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LE COMMERCE ÉLECTRONIQ­UE COMME ACCÉLÉRATE­UR DE L’ÉCONOMIE DIGITALE

Cogite a abrité, novembre et décembre 2018, la première édition des Tunisian Ecommerce Days, une série de quatre conférence­s traitant du secteur de l’e-commerce en Tunisie. L'événement, qui a vu la participat­ion d’un grand nombre de profession­nels, expert

- PROPOS RECUEILLIS PAR AHMED SAOUDI

Pourquoi avez-vous choisi de traiter le sujet de l’e-commerce? L’e-commerce présente de nouvelles opportunit­és de développem­ent pour l’économie tunisienne, et particuliè­rement pour l’économie numérique. La vente à distance serait en effet un moyen très efficace pour amorcer l’adoption du paiement digital, accélérer le rythme du decashing et améliorer l’inclusion financière et économique, vu la démocratis­ation très élevée de la connectivi­té. Pourtant, le constat est que la vente à distance n’a toujours pas eu son heure de gloire. Les profession­nels du secteur font, et feront, de leur mieux pour voir le tant attendu décollage se concrétise­r. La tâche n’est pas mince! Le secteur est victime d’une législatio­n et d’une fiscalité rigides et peu adaptées au contexte actuel. Si aucune action n’est entreprise pour alléger les charges, certains jetteront l’éponge ou quitteront pour des marchés plus accueillan­ts. Conscient de l’importance du commerce électroniq­ue, j’ai voulu mettre mes compétence­s au service du développem­ent du secteur.

D’où l’idée des Tunisian Ecommerce Days… Tout à fait. L’initiative a été rapidement soutenue par la SEVAD (Syndicat du e-commerce et de la vente à distance, Ndlr) et un grand nombre d’acteurs de la place. S’étalant sur quatre semaines, la première édition a été présentée sous la forme d’une série de conférence­s traitant, chacune, d’un aspect du commerce digital. En réunissant l’ensemble des intervenan­ts de la vente à distance sous un même toit, nous avons essayé de pointer du doigt les réels freins qui empêchent le secteur de prendre son envol. Notre but ultime était de dresser un plan d’action concret capable de pousser de l’avant le développem­ent du secteur.

Quel constat pour l’e- commerce tunisien? Le retard accusé par un secteur aussi important que l'e-commerce n’est pas dû à des obstacles techniques ou technologi­ques. Loin de là. C’est plutôt le cadre réglementa­ire qui rend difficile le développem­ent de champions nationaux en la matière. Pis encore, la législatio­n actuelle favorise les acteurs internatio­naux au détriment des entreprise­s locales, notamment en ce qui concerne la loi des changes. Les Tunisian Ecommerce Days étaient aussi l’occasion de bien étudier la question du paiement électroniq­ue qui peine, lui aussi, à séduire les consommate­urs tunisiens (voir article page 50). Ceci dit, il ne faut pas oublier les facteurs internes plus faciles à éradiquer, du moins théoriquem­ent. Il s’agit principale­ment d’une offre qui ne se démarque pas par rapport au commerce physique et de l’insuffisan­ce des efforts de marketing déployés par la majorité des sites marchands. Les e-commerçant­s sont aussi appelés à adopter les meilleurs standards et best-practices internatio­naux du secteur dans le but d’améliorer l’optimisati­on des ressources. De nouveaux métiers sont aussi en train de voir le jour dans d’autres marchés dans le monde permettant d’accompagne­r le développem­ent du secteur.

Mot de la fin Je suis confiant, m algré tous les défis et les tracasseri­es l’e-commerce finira par occuper la place centrale qu’il mérite dans l’économie nationale. Nous, jeunes Tunisiens, sommes pleins d’énergie et de dévouement, et nous ferons tout pour assurer le bon achemineme­nt de ce projet.

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