BURNOUT LE RECONNAÎTRE ET L’ACCOMPAGNER EN ENTREPRISE
Burnout c’est un mal-être et non une dépression ?
En anglais « to burn out » signifie littéralement se consumer, s’éteindre. Développée dans les années 1970 par des psychiatres américains, la notion de « burnout » prend aujourd’hui tout son sens. Contrairement aux idées reçues, le « burnout » ou épuisement émotionnel n’est pas synonyme de dépression. Si la dépression a des causes multiples, le syndrome d’épuisement au travail est exclusivement dû au stress. C’est un état de fatigue général, physique, psychique et émotionnel qui touche tant le mental que le physique. Cela peut toucher autant une maman qu’un étudiant, un cadre, un professeur ou un collaborateur. Mais nous parlerons aujourd’hui du Burnout Professionnel « Si rien ne va plus au-dehors, c’est que rien ne va plus au-dedans », disait Matthieu Ricard : un adage qui résume bien le contexte actuel du collaborateur qui travaille dans un système au rouleau compresseur. Certains cas d’épuisement, trop souvent niés et cachés, peuvent avoir des issues dramatiques (perte de performance, décrochage professionnel, maladies cardiovasculaires, cancers, suicides).
Qualité de vie au travail En France, dans les années 2000, le ministre de l’emploi de l’époque, Xavier Bertrand, a fait voter une loi sur la qualité de vie au travail. Une prise de conscience assez tardive mais imposée par les taux alarmants de suicides dans de grandes enseignes. La sophrologie s’imposait alors comme une solution novatrice pour un bien-être au quotidien. Préventive et curative, la Sophrologie est une thérapie brève, qui accompagne plusieurs troubles en entreprise. Elle est également un outil de développement personnel pour maximiser et booster les compétences. Installée dans les coutumes en Europe, en Tunisie, on y vient à pas de tortue. Qu’en pensent les DRH ? Vraisemblablement, en Tunisie, la santé physique et psychique du collaborateur n’est pas une priorité. Or, une santé fragile pourrait être un frein à son évolution, voire son maintien au poste. Beaucoup de salariés cachent leur mal- être de peur d’être réprimandés, et subissent à terme le syndrome de la cocotte-minute. Lors de mes ateliers de « Sophrologie et Entreprise en Tunisie », je n’ai pas relevé de signaux qui prouvent une volonté de la part du Management de renforcer la résistance du collaborateur face au stress et à son mal-être en entreprise. Selon un sondage Ipsos, plus de la moitié des Français actifs déclarent ne pas arriver à tout concilier : 59% des personnes interrogées négligent leur temps de sommeil, 62% leurs enfants et 57% leur couple. La conclusion est sans appel : le travail reste la priorité absolue. Dans ces conditions, le burn-out semble quasi inévitable. Les directeurs des ressources humaines (DRH) français ont finalement pris conscience que les taux d’absentéisme sont dus principalement à l’état de santé physique ou psychologique et aux conditions de travail. Les directions d’entreprise ont compris que le bien-être de leurs équipes est un enjeu important. Les ergonomes repensent les postes de travail, choisissent des couleurs apaisantes propices à la concentration, refont le design des salles de pause. On crée même des postes de « chief happiness officer » afin d’augmenter la productivité ! La sophrologie en tant que technique psychocorporelle est utilisée dans le monde de l’entreprise pour permettre à chacun de rester dans cette zone optimale du stress qui assure la productivité optimale, bénéfique au collaborateur comme à l’entreprise. Cette technique psychocorporelle permet de retrouver un bien-être au quotidien et de développer son potentiel. Contrai- rement aux alternatives médicamenteuses (antidépresseurs, anxiolytiques, etc.) qui entraînent des dépendances, la sophrologie permet l’autonomie de ceux qui la pratiquent. Elle assure une détente physique et psychique propice à la gestion du stress, à l’amélioration de la concentration, de la mémoire ou de la créativité.
Ménager l’état de santé général des collaborateurs coûte moins cher que payer les congés maladie Si l’on ne parvient pas à maîtriser son stress au travail, il faut s’attendre à l’émergence d’une panoplie de soucis psychosomatiques : accélération du rythme cardiaque et de la respiration, bouche sèche, transpiration excessive, vertiges, acouphènes, nausées et crises d’angoisse. Ces facteurs pourraient engendrer d’autres troubles associés: troubles du sommeil, de la concentration, de la mémoire, etc. Si le stress peut nous rendre plus performants sur l’instant, s’il est prolongé il va nuire. L’hormone du stress (cortisol), sécrétée en grandes quantités, affaiblit le système immunitaire, causant des troubles fréquents : rhumes, maux de dos, migraines, etc. Si vous tombez régulièrement malade, c’est un signal d’alarme qu’il ne faut pas négliger.
Quelles solutions naturelles pour les réduire ? Une meilleure hygiène de vie au travail, le recours à la diététique, l’ergonomie, l’ostéopathie, la kinésithérapie. Des techniques de management plus responsables, prendre en compte les facteurs humains pour alléger les contraintes organisationnelles. La sophrologie est aussi une alternative durable. Elle vous rend acteur et maître de la situation, restaure la confiance et développe l’estime de soi. Pérenniser ses effets vous immunisera donc contre le burnout.
