en Tunisie”. Pour Mouna Allani, en revanche, l’e-commerce ne doit pas se limiter à l’action de l’achat en ligne: “Le digital nous donne l’opportunité de contourner, du moins partiellement, le passage obligatoire par les agences de voyage et les tours opérateurs”, a-t-elle déclaré. D’après la CEO de La Badira, les hôteliers tunisiens n’ont cependant pas saisi cette opportunité, surtout qu’un grand nombre d’entre eux ne disposent même pas d’un site web. “À La Badira, nous avons concentré tous nos efforts de marketing sur le digital, dont une grande partie se fait organiquement via les réseaux sociaux”.
En tant que directeur de l’innovation business, quelle est votre mission? Mon rôle est d’aider nos clients et nos prospects à saisir toutes les opportunités d’innovation qui sont déjà matures et prêtes à rendre service dans leur entreprise.
L’intelligence artificielle est-elle une opportunité à saisir ? La transformation digitale, dont tout le monde parle ici au Tunisia Digital Summit, représente des leviers d’opportunités business très importantes. Et la data représente une composante majeure de cette transition. À mon avis, il n’y a pas de transformation digitale si l’entreprise ne valorise pas son patrimoine data. Il faut que la data devienne un actif de l’entreprise et que cette dernière mette en place tous les outils qui vont lui permettre d’en tirer le maximum de valeur.
Quels outils préconisez-vous? D’abord la big data qui va permettre à l’entreprise de bien gérer, stocker et gouverner ces données. En second lieu, il faut songer à l’intelligence artificielle. L’IA est un excellent outil permettant de doter l’entreprise des moyens nécessaires pour monétiser cette data et la transformer en de nouveaux services et en de nouvelles opportunités. À ce niveau, je pense que le potentiel est énorme.
Toutes les entreprises n’ont pas la chance d’avoir des téraoctets de data. Sont-elles donc exclues de ce nouveau monde? Aucunement. Ceci ne doit pas empêcher les entreprises de tirer pleinement profit de l’intelligence artificielle ou de développer des usages innovants. Car, même en l’absence d’un volume considérable de données, l’entreprise peut appliquer les principes de la big data. Il s’agit d’exploiter toutes les données possibles dans l’entreprise, voire les croisées avec des sources externes, et de traiter cette data en temps réel. Les entreprises peuvent aussi nouer des partenariats avec d’autres firmes pour échanger les données entre elles. Ceci doit bien évidemment se faire dans le respect total des lois de protection des données personnelles.
En Mars dernier, le système d’information d’une usine pétrochimique en Arabie Saoudite a été infecté par un virus de source inconnue. Sa mission principale ? Amorcer une série de dysfonctionnements et de pannes dans l’usine dans le but de la faire exploser! Et si des centaines d’ouvriers ont été épargnés, c’est grâce à bug dans le virus. Ce malware, indiquent plusieurs experts et spécialistes, marque le début d’une nouvelle ère dans la cybersécurité. Pour Nizar Yaiche, consultant à PWC, l’évolution technique qu’a connue le monde ces dernières années, a été accompagnée par une complexité exponentielle du cyberespace, aussi bien en termes de diversité du hardware que de la complexité du logiciel. “Le nombre des lignes de code dans le noyau de Linux est passé de moins de 3 millions en 2004 à plus de 20 millions en 2015’, indique-til. Avec cette complexité croissante, le nombre de failles et de bugs de sécurité est lui aussi à la hausse, ce qui donne aux cyber-malfaiteurs une plus large surface d’attaque. Avec le volume grandissant de données stockées en ligne, la cybercriminalité s’est transformée d’un hobby en une activité bien organisée. Transition digitale oblige, l’entreprise se trouve de plus en plus dépendante du digital pour mener à bien ses affaires. L’arrivée (imminente) de la big data et de l’internet des objets dans les centres de productions ne pourra qu’inciter le développement de la cybercriminalité. Cependant, Yaiche a indiqué que ces changements n’ont pas été accompagnés d’une évolution adéquate en termes de prise de conscience du management des entreprises quant à l’importance de la cybersécurité. Et le sondage effectué par PWC, auprès de 1600 cadres dans le monde le prouve: seuls ⅓ des CEO déclarent y avoir investi et 65% ignorent où sont sauvegardées leurs données ! De plus, 82% des Chief Information Security Officers indiquent qu’ils sont insatisfaits du niveau de sécurité de leur entreprise.
