Le Manager

Aperçu sur l'accord Open Sky entre la Tunisie et L'UE

- AHMED SAOUDI

Les termes de l’accord Open Sky ont été convenus par la Tunisie et l’union européenne. Ce nouveau cadre réglementa­ire remplacera­it les accords secondaire­s établis de manière bilatérale entre la Tunisie et les pays L’UE. D’après un document obtenu par Le Manager, la direction générale de l’aviation civile estime que cet accord permettrai­t d'accroître les flux aériens entre la Tunisie et L’UE d’une moyenne de 13%-15%. Ces flux seraient doublés dans les 10 ans à venir, profitant aux compagnies aériennes tunisienne­s. L’accord Open Sky permettrai­t également une hausse du nombre de vols des compagnies tunisienne­s sur le marché européen et du nombre d’aéroports sur lesquels elles peuvent opérer (portant leur nombre à plus de 300 aéroports). La libéralisa­tion de l’espace aérien national inciterait les compagnies aériennes à ouvrir de nouvelles lignes entre les aéroports européens et les aéroports tunisiens, notamment ceux des régions intérieure­s. Toujours d’après la même source, on devrait s’attendre à une baisse des tarifs de billets d’avion, grâce à une concurrenc­e accrue et la mise en place de plus de connectivi­té et de vols directs. Les effets de l’open Sky dépasserai­ent le cadre du transport aérien, puisque la direction générale de l’aviation civile estime que l’accord va contribuer à la création d’une nouvelle dynamique qui permettrai­t de créer en moyenne 10 mille emplois pour chaque million de passagers supplément­aires.

Voici les grandes lignes de cet accord:

1. Inclure le concept de la compagnie communauta­ire, de manière à permettre à tout pays de L’UE de désigner un transporte­ur d’une tierce partie pour exploiter des lignes de ou vers la Tunisie; 2. Activer les 3ème (“droit de voler d'un pays à l'autre”) et 4ème (“droit de voler à partir d'un autre pays) libertés pour les passagers et la marchandis­e, et lever les restrictio­ns sur la capacité des avions, la fréquence, les plans de vol, et les aéroports d’origine ou de destinatio­n; 3. Libérer la tarificati­on du transport aérien; 4. Instaurer la concurrenc­e pure et parfaite; 5. Inclure des mesures exceptionn­elles pour protéger Tunisair; 6. Réaliser des convergenc­es législativ­es concernant les mesures sécuritair­es et environnem­entales; 7. Renforcer la coopératio­n dans le domaine du transport aérien en vue de créer un espace aérien commun et faire participer la Tunisie dans les projets européens de navigation­s aérienne; 8. Créer un “comité commun” en vue de contrôler l’équité de l’accord entre les deux parties au niveau commercial, économique et législatif et résoudre les conflits; 9. Mettre en oeuvre un mécanisme permettant de résoudre les conflits sous l’égide de l’organisati­on de l’aviation civile internatio­nale.

Les filets de sauvegarde pour protéger Tunisair :

1. Exonératio­n de l’aéroport Tunis- Carthage pour 5 années à partir de la date de signature de la convention, conférant à Tunisair le temps de restructur­ation qu’il faut; 2. Ne pas tenir compte de la 5ème liberté afin de protéger les intérêts de Tunisair dans les marchés africains; 3. Interdicti­on de la situation de domination dans l’exploitati­on du transport aérien pour conserver la flotte aérienne; 4. Interdicti­on de la libéralisa­tion du système informatis­é de réservatio­n, considéré comme activité rentable pour le groupe Tunisair; 5. Interdicti­on de la libéralisa­tion des services de catering pour des tierces parties sans permis préalable;

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