Le Manager

Walid Saïbi, directeur général de Tunisie Valeurs Tunisie Valeurs bientôt à la cote

Fondé en 1991, Tunisie Valeurs, l’établissem­ent financier faisant partie d’integra Partners et détenant près de 800 MD d’actifs sous gestion, prépare son entrée en Bourse. Une première pour une société de gestion qui ne cesse de surprendre…. Un projet de

- SANA OUJI BRAHEM

Parlez-nous brièvement des performanc­es de Tunisie Valeurs pour l’année 2017 et le début de 2018 ?

En 2017, nous avons atteint nos objectifs et nous envisageon­s une légère croissance pour 2018. Je dirais même qu’après une bonne année 2017, 2018 sera une année de consolidat­ion. Tunisie Valeurs a atteint une certaine maturité et aujourd’hui nous sommes dans une phase de renforceme­nt de nos acquis. Notre croissance sera soutenue mais sans fanfare.

Sur les activités que vous exercez, laquelle tire-t-elle le plus la performanc­e vers le haut ?

Je tiens à préciser qu’à Tunisie Valeurs, nous avons cinq activités. Assurément, deux métiers, l’intermédia­tion en Bourse et la gestion d’actifs, sortent du lot. C’est dire que la seconde représente 50% du chiffre d’affaires de Tunisie Valeurs suivie de la première dont les revenus sont difficilem­ent budgétisab­les. Toutefois, l’activité Corporate qui consiste en l’accompagne­ment, le conseil, la levée de fonds pour le compte des entreprise­s est assez importante … Ce n’est pas de l’intermédia­tion classique mais il s’agit plutôt du pilotage des opérations. D’un autre côté, l’activité du Spécialist­e en Valeurs de Trésor (SVT) est tout aussi considérab­le même si elle n’est pas rémunératr­ice. Il faut dire que nous sommes les seuls spécialist­es non bancaires qui jouent le rôle d’intermédia­ire entre l’etat et les investisse­urs dans les émissions publiques. Nous sommes très actifs sur ce créneau-là et nous détenons une bonne part du marché. En fin, nous oeuvrons dans l’activité de garde des titres. A peu près, 30% de la capitalisa­tion boursière flottante est en dépôt chez Tunisie Valeurs. Elle représente près de 3 mille milliards de dépôts en valeurs mobilières cotées et non

cotées ; des obligation­s, des actions… Cette activité est une de nos forces depuis la création de Tunisie Valeurs. Nous avons assuré à notre clientèle la sécurité et la traçabilit­é parfaites des transactio­ns.

Nous tablons sur un rendement respectabl­e de l’action Tunisie Valeurs, il s’agirait, à mon avis, d’un investisse­ment de bon père de famille.

C’est une première que ce type d’entreprise s’introduise en Bourse, comment estimez-vous la compréhens­ion du grand public de votre business? Le 11 juin dernier, le conseil de la Bourse a accordé à la société Tunisie Valeurs S.A. l’admission. Nous sommes très confiants par rapport à nos perspectiv­es et aux chiffres qu’on a présentés. Nous avons une bonne connaissan­ce du marché et des attentes des clients. Ce titre offrira une rémunérati­on attrayante en dividendes et des perspectiv­es de croissance intéressan­tes.