Un effort d’ordre national En Tunisie, l’état a investi considérablement dans la cybersécurité; notre pays dispose depuis 2002 d’une loi afférente à la cybersécurité et d’une Agence nationale de sécurité informatique. L’ANSI, de son côté, a déployé plusieurs solutions pour protéger le cyberespace national des différentes attaques. En effet, Naoufel Frikha, DG de L’ANSI, a déclaré que le projet SAHER de détection rapide et automatique de toute infraction des systèmes informatiques à l’échelle nationale, enregistre en moyenne 30.000 attaques par semaine ! Dans ce cadre, le responsable a indiqué qu’un système national a été mis en place en partenariat avec les opérateurs de la place pour protéger le cyberespace national contre les attaques DDOS. Tous ces efforts ont valu à la Tunisie la 40ème place dans le Global Cybersecurity Index, publié par l’union Internationale des Télécommunications et qui mesure l’engagement des pays envers la cybersécurité. Consciente de l’importance de la sécurité informatique, Fadhel Kraiem a indiqué que Tunisie Telecom a, depuis plusieurs années, multiplié les initiatives pour assurer la sécurité du réseau. Il a également précisé que TT a lancé plu- sieurs programmes de mise à niveau pour se conformer aux règles et normes de sécurité internationale, à l’instar de Datacenter Carthage, certifié ISO 27 001 et qui abrite les serveurs de plusieurs institutions financières de renom. Et d’ajouter que TT n’a pas uniquement protégé ses systèmes et son environnement internes, mais aussi, elle est en train de protéger ses clients et partenaires. Dans ce cadre, Jamel Sakka, directeur central des réseaux , a indiqué que depuis 2014, l’opérateur a mis en place une infrastructure permettant de protéger tous les IP de la Tunisie contre les DDOS. Kraiem a ajouté que Tunisie Telecom a lancé un nouveau service de sécurité en mode Saas pour aider les entreprises à mieux se protéger. Et de noter: “Notre objectif est de faire de TT le partenaire de confiance qui va permettre à ses clients et ses partenaires de pouvoir utiliser les services sans devoir se préoccuper des problématiques sécuritaires”. Le DG de TT n’a pas manqué de souligner l’importance de la confiance numérique. Cette dernière, explique-t-il, passe par quatre éléments importants: la sécurité d’accès, la disponibilité et sécurité des services, la confidentialité et protection des données personnelles et un arsenal réglementaire permettant de protéger l’utilisateur. “Sans confiance numérique, il ne sera plus possible de développer l’économie numérique dont nous rêvons tous”, a indiqué pour sa part Habib Debbabi.
Si la data est le pétrole du Xxième siècle, l’intelligence artificielle est certainement sa raffinerie, permettant de transformer cette masse brute d’informations en des fonctionnalités et des services à très haute valeur ajoutée. Ceci est d’autant plus vrai dans le secteur de la finance où les entreprises de fintech essaient de développer des solutions de AI pour leur permettre d’améliorer leur rendement, mais aussi d’offrir des services innovants et inédits aux consommateurs. À CRIF, un crédit bureau basé en Italie, l’intelligence artificielle est au coeur d’une nouvelle révolution. En effet, un algorithme développé par cette institution financière permet d’évaluer les risques d’octroi de crédits pour les personnes n’ayant pas d’antécédents de crédit. Pour ce faire, l’algorithme combine plusieurs données sur ladite personne pour essayer de prédire les risques avec un taux d’erreur ne dépassant pas les 12%. Grâce à ce système, explique Davide Michele Meo, Sales director au crédit bureau italien, les personnes ne disposant pas d’antécédents de crédit pourront désormais profiter de crédits. Naturellement, la précision d’un tel système est proportionnelle à la quantité de données dont il dispose sur les personnes à “noter”. Plusieurs crédits bureaux rêvent alors de tirer profit de la révolution digitale en intégrant d’autres sources de données, notamment les réseaux sociaux, voire même l’historique de navigation internet des clients, explique Omar El Matri, DG du crédit bureau tunisien Mitigan CIB. Cette vision orwellienne n’est cependant pas sans graves conséquences sur la protection des données personnelles des citoyens. Bien évidemment, les crédits bureaux ne sont pas les seuls à profiter des nouvelles avancées de l’intelligence artificielle. Youdrive, une compagnie d’assurance en France, par exemple, installe des boîtiers permettant de mesurer en temps réel les données clés de la voiture (vitesse, freinage, etc. …). Les conducteurs ayant accepté de connecter leur voiture à ce système ont vu leurs factures baissées : “Grâce au traitement de ces données collectées, la compagnie a pu offrir à ces clients des prix avantageux”, a indiqué Hédi Zaher, CEO de Datavora.
