THS 2018 Le tourisme durable n’est pas sans défis
Secteur économique de poids, le tourisme constitue un levier de croissance et de rentrée de devises pour le pays. Les autorités avaient prédit que 8 millions de touristes seront attendus en 2018. Cependant, des défis sont à relever et des plans d’actions
Fruit de l’organisation commune de l’association internationale de l’hospitalité et du tourisme, l’université de Carthage, L’IHEC, L’IHET, L’ONTT, la FTAV, la FTH et avec l’appui de la fondation Friedrich Naumann, cet évènement a pu réunir plusieurs professionnels et universitaires oeuvrant à promouvoir le secteur touristique.
Miser sur la formation
D’emblée, Fatma Bennour, directrice exécutive de la FTH, a déclaré que le développement du secteur est en grande mesure lié au niveau de la formation professionnelle. En ajoutant que : « Beaucoup de travail a été fait durant ces années au niveau de la révision du programme de formation en vue de valoriser la formation touristique ». Du même avis, Imen Azzouzi, inspectrice pédagogique à l’agence de formation dans les métiers du tourisme, a souligné que former de bons techniciens qui sont capables de rester sur le marché et de se transformer en ressources durables pour le secteur est un enjeu principal pour l’agence. En ajoutant que : « Les métiers liés au tourisme évoluent et nous avons besoin d'être avant-gardistes, chose qui manque aujourd’hui». Il est à reconnaître que les dispositifs nationaux et internationaux changent, on ne parle plus de diplomation mais de certification. C’est ce que Mehdi Allani, vice-président du BE de la FTH, a indiqué. Et de préciser: « Des modules de formation ont été organisés avec un des plus grands acteurs dans le monde du e-tourisme ». A cet effet, il a mentionné qu’une formation a été dédiée aux directeurs et propriétaires d’hôtels, le Certified Hotel Administrator. Il s’agit ici d’un MBA pour l'administration de l'hôtel et reconnu partout dans le monde. Cette certification a été mise en place par l’american Hotel and Lodging Association, fournissant différents modules utilisés par les plus grandes écoles hôtelières comme Cornel et l’ecole hôtelière de Lausanne. « On s'est rapproché de cette institution, et on a reçu 7 modules qui englobent toute la technicité de l'hôtellerie, du financement, de la communication et de l’entretien » a-t-il soutenu. A l’issue de la formation, des examens ont été passés et corrigés aux USA. Tous les participants de la formation ont eu la certification, à en croire Mehdi Allani.
MICE… une mine d’or délaissée
A vrai dire, le tourisme en Tunisie est frappé de plein fouet par l’effet de saisonnalité. «On est en train de bâtir des hôtels pour une utilisation de 7 semaines par an. La question est que faire du reste du temps et qu’est-ce que ces hôtels peuvent accomplir pour le MICE» a signalé Christian Buer, vice-doyen à Heilbronn University. Dans ce sillage, Riadh Kooli, CEO de B-event, a indiqué que le MICE (tourisme d’affaires) est une alternative intéressante pour les professionnels. De nos jours, elle peut engranger 4 ou 5 fois plus qu’un séjour touristique. Cependant, l’activité a encore le boulet aux pieds. De fait, la reprise de l’activité de MICE serait une bénédiction pour le tourisme, toutefois, la concurrence avec les autres pays méditerranéens est rude. C’est dans ce même cadre que Nadaa Ghozzi, présidente de la commission Outgoing à la FTAV, a indiqué que : « Les prix d’ailleurs sont nettement plus compétitifs ». Du même avis, Med Ali Toumi, ancien président de la FTAV, a souligné que la Tunisie est loin d’être une destination unique : « Notre offre existe ailleurs et on ne peut en aucun cas concurrencer Marrakech en hiver, vu les prix qu’elle propose ». Mettre en place une véritable offre de MICE conjuguée à un cahier de charges bien établi tout en accentuant la qualité de service serait une solution envisageable pour les hôteliers. Mais encore, le rôle de l’etat n’en est pas des moindres, selon Kooli « C’est aux ministères de faire la promotion du site. Pour Ghozzi, les tours- opérateurs sont primordiaux pour le retour de l’activité. Les intervenants l’on dit haut et clair : un produit touristique d’envergure est le fruit d’un bon environnement culturel, économique et d’une population bienveillante. A s’interroger alors comment est-il possible de rivaliser avec des pays où les tarifs aériens sont inférieurs aux nôtres ?!