TRANS- MISSION D’ENTREPRISES
Comment préparer la transmission de son entreprise?
Vous l’avez bien compris à travers cette série de chroniques, la cession d’une entreprise est une opération assez complexe qui doit être préparée en amont. La complexité de l’opération provient du fait que l’entreprise n’est pas un actif comme tous les autres; il s’agit effectivement d’une personne morale ayant des droits et des obligations et donc sa transmission diffère particulièrement d’autres actifs tels que les biens meubles et immeubles. Tout d’abord, il est important pour le cédant d’avoir une idée sur le processus de transmission à suivre ainsi que sur les aspects financiers, juridiques et techniques de l’opération. En France par exemple, les chambres de métier et d’artisanat (CMA) vont jusqu’à organiser des réunions d’informations et des sessions de formation dispensées par des consultants spécialisés. Les méthodes d’évaluation de l’entreprise sont parmi les thèmes abordés en général. Le dirigeant qui veut préparer la transmission de son entreprise doit analyser sa situation personnelle et familiale afin de mieux organiser son patrimoine. Pour cela, il vaut mieux être conseillé par un expert-comptable ou un conseil spécialisé. La préparation proprement dite de la cession d’une entreprise peut concerner deux volets essentiels: le premier volet concerne les actions à mettre en oeuvre pour donner plus de valeur à l’entreprise à céder et le second volet concerne la connaissance de cette valeur. Plus précisément, le premier volet consiste à rendre la mariée plus belle. Le cédant doit chercher les éléments qui pourraient être améliorés au niveau de l’entreprise pour qu’elle soit plus attractive. Il s’agit soit d’éléments vraiment nécessaires voire obligatoires pour rendre la vente plus facile (telle que l’obtention d’un renouvellement d’un contrat de concession), soit d’éléments dont l’amélioration ne coûte pas cher mais dont le retour sur investissement est quasiment sûr et intéressant lors de la cession (amélioration de l’organisation, assainissement des dossiers comptables, fiscaux et sociaux, mise en place d’une documentation et d’une équipe permettant moins de dépendance de certaines personnes clés). Quant au deuxième volet, il consiste à connaître la valeur réelle de son entreprise quand bien même celle-ci est considérée le « bébé » de son fondateur. Primo, pour vendre, il est nécessaire de proposer un prix ou d’apprécier l’offre qu’un acquéreur éventuel peut mettre sur la table! Secundo, sans connaître la valeur objective de son entreprise, la valeur affective risque simplement d’entraver la transaction et de faire perdre du temps à toutes les parties prenantes dans l’opération.