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Et la Tunisie ? Khalil Laamari, secrétaire d’état à la recherche scientifique a déclaré au Manager que le gouvernement se penche actuellement sur l’élaboration d’une stratégie nationale visant à développer le secteur de l’intelligence artificielle et ce, en collaboration avec les industriels, les académiciens et toutes les parties prenantes. Il a également déclaré que l’état lancerait prochainement des appels d’offre pour des projets d’intelligence artificielle.
2Après une première décennie en plein mouvance, le marché des smartphones semble arriver à maturité. Les ‘révolutions’ qu’a connues le secteur dans ses débuts ont laissé la place à des évolutions incrémentielles. Pour différencier leurs terminaux face à la concurrence, les constructeurs optent pour ‘l’innovation invisible’. Il s’agit de doter leurs mobiles de composants à la pointe des technologies : des processeurs plus puissants, plus de RAM et des appareils photos de plus en plus performants . Bien qu’elles contribuent à offrir une meilleure expérience à l’utilisateur, ces “innovations” lui sont invisibles. “L’autonomie joue désormais un rôle important dans les critères de choix pour les utilisateurs”, a indiqué Karim Koundi, general partner à Deloitte Tunisie. “Les utilisateurs sont de plus en plus dépendants de leur téléphone. Il est alors naturel qu’ils veuillent que ce dernier puisse les accompagner au long de la journée”. De fait, 67% des répondants à l’enquête menée par Deloitte indique que l’autonomie est un critère essentiel de choix, contre seulement 63% pour la performance de l’appareil photo.
3Et c’est justement cette dépendance qui pousse un nombre grandissant d’utilisateurs à tenter de limiter l’utilisation de leur smartphone. En 2018, ce taux va atteindre les 45%, d’après les estimations de Deloitte. Pour ce faire, 59% désactivent l’internet mobile sur le device, alors que 34% désactivent les notifications. L’étude de Deloitte prouve également que les effets de cette dépendance ne se fait pas sentir de la même manière pour tous les âges. Ainsi, 63% des personnes de plus de 50 ans se considèrent dépendants de leur smart- phone. Ce taux n’est que de 50% chez les jeunes de moins de 24 ans.
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Retentissante fût la récente polémique de Facebook liée à la fuite massive de dizaines de millions de données de Facebook suite à laquelle son fondateur Mark Zuckerberg a été auditionné par le Sénat américain. Et même si la réponse de Mark est claire quand il avoue qu’il était responsable dans cette affaire, Facebook et les réseaux sociaux sont loin d’être finis et le meilleur (ou le pire) est à venir !
Le Pays qui s’inspire des GAFA ! Les GAFA (GOOGLE, AMZON, FACEBOOK, APPLE) ne cessent de se trouver face à des problèmes liés aux fuites des données et à la non transparence. Ceci n’a pas empêché la Chine d’utiliser les données personnelles recueillies de ses citoyens pour leur attribuer une note de confiance. Le pays travaille depuis peu de temps sur un système de notation permettant d’attribuer une note à chaque citoyen. Ce système est basé sur plusieurs critères tel que son comportement quotidien avec ses voisins ou ses collègues de travail, sa situation financière, son casier judiciaire et ses opinions politiques. Tous les faits et gestes seront désormais notés ! C e système sera fonctionnel et obligatoire dans trois années ! (à partir de 2020). Big DATA is watching you Made in China! Le gouvernement chinois attribuera une note sociale à chaque citoyen afin de le classer, de lui offrir la possibilité d’accès à certains services, de conditionner l’accès à d’autres ou de les lui refuser carrément. Pékin voudra instaurer un système de crédit social en collectant les données de plus de sept cents millions d’internautes pour les passer sous la loupe et ceci à tous les niveaux : financier, politique, social, transport, shopping, réseau sociaux, éducation, travail, loisir et la liste est très longue ! On comprend pourquoi parfois la réalité dépasse la fiction ! Dire que toutes ces pratiques étaient imaginées avec « Big brother is watching you ». Il s’agit d’un personnage du roman de « 1984 » considéré comme une référence du roman de dystopie. Cette dernière fait référence à un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. L’écrivain imagine même un pays fictif « Océania » où Big Brother est le chef de cet Etat. Depuis, l’expression est utilisée pour qualifier toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés et à la vie privée des individus.
