AUX LARMES CITOYENS?
Le pays sort de ses élections municipales, désorienté, avec des repères encore plus flous ajoutés à une visibilité moindre. Beaucoup de citoyens en âge de voter, principalement des jeunes mais également des moins jeunes, ne se sont pas rendus aux centres de vote. Avec 65% d’abstention les urnes n’étaient pleines qu’au tiers de leurs capacités. Certaines seraient même restées vides ou presque. L’anxiété serait-elle devenue collective? Perte de confiance, manque de crédibilité des messages, pratiquement identiques, des différents candidats qui n’ont pas su convaincre les électeurs? A se demander si même ils ont été écoutés! Encore une fois la pédagogie a fait défaut. Même les sondeurs d’opinions s’y sont trompés en annonçant le soir même des élections, la victoire d’un parti. Dans ce cas précis l’addition des voix obtenus ramené en national, une majorité relative ne signifie aucunement des élections gagnées. En local une victoire se mesure en total engrangé de municipalités conquises et de leur nombre d’habitants. Pourtant ces élections, tant de fois reportées, étaient porteuses d’espoir, celui de voir, non pas le pays mais déjà la cité sortir, du marasme, de la désorganisation, du laisser aller dans lesquels elle s’est installée. Les édiles fraîchement élus vont donc devoir, d’abord, étaler toutes leurs compétences, en espérant celles-ci effectives, et ne ménager aucun effort afin de s’attacher à lever le voile sur la différence entre responsabilités locales et celles nationales. Ces dernières intéressent les élus, de l’exécutif comme du législatif; lesquels, une fois vissés sur leurs sièges, agissent en toute liberté sans l’avis de leurs électeurs. Par contre le conseil municipal est, lui, un acteur de la démocratie locale ! Si une demande ou une plainte, individuelle comme collective, lui est soumise, il se doit d’y répondre, la redevabilité, en local, se pratiquant au quotidien ce qui est loin d’être le cas pour les élus nationaux. Pour cette raison la réussite de toute politique municipale passe nécessairement par la mise en place d’une communication fructueuse entre les différents acteurs de la cité. De fait l’un des rôles majeurs d’un conseil municipal est celui d’être bon communicant. C’est cette relation entre les élus communaux et la ville qui doit s’installer durablement, qui fait toute la différence, avec celle qui fait défaut avec les élus nationaux. De toute évidence, beaucoup d’abstentionnistes ne l’ont pas prise en considération en faisant l’amalgame entre les rôles et attributions des uns et des autres. Ainsi les conseillers sont ainsi appelés à exercer une mission toute spécifique : urbanisme, aménagement de la ville, voirie, salubrité, environnement, art et culture, animation, sociale, organisation et/ou création de services publics municipaux, gestion et valorisation du patrimoine communal, appui au développement économique de la ville en la rendant plus attractive pour les investisseurs... l’ensemble devant se faire conformément aux priorités et orientations déterminées en faveur de la ville, rempli et mis en oeuvre par le personnel communal, en association voire en totale liaison directe avec les citoyens, la société civile et/ou le secteur privé. La tâche ne s’annonce donc pas facile. Elle va démarrer lestée de tout un imbroglio, fait d’incompréhensions, de laisser allers, de reculades, de désinformations, d’attentismes et de contradictions récurrentes. Une nouvelle déception serait la confirmation des désabusés qui ne sont pas allés voter. Il ne restera-t-il plus alors au citoyen; que ses yeux pour pleurer.