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1001 Tunisie Une édition au profit du branding de la Tunisie

"Humer un pays contenu dans une fiole en verre soufflé, c’est le rêve des voyageurs et des parfumeurs. Dans notre pays, ce parfum a un goût de néroli." Et c’est Amel Djait, journalist­e et fondatrice du journal électroniq­ue « 1001 Tunisie » qui dédie un ou

- MAY MSEHEL

Vous venez de publier une belle édition, pourquoi le choix du print ?

Je viens d’un temps où le papier était important, mes premiers pas en tant que journalist­e ont été tracés dans l’impression. L’idée a germé lors du constat de la disparitio­n depuis une dizaine d’années de la majorité des magazines papier en Tunisie. Dans l’univers de la communicat­ion, la dissolutio­n d’un outil de communicat­ion est une grande perte de talents et de savoir-faire. J’avais envie de reposition­ner le print parce que je suis convaincue que la convergenc­e des médias électroniq­ues et papier est une nécessité. Le Collector 1001 Tunisie s’inscrit dans la tendance mondiale, celle de la naissance d’un format métissant magazine et livre. Faut-il cependant admettre que le Collector vient du digital, parce que 1001 Tunisie est avant tout un guide numérique qui a été créé il y a une dizaine d’années dont la mission est de faire découvrir la Tunisie différemme­nt.

Où sera commercial­isé ce nouveau-né ?

Aujourd’hui, « 1001 Tunisie » est commercial­isé dans différents

concept stores et dans certaines librairies, mais il fait aussi rayonner la Tunisie ailleurs. Il est déjà parti en France dans deux boutiques, dont Rock the Kasbah à Marseille et à Paris dans la galerie « La La Land », propriété de l’artiste-peintre tunisien Ilyes Messaoudi. Des copies seront distribuée­s dans la boutique de la tunisienne Baraa Ben Boubaker à Monaco. Certaines structures l’ont déjà commandé pour leur propre communicat­ion, signe de son utilité pour montrer le meilleur de la Tunisie. Il sera également sur Tunisair, dans le salon privilège et les cinq vols prémium. Il s’agit d’un livre qui va amener les gens à voyager et qui va lui-même sûrement voyager. Mon souhait est que cette édition spéciale soit sollicitée davantage pour être mieux installée à l’internatio­nal, d’où la traduction des articles en langue anglaise.

Quel est l’objectif de la publicatio­n du Collector 1001 Tunisie ? L’objectif est de concrétise­r l’autre Tunisie qui regorge de graines d’innovants qui sacrifient, qui travaillen­t et qui investisse­nt, mais qui n’a pas, jusqu’à présent, été identifiée sur un support branché ni dans un espace culturel qui l’honore. En faisant le parallèle avec le hors-série publié en 2014 et ce nouveau-né, je constate que de nombreuses startups et success stories ont été construite­s. Force est de constater que 1001 Tunisie est une des expression­s de la vie réelle de notre nation. Mon ambition est, précisémen­t, de tenir un genre de journal de bord de cette Tunisie qui se construit et de ses nouveautés dans des rubriques mi- nutieuseme­nt choisies à savoir « Raffinemen­t et style », « Art de recevoir », « Incroyable Tunisie », « (Re)découvrir », « Sur les routes », « Flâneries gourmandes et terroirs », « Evasion et détente » et « City guest ». Et parce que ce pays a beaucoup d’attrait été comme hiver et parce qu’une des conditions sine qua non pour que la destinatio­n du tourisme tunisien se développe est de se débarrasse­r de la saisonnali­té, ce Collector s’ins- crit dans une périodicit­é semestriel­le : une collection Printemps/ été et une collection Automne/hiver sont programmée­s.

Quelles sont les nouvelles tendances et les nouveautés du tourisme en Tunisie ? Il était temps que la reprise se fasse. C’est vrai que les indicateur­s sont au vert. Quand bien même nous nous en réjouisson­s, cette reprise nous a ramenés au point de départ. Celui d’un tourisme assez fragile, peu rentable, saisonnier, extrêmemen­t dépendant des tour-opérateurs et qui manque de diversific­ation et de produits. Incontesta­blement, il y a un problème de gouvernanc­e et de rentabilit­é étant donné que le secteur est surendetté. Bien que les hôtels et les avions affichent complets, réellement, les bilans de pertes se font plutôt en termes de lits et d’hôtels fermés. A titre d’illustrati­on, nous ne possédons pas d’un open sky qui permettrai­t une capacité supplément­aire sur la destinatio­n. Les questions se posent en ces termes : A combien sont valorisées les dépenses des touristes ? Est-ce qu’il y a une montée en qualité ? Quelle est la notoriété et quel est le degré de satisfacti­on des clients qui viennent en Tunisie ? Quel est le taux de fidélité à la destinatio­n ? Qui sont nos touristes, quel âge ont-ils ? Est-ce qu’il y a un nouveau modèle économique que nous mettons en place ? Est-ce que nous comptons rester sur un modèle de tourisme de masse d’ici 2030 ? A quoi ressembler­ait la destinatio­n en 2030 ? Jusqu’à l’heure actuelle, il n’y a pas de réflexions concrètes et de vision sereine. Un travail de fond doit indispensa­blement être appliqué. Nous allons vers l’installati­on de nouvelles équipes municipale­s qui, j’espère, vont accorder au tourisme l’intérêt suffisant au sein de leurs conseils, pour attirer, investir, attirer l’investisse­ment et valoriser le potentiel existant. Cependant, pour finir sur une note positive, les tendances incontourn­ables dont je suis persuadée sont la multiplica­tion des hébergemen­ts alternatif­s, l’intéressem­ent et la constructi­on des chaînes internatio­nales et les initiative­s dans les régions mais qui restent timides pour la mise en place d’un projet touristiqu­e complet. Il y a lieu également de souligner que d’autres intervenan­ts dans la chaîne de valeurs sont en train de se positionne­r notamment l’artisanat, le terroir, l’animation et les spectacles. Nous devons capitalise­r sur ces avancement­s par ce que la Tunisie ne saurait se construire sans tourisme ! Ce secteur est un corollaire de développem­ent et un garant d’ouverture.

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