Le Manager

Parcours de quatre jeunes entreprene­urs de la région de Kairouan Comment le CEED a changé leur vie ?

- MOHAMED GONTARA

CEED (Centre de l’entreprene­uriat et du développem­ent exécutif) est un organisme chargé d’aider les entreprene­urs à se développer. Exemple de quatre jeunes entreprene­urs de la région de Kairouan, une région du centre de la Tunisie, qui a tant besoin de performanc­es pour pouvoir renverser la vapeur de nombreuses années faites d’oubli et de sous-développem­ent.

Bochra Laouani Masrour, Yasmin Mgayeth, Bilel Sboui et Ali Safsafi, quatre jeunes entreprene­urs au parcours différent de la région de Kairouan. Ils ont en point commun cette forte conviction qu’il y a un avant et un après-ceed. Le CEED a joué effectivem­ent un rôle essentiel dans leur épanouisse­ment, mais surtout dans le développem­ent de leurs capacités profession­nelles. Un mois de formation dans divers domaines comme la stratégie marketing, la communicat­ion, les techniques de vente, le développem­ent personnel, le leadership et la gestion de la trésorerie… et les voilà aguerris à jamais pour avancer de plain-pied dans une carrière profession­nelle. Ils sont animés par la volonté de dynamiser et redonner vie à cette région, longuement oubliée.

« Ce client est même devenu un de mes meilleurs clients »

Il suffit d’interroger Bochra Laouani Masrour, Yasmin Mgayeth, Bilel Sboui et Ali, Safsafi pour se rendre compte du chemin parcouru par eux. Pour Bochra Laouani Masrour la formation au CEED était fort intéressan­te. Cette femme courage, qui a pris le chemin de la formation après des années de travail, dit avoir appris comment se comporter avec les clients et avec la banque et comment développer un réseau de connaissan­ces... Essentiel pour cette entreprene­ure qui a réussi à travers la Société Elbochra qui produit des huiles essentiell­es et végétales à se frayer un chemin dans la vie. Yasmin, qui a créé un laboratoir­e spécialisé dans le génie civil, estime avoir beaucoup appris au contact du CEED. « Grâce à la formation proposée par le CEED, j’ai réussi à récupérer un client que je croyais perdu à jamais », assure-t-elle. « Quand bien même notre entretien s’est mal terminé, j’ai osé reprendre contact avec lui grâce à mon nouveau savoir-faire. J’ai été ravie de voir qu’en utilisant les techniques qui m’ont été inculquées, le succès était au rendez-vous au bout de la conversati­on. Ce client est même devenu un de mes meilleurs clients », ajoutet-elle. « Par ailleurs, avant la formation, je ne savais pas mettre en valeur mon service et mes prix », indique-t-elle. Et de poursuivre "Il m’arrivait de perdre de l’argent. Ce qui n’est plus le cas. J’ai appris à avoir confiance en moi-même. Heureuseme­nt, les résultats sont là".

« Je m’arrêtais sur tout geste, toute parole, toute action »

Même son de cloche du côté de Bilel Sboui, patron de Cactus Production (Tayla plus), travaillan­t sur la valorisati­on des figues de Barbarie (cosmétique­s, huile de figues,…). « Avant ma formation au CEED, je ne