Votre note sociale SVP ? De par sa note, chaque chinois (employé, entrepreneur, étudiant..) pourra se voir refuser l’accès à certains services publiques. Chaque citoyen doit avoir une conduite parfaite et un comportement exemplaire. Si vous demandez une bourse d’études, un prêt immobilier, un crédit de consommation, faites attention à ce que vous partagez sur les réseaux sociaux ou à l’endroit que vous fréquentez pendant vos moments de loisirs, à la personne avec laquelle vous prenez votre café, car tout est noté ! Vous pouvez même être sujet à des restrictions bancaires, à des interdictions de partir à l’étranger, ou de ne pas voyager dans la classe business si votre note est en dessous de la moyenne ! Cette note sociale n’est pas seulement une caractéristique d’un régime autoritaire comme la Chine. Black Miroir est l’une des séries télévisées très populaire en Amérique, connue par son style d’humour noir. Un épisode de cette série raconte l’histoire de Lacie, une jeune femme qui vit dans un monde où son score sur les réseaux sociaux détermine les endroits où elle peut vivre et ce qu’elle peut manger ou pas. Par exemple, il lui faut une note minimale de 4,5 pour avoir l’appartement de ses rêves ! Pour améliorer cette note, elle doit se montrer excessivement gentille avec de gens inconnus et attribue des notes élevées à tous les gens qu’elle rencontre pour avoir une bonne note afin d’acheter l’appartement rêvé ! Rêve ou réalité, fiction ou présent ? La séparation n’est qu’illusion ?
Vos nombre de Fans SVP ? Récemment certaines informations circulent mentionnant que Ford prépare une voiture dont les détails sont encore secrets et qui coûterait 500 000 $. Il n’en reste pas moins que, même si vous possédez ce montant, Ford ne vous la vendra qu’à la condition d’avoir plus que 25 000 Fans sur Facebook ou au moins 25 000 « followers » sur Twitter. Cette voiture est disponible en nombre limité, et Ford veut s’assurer qu’elle ira aux influenceurs qui font le beau et le mauvais temps sur les réseaux sociaux ; avec cette avalanche d’influenceurs, difficile de distinguer le vrai du faux ! Rêve ou réalité ? Avoir une note sociale pour manger, vivre, danser ? Travailler et acheter une voiture n’est plus de la science-fiction c’est une réalité à l’ère où « big data » ou « big brother » n’est que double face de la même monnaie. Bonne note !
Focus sur l’entreprise, en tant que partenaire incontournable dans cette initiative mondiale. Le Forum a réuni des représentants d’institutions nationales, du secteur privé, de la société civile, d’organisations internationales et de la communauté scientifique.
La Tunisie en marche accélérée vers la réalisation des ODD ! En déficit écologique, oui ! Mais la Tunisie semble avoir pris le train en marche du développement durable. La Tunisie a adopté les ODD en 2015, apportant préalablement sa pierre à l’édifice dans le processus d’élaboration des ODD via un consensus national. Bien sûr, pour que les objectifs soient atteints, chacun doit remplir sa part du contrat : gouvernement, société civile et secteur privé. Mais les ODD coûtent cher ! Diego Zorilla, Coordinateur Résident du Système des Nations unies en Tunisie, rappelle au passage que nous avons besoin de près de 3 trillions de dollars pour la mise en oeuvre des ODD ! D’où l’importance du rôle du secteur privé. Il souligne que les ODD présentent également une opportunité pour les entreprises et que le réseau local du Pacte Mondial est l’un des outils qui aiderait les entreprises pour leur concrétisation. Ameur Laarayedh, président de la commission de l’industrie, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’infrastructure et de l’environnement à L’ARP évoque de son côté les avancées en matière de réglementations. “Un projet de loi est en cours de discussion au sein de L’ARP, indique-t-il. Mais un certain nombre de questions ne font pas encore consensus. La polémique se situe au niveau de la contribution des entreprises dans la RSE et des entreprises concernées par le projet de loi. Par ailleurs, il rappelle que l’approche adoptée dans ce projet de loi exigeant que les entreprises qui exploitent les richesses naturelles consacrent une partie de leurs bénéfices au profit de la région où elles sont implantées risque de concourir au déséquilibre régional. De ce fait, il a été proposé de constituer un Fonds national pour la RSE, afin de ne désavantager aucune région. Par ailleurs et afin de répondre aux faibles résultats des expériences engagées depuis 2011, et ce, par manque de coordination avec les besoins locaux, le député informe que des comités locaux seront constitués afin de fixer les priorités de chaque région. La Tunisie a entrepris depuis 2012 plusieurs initiatives nationales l’engageant vers la voie du développement durable sous toutes ses coutures ! De la stratégie nationale du changement climatique, jusqu’à la stratégie nationale de la responsabilité sociale des entreprises et des organisations, en passant bien sûr par les ODD en 2015 et la stratégie nationale des modes de production et de consommation durable. Le chemin reste long, mais les efforts ne manquent pas.
