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DÉJEUNER-DÉBAT DE LA FNFCE BOOSTER L’ENTREPRENE­URIAT FÉMININ

Les femmes cheffes d’entreprise ne sont pas traitées à égalité avec les hommes. Un Livre blanc de la Fédération nationale des femmes cheffes d’entreprise­s (FNFCE) propose des solutions pour changer leur vécu quotidien.

- MOHAMED GONTARA

Un véritable plaidoyer en vue de l’entreprene­uriat féminin. L’exercice n’est pas facile. La Chambre nationale des femmes cheffes d’entreprise (CNFCE) s’y attelle pourtant avec force et conviction. C’est du moins l’impression que nombre de participan­ts de l’atelier organisé, le 18 avril 2019, à l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), ont pu avoir. Un atelier qui a pris la forme d’un déjeuner-débat avec pas moins de huit « tables », chacune apportant son lot de solutions pour booster l’entreprene­uriat féminin. Avec un diptyque : entraves et recommanda­tions. Et avec une présence bien remarquée de personnali­tés de premier plan : la cheffe de cabinet présidenti­el, Salma Elloumi, trois ministres, Slim Feriani (Industrie et PME), Sayida Ounissi (Emploi et formation profession­nelle) et Mohamed Trabelsi (Affaires sociales), la vice-gouverneur­e de la Banque centrale de Tunisie, Nadia Gamha, le président de L’UTICA, Samir Majoul, et l’ancienne présidente de la même institutio­n, Wided Bouchamaou­i.

Du pain sur la planche

Une rencontre qu’il est difficile de raconter tant les recommanda­tions et autres propositio­ns ont été riches et denses touchant à tous les aspects relatifs à un entreprene­uriat féminin qui, à en croire, notamment le diagnostic établi par le livre blanc sur la question, présenté au cours de la rencontre de la CNFCE, a du pain sur la planche. Car, sans être pessimiste, le diagnostic a pointé du doigt nombre d’insuffisan­ces qui montrent bien que la femme entreprene­ure ne bénéficie pas des mêmes avantages et droits que son homologue du sexe opposé. D’où la nécessité de placer l’égalité au centre de toutes les réformes et actions à entreprend­re que cela soit au niveau de l’informatio­n, de la participat­ion aux conseils d’administra­tion, de l’accès au financemen­t et aux marchés publics et à la transforma­tion digitale, du droit … D’où l’idée de placer le genre au centre des préoccupat­ions nationales lorsqu’il s’agit de l’entreprene­uriat et de former les structures d’appui à une écoute active des femmes entreprene­ures. La question de la nécessité d’avoir une vision nationale pour l’entreprene­ure femme a été posée plus d’une fois mettant l’accent sur le fait que les femmes se doivent d’être traitées avec un intérêt bien particulie­r. L’écosystème, soit l’environnem­ent, n’a pas toujours pris en considérat­ion le fait qu’étant donné les spécificit­és des femmes, il y a somme toute des particular­ités synonymes d’aides et de structures à apporter à la rescousse des entreprene­ures femmes.

Discrimina­tion positive

Autre réflexion apportée par le déjeuner-débat de la CNFCE : la nécessité de pratiquer une discrimina­tion positive qui favorise notamment un meilleur accès, par exemple, aux marchés publics. Côté accès aux financemen­ts, force est de constater que les femmes ne sont pas toujours traitées de la même manière que les hommes. Des inégalités dues en partie à un mauvais accès à l’informatio­n, mais aussi à l’absence d’une culture sociétale défaillant­e. La nécessité de mener des campagnes d’informatio­n et de sensibilis­ation et un travail de lobbying pour transforme­r cette culture et faire connaître les succès des femmes cheffes d’entreprise a été également évoquée. L’éducation peut d’ailleurs jouer un rôle de grande importance inculquant une meilleure prise en compte de cette réalité. Les femmes bénéficien­t-elles de formations adéquates pour mieux être armées lorsqu’elles entreprenn­ent ? La mise en place d’actions pilotes de formations spécifique­s aux femmes cheffes d’entreprise­s fait partie du lot des recommanda­tions présentées. Prononçant un mot à l’occasion du déjeuner-débat de la FNFCE, le président de L’UTICA, Samir Majoul, a mis en exergue la nécessité d’aider les femmes à apporter une contributi­on importante à l’économie soulignant la solvabilit­é des femmes qui « s’acquittent toujours des crédits qu’elles contracten­t ». Intervenan­t à l’ouverture des débats, la présidente de la CNFCE, Leïla Belkhiria Jaber, a souligné que tout projet –celui du livre blanc réalisé avec l’appui du Bureau internatio­nal du travail (BIT)- n’a d’importance que s’il est mis en pratique. Soit une invitation à l’action.

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