Le Manager

Le marketing d'influence de demain

A l’heure où l’on parle, le marketing d’influence poursuit son développem­ent et les pratiques se profession­nalisent davantage. Son avenir, comme toute stratégie de marketing, est sujet à des évolutions dans les tendances, les audiences et les technologi­es

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Lemarketin­g d’influence ce n’est pas seulement du numérique. Et les relations à long terme avec les influenceu­rs valent économies d’échelle !

On parle déjà d’“influenceu­r Relationsh­ip Management” (IRM) A mesure que se développe la pratique, les relations avec les influenceu­rs deviennent stratégiqu­es. Nissan UK s’appuie d’ailleurs à 98% sur des relations organiques qui s’inscrivent sur la durée. Elle utilise la technologi­e pour optimiser ses programmes, identifier les bonnes personnes, valider leurs profils, leurs performanc­es et récemment pour mieux sonder leur audience (démographi­e, localisati­on, etc.). Dans une étude réalisée par Brian Solis d’altimeter Group, en partenaria­t avec les Agences Traackr et Toprank Marketing, intitulée Influence 2.0 : Le futur du marketing d’influence, sondant plus d’une centaine de profession­nels du marketing des principaux leaders internatio­naux, dont Microsoft, American Express, Amazon, Adobe, un des premiers points révélé est que le véritable potentiel du marketing d’influence sur les réseaux sociaux repose sur la qualité des relations développée­s avec les influenceu­rs. Pour plus de 70%, c’est devenu un objectif stratégiqu­e a révélé sur son site Raymond Morin, expert en marketing numérique. On parle donc et de plus en plus D’IRM. Les profession­nels ont réalisé que le marketing d'influence ne va pas quitter la scène de sitôt. De nombreuses marques ont commencé à créer des équipes de marketing d'influence interne pour prendre plus de contrôle sur leurs relations avec les stars des réseaux sociaux. Cité par Yuyu Chen, Brands Reporter à Digiday, en janvier 2018, Gil Eyal, PDG de la plateforme d'analyse d'influence Hypr a déclaré : "Les marques construisa­nt des équipes de marketing d'influence internes sont probableme­nt la première tendance de l'industrie en ce moment". C'est en grande partie parce que de plus en plus de marques veulent entretenir des relations à long terme avec les influenceu­rs." Questionné par le Manager sur le sujet, Marc Schaefer est d’avis que pour réussir, l'aspect le plus important du marketing d'influence est d'adopter un état d'esprit qui considère les relations influenceu­rs sur le long terme. En effet, de nos jours, les influenceu­rs sont plus intéressés par des partenaria­ts à long terme que par des offres ponctuelle­s. “D'un autre côté, les marques n'ont pas besoin de réitérer leur mission de prospectio­n. Avec des offres à long terme, elles peuvent également obtenir un meilleur prix. Les économies d'échelle s'appliquent ici", a déclaré Adam Rivietz, co-fondateur de la plate-forme de marketing d'influence Paid. Des marques comme Nike et Mars ont géré le marketing d'influence en interne pendant un certain temps. Le grand avantage est de maintenir des relations sur le long terme avec ces personnes. Questionné sur leurs relations influenceu­rs, Ismael Ben Salha nous explique que « les spécificit­és du secteur de la dermo-cosmétique nous amènent à entretenir des relations de proximité avec les influenceu­rs. L’ADN de l’enseigne étant la prescripti­on, l’éthique et le respect du consommate­ur, les influenceu­rs sont les amis de la marque. Nous entretenon­s

des relations de partenaria­t, en visant le long terme, car nous prenons le temps de bien sélectionn­er les influenceu­ses avec qui nous travaillon­s, pour nous assurer qu’elles partagent nos valeurs”. Dans le même sens, les relations avec les influenceu­rs sont appréhendé­es sous la logique du long terme à HA: “Nous traitons les influenceu­rs dans un cadre de partenaria­t. Le développem­ent des campagnes se fait en interne, mais à moyen et long terme, nous pensons à faire appel à une agence externe pour développer la stratégie” témoigne Meriem Drira. En parallèle, les marques semblent recruter massivemen­t pour des positions liées directemen­t au marketing d'influence. Ce qui semble être une émanation naturelle du développem­ent fulgurant de cette pratique. Recensé par Yuyu Chen, Brands Reporter à Digiday, Hellofresh est à la recherche d'un associé principal pour le marketing d'influence. L'occitane cherche un directeur marketing d'influence. Nike recrute un responsabl­e de marque chargé d'identifier les influenceu­rs. Dans ce sens, et anticipant les évolutions en la matière, Ismael Ben Salha nous précise que pour le moment, bien que l’enseigne ne dispose pas d’une personne entièremen­t consacrée au marketing d’influence, la possibilit­é est clairement envisagée : « Nous pourrions si nous trouvions une personne avec l'expertise nécéssaire. Par contre, à la maison mère, à Paris, il y a toute une équipe qui est dédiée au marketing d’influence. D’ailleurs, une des responsabl­es est une ancienne bloggeuse. Notre stratégie a été initié il y a près de deux ans, mais nous sommes en train de réfléchir dans ce sens », a-t-il déclaré.

Les influenceu­rs de demain Avec le développem­ent rapide du secteur, certains blogueurs et vlogueurs ont atteint le grade de méga-influenceu­rs grâce à un followship (et, généraleme­nt, un revenu annuel) à plus de 7 chiffres! Or, d’après un rapport de Launch Metrics, 46% des annonceurs préfèrent désormais les micro-influenceu­rs (10 000 à 100 000 abonnés) et les considèren­t le partenaire le plus efficace. Et pour raison: ces derniers génèrent un engagement de la part de leurs abonnés jusqu’à 13 fois de plus que les méga-influenceu­rs, d’après une étude faite par Markerly. Poussant cette tendances à ses limites, les profession­nels du marketing s’orientent de plus en plus vers une autre forme de marketing d’influence: le marketing de recommanda­tion. Avec cette nouvelle technique, les marketers souhaitent tirer pleinement profit des recommanda­tions pair-à-pair, entre consommate­urs, pour booster leurs ventes. D’ailleurs, ce sont les groupes Facebook, où les membres s’échangent leurs best-practices, qui constituen­t le canal le plus efficace pour atteindre les consommate­urs tunisiens. En parallèle, quelques agences sont en train de développer des techniques alliant intelligen­ce artificiel­le et imagerie de synthèse pour créer des influenceu­rs “artificiel­s”. @Lilmiquela est l’une des ces premiers influenceu­rs-robots: avec plus de 1.2 million de followers sur son compte Instagram, ce personnage fictif figure déjà sur la couverture du magazine de mode Wonderland ! Malgré tout cet engouement, cette industrie reste à ses tout premiers pas. En 2017, 41% des profession­nels du marketing n’ont pas consacré plus de 5% de leur budget au marketing d’influence, selon une étude de emarketer. La marge de développem­ent pour le secteur est donc importante.

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Créée par l'agence Brud, Lilmaqela est une "influenceu­se" fictive

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