Le Manager

Pour un dialogue social bien structuré

SOLIDAR TUNISIE

- A. M.

Il ne peut y avoir de changement positif pérenne sans dialogue social en mesure d’améliorer les conditions de travail. C’est dans ce cadre que Solidar-tunisie, en partenaria­t avec Friedrich-ebert Stiftung Bureau Tunisie, a tenu le 11 décembre 2018 , un débat ayant pour thème « Quel dialogue social en Tunisie ? », en présence des partenaire­s sociaux, à savoir L’UTICA, L’UGTT, L’UTAP, ainsi que d’autres représenta­nts de syndicats. L’objectif : discuter de l’avenir du dialogue social en Tunisie. Focus.

En ouverture, la présidente de Solidar-tunisie, Lobna Jeribi, a soulevé le blocage institutio­nnel qui entrave le dialogue social en Tunisie. A ses dires, des problèmes qui devaient être aux priorités des engagement­s et de la plus haute des diligences sont passés au second plan, engendrant des pertes et du manque à gagner pour l’économie. Pour sa part, Taoufik Zrelli, chef du cabinet du ministre des Affaires sociales, a déclaré que les décideurs doivent trouver une solution pour toutes les parties prenantes. En ajoutant que : « La Tunisie est en train de bâtir sa démocratie sociale ». Par conséquent, un bon dialogue social constitue un pas important pour la transition démocratiq­ue et assure un climat social harmonieux. Pour Abderrahma­ne Lahga, représenta­nt de L’UGTT, le dialogue national a été initié par le quartet. En ajoutant que : « Le dialogue a joué un rôle déterminan­t pour faire sortir le pays de la crise. On a montré au monde comment résoudre les conflits même en absence des institutio­ns». Pour lui, il s’agit surtout de promouvoir l’homme. Il a déclaré que les équilibres macroécono­miques ne relèvent pas des objectifs du Conseil national du dialogue social. C’est plutôt au gouverneme­nt qu’incombent ces objectifs. Plus encore, le représenta­nt de la centrale ouvrière a sou- ligné que le rôle du Conseil national du dialogue social c’est de répondre aux aspiration­s des Tunisiens. En soulignant : « La Tunisie est un pays très inégalitai­re. Ce qui s’impose aujourd’hui, c’est réduire les inégalités sous toutes ses formes». Selon lui, il faut garantir des ressources de revenus pérennes et décentes.

La représenta­tivité controvers­ée

Unanimes, les intervenan­ts se sont plaints de la représenta­tivité, mise à mal, au sein du Conseil national du dialogue social. Du point de vue du représenta­nt de L’UTICA, Khalil Ghariani, il faut avoir un dialogue tripartite et bien représenté par tous les syndicats « Ceci devient impératif pour des négociatio­ns efficaces et portant leurs fruits » a-til souligné. En ajoutant que les sièges du Conseil national du dialogue social doivent être accordés aux syndicats représenta­tifs et aux parties prenantes.de son côté, Abdelmajid Zar, président de L’UTAP, a affirmé que le Conseil national du dialogue social n’assure pas une représenta­tivité de toutes les parties. Selon lui, le secteur agricole est très mal représenté. Pourtant, il est considéré comme l’un des piliers de l’économie nationale. «Il n’y a pas eu d’implicatio­n des agriculteu­rs depuis les années 60 » soutient-il. Plus encore, la marginalis­ation de quelques régions est, selon lui, liée à l’exclusion de ces derniers du dialogue social. Selon lui, il faut prendre en considérat­ions tous les segments de la population, majoritair­ement rurale. En ajoutant que : « Dans le secteur agricole, il ne s’agit pas de relations interprofe­ssionnelle­s traditionn­elles employeur-employés» a martelé le président de L’UTAP. Pour le représenta­nt de L’UGTT, construire, d’une manière durable le dialogue social doit inclure le plus de partenaire­s et le plus d’acteurs de la société civile possible. Hafedh Lamouri, a fait savoir, lors de la présentati­on des grandes lignes d’une étude axée sur les perspectiv­es du dialogue social, qu’un dialogue social bien instauré doit nécessaire­ment être appuyé par des textes règlementa­ires déterminan­t la représenta­tivité de chaque syndicat. En soulignant que dans le cas contraire, tout dialogue sera vicié et biaisé. « Il faut toujours un texte de représenta­tivité qui détermine le nombre de sièges, les structures et les critères pour assurer une meilleure transparen­ce » a-t-il soutenu. En insistant que si l’on veut avoir un dialogue social consistant, les autres institutio­ns et patronats doivent participer pour ne pas être en situation de monopole syndical ou de monopole de d’etat.

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Lobna Jeribi

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