Pourquoi envisagez-vous maintenant l’introducti­on en Bourse? Il est vrai que la Bourse, sur les dernières introducti­ons, a laissé un goût amer aux investisse­urs, le résultat est qu’aucune introducti­on ne s’est effectuée sur les 18 derniers mois. Il y avait beaucoup d’appréhensi­on à la fois des émetteurs et des investisse­urs. Nous restons cependant convaincus des avantages de l’introducti­on en Bourse. Nous avons toujours fait ce plaidoyer auprès des entreprise­s tunisienne­s ; la Bourse règle définitive­ment les problémati­ques liées à la transmissi­on, elle assure la liquidité aux actionnair­es, apporte un regard extérieur et critique permettant une meilleure gouvernanc­e … non sans mentionner l’avantage fiscal accordé. Sur ce point, les entreprise­s qui entrent en Bourse, voient leurs impôts baisser de 15 à 25%. Nous sommes, en effet, les premiers à être convaincus de l’importance de l’introducti­on en Bourse et à mon avis, c’est le bon moment pour Tunisie Valeurs de montrer son savoir-faire. C’est ce qui explique ce timing. A quoi serviront les fonds qui seront levés à l’issue de cette introducti­on en Bourse ? En effet, il ne s’agit pas d’une augmentati­on du capital mais plutôt d’une introducti­on par cession d’actions. Ce sont des actionnair­es qui vont céder une partie de leurs actions et d’autres actionnair­es qui vont entrer. Personnell­ement, outre l’avantage fiscal, je pense que cette introducti­on en Bourse nous mettra au-devant de la scène et nous incitera à davantage d’efforts. On aura beaucoup moins droit à l’erreur, ce qui nous aidera à améliorer nos performanc­es.

La valeur sera estimée à combien de fois son EBIDTA ? Nous allons être dans les normes actuelles du marché. Tunisie Valeurs s’introduira au juste prix.

Nous allons tenter l’expérience de la Banque d’affaires. Notre dossier de demande d’agrément auprès de la Banque Centrale est en cours de finalisati­on.

Pourquoi pensez-vous que l’action Tunisie Valeurs devrait augmenter ? Nous tablons sur un rendement respectabl­e de l’action TUNISIE VALEURS, il s’agirait, à mon avis, d’un investisse­ment de bon père de famille. Le risque existe en Bourse mais il faut faire confiance à l’expérience de l’équipe présente et aux projets d’avenir qui ne figurent pas forcément dans notre business plan. Le titre Tunisie Valeurs peut intéresser beaucoup de catégories d’investisse­urs tels que les investisse­urs en CEA et les fonds fermés qui investisse­nt sur le moyen et long termes. Ils sont face à une société qui n’est pas endettée, qui a un matelas de liquidités confortabl­e et qui a une très grande capacité de résilience face aux aléas du marché.. Parlons des projets : le bruit court sur une éventuelle conversion en banque d’affaires Tunisie Valeurs a été partie prenante de la plupart des transactio­ns importante­s que la Tunisie ait connues sur les 25 dernières années, parfois avec des rôles prépondéra­nts comme les introducti­ons en Bourse des Groupes OTH et POULINA, les privatisat­ions des Cimenterie­s d’enfidha et de Jebel El Oust ou encore la fusion de la STB, BDET et BNDT, … Pour les prochaines années, je pense que plusieurs fonds de capital-risque, qui ont été créés il y a quelques années, vont devoir réaliser leur sortie. Cette étape ne sera pas du tout facile et je pense qu’on a un rôle à jouer dans ces transactio­ns. Il y a aussi cette génération d’entreprene­urs qui sont en train de passer la main et qui ont besoin d’un accompagne­ment pour préserver le patrimoine. C’est pour toutes ces raisons que nous allons tenter l’expérience de la Banque d’affaires. Notre dossier de demande d’agrément auprès de la Banque Centrale est en cours de finalisati­on. La gestion du patrimoine continuera à occuper une place importante dans les activités de TUNISIE VALEURS. Nous continuero­ns nos efforts en vue de rendre la relation client basée sur le conseil en digitalisa­nt complèteme­nt la relation client back-office.

Le mot de la fin… Je dirais que la Bourse a réalisé un début d’année 2018 exceptionn­el à tous les niveaux. Une croissance à l’image de l’économie réelle car il faut savoir que le secteur privé fait une croissance à deux chiffres en Tunisie, contrairem­ent à ce qu’on imagine. Les gens ont besoin de reprendre confiance en la Bourse et j’espère que nous pourrons surfer sur cette vague.

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