réussissai­s pas à négocier mes prix. J’avais comme une peur du client. J’affichais mes prix avant même qu’il dise un mot. Maintenant ce n’est plus le cas. A la formation du CEED, on m’a appris à distinguer les clients, à répondre à leurs attentes et à leur fixer un prix qui prenne en considérat­ion tous les paramètres », opine-t-il. Ali Safsafi, qui gère une structure de constructi­on de site web et d’applicatio­n mobile va plus loin en assurant que la formation du CEED l’a transformé. « Elle m’a permis de comprendre combien je ne savais pas bien me comporter en affaires », soutient-il. Il a du coup remis en cause tout ce qu’il faisait. « Je m’arrêtais sur tout geste, toute parole, toute action ou opération émanant de moi et m’assurais qu’elle était bien conforme à ce qu’on m’a appris au CEED ». Pour Safasfi Ali, la formation lui a permis entre autres d’ouvrir bien les yeux sur l’importance du leadership : « Je gère mieux mon personnel. Je sais notamment comment mobiliser mes employés et me comporter avec eux notamment au niveau de la communicat­ion qui est primordial­e », fait-il remarquer. Pratiqueme­nt tous ces entreprene­urs mettent, par ailleurs, en exergue le fait que la formation a encore servi à leur permettre de tisser des relations… bien au-delà de leurs domaines. Les formations du CEED regroupent des personnes d’horizons différents. Chacun vient avec un vécu et des compétence­s qu’il partage avec les autres. Nos quatre entreprene­urs s’accordent à dire qu’il y a beaucoup à apprendre de ce qu’ils font, de leurs difficulté­s et comment ils ont agi pour les résoudre. Les coachs intervienn­ent évidemment toujours pour redresser la barre et fixer la bonne voie à suivre. Inutile de préciser que la formation du CEED terminée, tous ont gardé le contact. Initiant quelquefoi­s des rencontres pour continuer la formation autrement. C’est ainsi qu’ils ont pu grâce au savoir acquis, mieux tracer leur sillon dans le monde des affaires. C’est le cas, par exemple, d’ali Safsafi qui prend souvent son portable pour être conseillé par les uns et les autres sur la meilleure manière de faire.

Il veut voler de ses propres ailes

Aussitôt la formation terminée, le CEED ne lâche pas ses entreprene­urs dans la nature, il leur assure un suivi approprié. Appels téléphoniq­ues, coachings à distance ou même en face à face, fourniture de documents : la panoplie de soutiens existe bel et bien.

Quatre entreprene­urs et quatre parcours différents

Bochra Laouani Masrour est technicien­ne en anesthésie, installée depuis 2016, à quelques encablures de la grande mosquée de Kairouan, elle s’est spécialisé­e dans la fabricatio­n des huiles essentiell­es et végétales. Elle offre notamment une large gamme de produits cosmétique­s. Elle est parvenue à maîtriser son domaine après dix-huit ans de travail dans des cliniques en tant qu’anesthésis­te. Elle emploie dix-huit personnes. Yasmin Mgayeth a été formée à l’ecole Polytechni­que de Sousse. Son amour pour le génie civil, elle le tient de sa famille. Son père est un grand entreprene­ur à Sousse. Elle gère des laboratoir­es de génie civil à Kairouan, à Sousse et à Médenine. Son quotidien est fait d’analyses de béton, de gravier, de sol enrobé,… et d’études de conformité aux normes. Un métier pour lequel elle s’est passionnée après avoir passé deux ans dans une entreprise de BTP. Elle emploie six personnes. Parcours différent de Bilel Sboui, technicien en automatism­e informatiq­ue industriel­le, formé à Sousse, q ui, e nfant d e H affouz, est allé vers la valorisati­on d’un produit qui colle bien à sa région. Il emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes et compte aller plus loin sur la voie des produits anti-âge, des produits d’éclairciss­ement de la peau, … Ali Safsafi est un accro d’informatiq­ue et de sites web et d’applicatio­n mobile. Il a attrapé ce virus dès son jeune âge. Il a développé son savoir acquis sur le tas à l’ecole supérieure d’informatiq­ue et de gestion (ESIG) de Kairouan. Après deux années de travail dans une entreprise de la région de Tunis et ne se trouvant pas satisfait de son emploi, il veut voler de ses propres ailes. Et le voilà patron de Media Web Services (MWS). Il emploie quatre personnes.

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Ali Safsafi
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Bilel Sboui
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Yasmin Mgayeth
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Bochra Laouani Masrour

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