Quelles solutions pour la contextualisation des ODD ? Les ODD ne sont pas une mince affaire ! Il ne suffit pas de le vouloir, encore fau- drait-il mettre les chances de son côté ! L’après-midi a donc été consacrée à l’identification des lignes directrices pour l’élaboration d’un guide ODD au profit des entreprises. Des ateliers de réflexion ont été organisés, afin de proposer des actions concrètes. En Tunisie, la priorité est donnée à l’environnement (ODD 3), l’égalité des sexes (ODD 5), le travail décent et la croissance économique (ODD 8), l’industrie, l’innovation et l’infrastructure (ODD 9), la réduction des inégalités (ODD 10), la paix, la justice et l l’édification d’institutions efficaces (ODD 16), et le renforcement des partenariats pour la réalisation des objectifs (ODD 17). Les grands axes des recommandations formulées concernent l’importance d’effectuer un diagnostic de la situation, le renforcement de la communication et de la formation. Les échanges de bonnes pratiques et la mise en place de projets pilotes s’avère également nécessaires pour la concrétisation des objectifs. Ainsi que la poursuite des efforts pour la contextualisation des ODD et le suivi de la mise en oeuvre. L’atelier sur la lutte contre la corruption a fait l’unanimité entre les participants pour ce qui est de la nécessité de se soumettre à la normalisation Iso 37001 et Iso 26000, la mise en place d’un système de risk-management et la généralisation des îlots d’intégrité. En matière d’environnement, la gestion des déchets a mobilisé une grande attention. Instaurer des procédures pour le traitement des déchets (solides, liquides, gazeux…) s’avère être une des mesures prioritaires. Afin d’assurer la transition vers les énergies renouvelables, la généralisation des installations de panneaux solaires et l’équipement des bâtiments en installations d’éclairage LED sont des actions qui s’imposent d’elles-mêmes ! Pour les entreprises énergivores, les participants recommandent d’assurer des audits énergétiques périodiques.
tuelles de l’entreprise ainsi que les étapes du processus de fabrication, mais également de proposer des solutions. Les objectifs à atteindre consistent en l’amélioration de la qualité, de la productivité et par conséquent de la compétitivité. Pour ce faire, la méthode Kaizen permet l’optimisation des conditions et du temps de travail, une meilleure gestion des stocks, des pertes et des gaspillages ainsi que l’amélioration du temps de changement des outils et la qualité du produit ou du service. Quand bien même les changements effectués sont généralement très simples, ils demeurent d’une grande valeur ajoutée. Expérimentalement prouvé : l’aménagement d’une usine peut apporter des gains incroyables. Le Système de production Toyota (TPS) en est une référence mondiale. Cette stratégie de manage- ment a été adoptée, pour la toute première fois en Tunisie, depuis 2009.
Le Kaizen Made in Tunisia Le projet pilote tunisien de la mise en place du concept Kaizen a été initié par l’agence de coopération internationale du Japon (JICA) en date de 2009. Il s’applique sur deux phases ; la première s’est étalée sur la période allant de 2009 à 2013. La phase actuelle qui arrivera à terme à l’horizon de 2019, vise à ancrer cette culture entrepreneuriale au sein de 72 entreprises. « Pour vulgariser ce concept, des maîtres-formateurs ainsi que des experts japonais assurent une formation aussi bien pratique que théorique pour 30 formateurs, au sein de huit centres techniques. A l’heure actuelle, 54 entreprises en bénéficient», a déclaré le représentant de la JICA en Tunisie, Toshifumi Egusa.