La 34e édition de la Foire Internationale du Livre de Tunis s’est tenue cette année du 6 au 15 avril au Palais des expositions au Kram. Dirigée encore une fois par l’universitaire et romancier Chokri Mabkhout qui a mis l’accent lors de la cérémonie d’ouverture sur l’importance du livre et son rôle dans la réflexion autour des causes humaines, cette édition a gardé la même affiche inspirée par le poète romain Virgile et le même slogan que sa précédente, « lire, pour vivre deux fois ». Durant la manifestation, grand public, professionnels du livre et amoureux des mots se sont retrouvés pour célébrer la lecture et débattre sur divers sujets. On notera, entre autres, le retour de l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud, auteur du best-seller de la dernière édition ‘‘Je rêve d’être tunisien’’, mais aussi le français Pascal Boniface, le palestinien Yahya Yakhlef, la syrienne Rosa Yassine Hassan et le Marocain Saïd Yaktine. Du côté de la Tunisie, plusieurs écrivains et intellectuels ont également été de la partie, dont la romancière Souad Guellouz, les nouvellistes Nafla Dhab et Mahmoud Belaid, le romancier Habib Sellami ainsi que le poète Moncef Mezghani. Après le Liban, l’invitée d’honneur de cette session fut l’algérie qui, à son tour, organise fin avril courant les journées culturelles tunisiennes. La maison d’é d i t ion espag nol e Pygmalion-sial, première dans le monde hispanique à avoir édité le recueil du poète Abou El Kacem Chebbi, a aussi fait partie des invités d’honneur. Cette nouvelle édition a par ailleurs célébré le 120ème anniversaire du dramaturge allemand Bertolt Brecht à travers une rencontre placée sous le thème «Brecht dans le théâtre tunisien» animée par Taoufik Jebali, Abdelhalim Messaoudi, Mohamed Idriss, Fraj Chouchane et Mohamed Mediouni. Un hommage a également été rendu à la mémoire de plusieurs intellectuels à l’instar de Raja Ben Ammar et Mohamed Talbi. Au programme, plus de 80 activités culturelles, des tables-rondes et des débats ouverts au public autour de différents thèmes comme la « tunisianité », les droits d’auteur, et les métiers du livre ont été organisés. Un programme spécial pour les enfants et les adolescents a aussi été concocté comprenant des compétitions littéraires, ateliers, spectacles, séances de lecture et débats, en partenariat avec les deux ministères de l’education et du Transport, mais aussi avec différentes associations afin de permettre aux jeunes des régions intérieures d’y prendre part. Cette nouvelle édition a enregistré la participation de 775 éditeurs représentant 32 pays arabes et étrangers dont 126 éditeurs tunisiens et de 259 exposants représentant 25 pays en plus de 111 exposants tunisiens. Il est à noter que le secrétaire général de l’union des Editeurs Tunisiens Mohamed Salah Maalej a déclaré que la direction de cette session a été très vigilante cette année et a veillé à ce que ne participent à cette session que les éditeurs qui respectent les règles de la profession en termes de contenu, excluant ainsi les vendeurs de livres piratés et de jouets et bannissant les « livres jaunes » à caractère haineux et appelant à l’extrémisme. Quant aux récompenses, le Prix Taoufik Baccar a été décerné au romancier et chercheur Houcine El Oued pour son oeuvre littéraire et ses travaux de critique et de recherche. Le Prix de l’edition a été attribué à l’éditeur tunisien Mohamed Moncef Chebbi et sa Maison d’edition Arabesques. Le Prix Ali Douagi de la Nouvelle a été accordé en ex-aequo aux nouvellistes Tarek Chibani et Lazhar Sahraoui. Par ailleurs, Fethi Ngazou a remporté le Prix Fatma Haddad des Etudes Philosophiques, le Prix Béchir Khraief du Roman a été décerné à la romancière d’expression française Wafa Ghorbal, le Prix Sadok Mazigh de Traduction a été octroyé à Mahmoud Ben Jamaa et le Prix Tahar Haddad des Etudes Humaines a été décerné au Professeur Abdelwahab Bouhdiba. Le Tunisien lirait, selon les statistiques, 3 minutes par an. Une moyenne nationale alarmante quant à la vitalité de plusieurs secteurs en relation avec le livre comme l’écriture, l’édition et la distribution. Toutefois, voilà qu’on croise sur les réseaux sociaux des photos qui redonnent espoir: de longues files d’attentes devant la Foire du Livre pour cette édition de 2018. On espère néanmoins que l’engouement des Tunisiens pour le livre durera au-delà de la semaine de la foire au lieu de s’estomper, comme à chaque fois, jusqu’à l’édition d’après. En attendant, une réforme structurelle visant à donner vie au livre en Tunisie et le regain d’intérêt collectif de la part de ceux qui ont cessé de lire ou qui ne l’ont jamais fait, qu’il soit occasionnel ou le début d’un changement des mentalités, cet intérêt manifeste à la lecture ne peut qu’être salué et redonner espoir.