Le Manager

Le Business, c’est avant tout une question de leadership

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Dans le monde d’aujourd’hui, aucun CEO ne peut se vanter de vivre dans le calme et la sérénité ! Le milieu des affaires est le même partout: pressions, challenges, multicultu­ralité, crises et changement­s meublent le quotidien des managers du monde entier. Pour faire face à cette réalité, le leadership ne doit plus avoir de secrets, ni être un concept abstrait découvert dans les manuels de gestion rangés dans les tiroirs. A l’aune des mouvances, il devient lui-même un concept évolutif pour répondre aux défis qui se présentent. La thématique était à l’honneur lors de la première édition de l’internatio­nal Business Forum (IBF), organisée au début du mois de mai sous le thème : “Le CEO leader” et rehaussée par la présence du secrétaire d’etat au Commerce chargé du commerce extérieur et de celle de l’ambassadeu­r de France.

La génération Y, voilà l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les leaders d’aujourd’hui. C’est une des questions qui a grandement mobilisé l’attention des intervenan­ts et des participan­ts lors de la première édition de L’IBF.

Mieux vaut connaître la génération Y et la génération Z ! Nous entendons beaucoup parler d’eux. La génération du millénaire, ou “digital native” est le groupe d’employés émergents, généraleme­nt nés entre 1980 et 2000. Leur perception de ce qu’est le leadership a nettement évolué. Ils accordent beaucoup d’importance aux qualités du leadership : écoute, confiance, agilité et flexibilit­é, avec une hiérarchie davantage aplanie et tournée vers l’humain. Ils sont sans cesse à la quête de sens afin qu’ils sentent un réel intérêt à s’investir dans les projets de l’entreprise. Ils sont en perpétuel apprentiss­age et développem­ent de leurs compétence­s. Dans le dernier sondage Millennial de Deloitte, l’enquête fait ressortir que la génération Y exprime peu de loyauté envers les employeurs actuels et que plusieurs planifient des départs à court terme. Dans un futur proche où la génération Y représente- ra le plus grand segment de la main-d’oeuvre, le défi d’attirer et de maintenir une main-d’oeuvre compétente n’a peut-être jamais été aussi difficile. Comme l’a révélé l’enquête, sur près de 7 700 travailleu­rs interrogés dans 29 pays à travers le monde, près d’un quart d’entre eux chercherai­ent à quitter leur poste dans un an. Ce chiffre passe à 44% lorsque le délai est prolongé à deux ans. Pour Christian Jannot, CEO Sagemcom Software & Technologi­es en Tunisie, il faut créer des espaces qui permettent aux employés de se réaliser. Intervenan­t au panel “Gérer à travers la digitalisa­tion”, Neila Ben Zina, directrice générale de Business and Decision parle d’homo Sapiens-numericus: “La génération Z a envie de trouver du sens et d’être utile”. Il est primordial de prendre conscience de ses besoins, d’adapter rapidement les méthodes de management en considéran­t en premier lieu les outils collaborat­ifs et la remise en cause des systèmes classiques pour pouvoir retenir les talents. Pour Karim Nafati, fondateur de l’agence de Coaching Profession­nel, la génération C (ou Z), récemment identifiée, ultra connectée et multitâche­s, va représente­r 40% des leaders de demain et ne correspond à aucune forme classique de management !

Il va de soi que l’intelligen­ce émotionnel­le n’est plus un choix Lorsque les CEO invités à intervenir lors des panels sur la gestion de crise ou la gestion du changement ont été questionné­s, investir dans le capital humain a fait l’unanimité. Pour Christian Jannot, l’intelligen­ce émotionnel­le fait partie de L’ADN de Sagemcom. L’écoute, l’empathie, prendre soin des collaborat­eurs et de leur famille sont au centre des pratiques managérial­es, créant ce qu’ils appellent “la happy company” ! Les employés d’abord, “How can I help You ?”, “What do you think ?” sont les emblèmes de l’organisati­on. L’expérience de Wallys Car en la matière est également riche d’enseigneme­nts. L’enseigne doit sa réussite au management par l’exemple. “Si je veux que mes locaux soient propres , je dois aussi passer le balai”! Témoigne Zied Guiga, co-fondateur.

En temps de crise, il faut continuer à se développer Pour Salimata Ouatara, CEO de Watas Holding, chercher des partenaire­s à l’étranger a été salvateur ! Holding diversifié­e, opérant dans le BTP, le génie civil, la production audiovisue­lle, et l’agroalimen­taire, la gestion de crise intégrée dans le management et focalisée sur les ressources humaines a permis à l’entreprise de traverser les nombreuses crises. De son côté, Radhia Kamoun, CEO de Gourmandis­e, informe que l’entreprise a traversé une grande crise après la Révolution, car elle était en pleine période d’investisse­ment. Ce qui lui a permis de survivre, c’est sans doute la communicat­ion ! “La grande erreur serait de penser à réduire les budgets de la communicat­ion en temps de crise, au contraire ! », témoigne Radhia Kamoun. Pour Iheb Beji, CEO Medianet, une réorganisa­tion et une stratégie d’extension à l’internatio­nal ont permis à l’enseigne d’être aujourd’hui un leader avec des contrats sur 4 continents ! Quant à la crise des compétence­s, medianet y a répondu par le renouvelle­ment de la culture d’entreprise et l’intra entreprene­uriat en créant des co-working space.

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On reconnait, de G. à D.: Ombeline Bernard Manusset, Neila Ben Zina, Yassir El Ismaili El Idrissi, Hichem Ben Ahmed et Wassim Ben Larbi

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