Parcours de quatre jeunes entrepreneurs de la région de Kairouan Comment le CEED a changé leur vie ?
CEED (Centre de l’entrepreneuriat et du développement exécutif) est un organisme chargé d’aider les entrepreneurs à se développer. Exemple de quatre jeunes entrepreneurs de la région de Kairouan, une région du centre de la Tunisie, qui a tant besoin de performances pour pouvoir renverser la vapeur de nombreuses années faites d’oubli et de sous-développement.
Bochra Laouani Masrour, Yasmin Mgayeth, Bilel Sboui et Ali Safsafi, quatre jeunes entrepreneurs au parcours différent de la région de Kairouan. Ils ont en point commun cette forte conviction qu’il y a un avant et un après-ceed. Le CEED a joué effectivement un rôle essentiel dans leur épanouissement, mais surtout dans le développement de leurs capacités professionnelles. Un mois de formation dans divers domaines comme la stratégie marketing, la communication, les techniques de vente, le développement personnel, le leadership et la gestion de la trésorerie… et les voilà aguerris à jamais pour avancer de plain-pied dans une carrière professionnelle. Ils sont animés par la volonté de dynamiser et redonner vie à cette région, longuement oubliée.
« Ce client est même devenu un de mes meilleurs clients »
Il suffit d’interroger Bochra Laouani Masrour, Yasmin Mgayeth, Bilel Sboui et Ali, Safsafi pour se rendre compte du chemin parcouru par eux. Pour Bochra Laouani Masrour la formation au CEED était fort intéressante. Cette femme courage, qui a pris le chemin de la formation après des années de travail, dit avoir appris comment se comporter avec les clients et avec la banque et comment développer un réseau de connaissances... Essentiel pour cette entrepreneure qui a réussi à travers la Société Elbochra qui produit des huiles essentielles et végétales à se frayer un chemin dans la vie. Yasmin, qui a créé un laboratoire spécialisé dans le génie civil, estime avoir beaucoup appris au contact du CEED. « Grâce à la formation proposée par le CEED, j’ai réussi à récupérer un client que je croyais perdu à jamais », assure-t-elle. « Quand bien même notre entretien s’est mal terminé, j’ai osé reprendre contact avec lui grâce à mon nouveau savoir-faire. J’ai été ravie de voir qu’en utilisant les techniques qui m’ont été inculquées, le succès était au rendez-vous au bout de la conversation. Ce client est même devenu un de mes meilleurs clients », ajoutet-elle. « Par ailleurs, avant la formation, je ne savais pas mettre en valeur mon service et mes prix », indique-t-elle. Et de poursuivre "Il m’arrivait de perdre de l’argent. Ce qui n’est plus le cas. J’ai appris à avoir confiance en moi-même. Heureusement, les résultats sont là".
« Je m’arrêtais sur tout geste, toute parole, toute action »
Même son de cloche du côté de Bilel Sboui, patron de Cactus Production (Tayla plus), travaillant sur la valorisation des figues de Barbarie (cosmétiques, huile de figues,…). « Avant ma formation au CEED, je ne
réussissais pas à négocier mes prix. J’avais comme une peur du client. J’affichais mes prix avant même qu’il dise un mot. Maintenant ce n’est plus le cas. A la formation du CEED, on m’a appris à distinguer les clients, à répondre à leurs attentes et à leur fixer un prix qui prenne en considération tous les paramètres », opine-t-il. Ali Safsafi, qui gère une structure de construction de site web et d’application mobile va plus loin en assurant que la formation du CEED l’a transformé. « Elle m’a permis de comprendre combien je ne savais pas bien me comporter en affaires », soutient-il. Il a du coup remis en cause tout ce qu’il faisait. « Je m’arrêtais sur tout geste, toute parole, toute action ou opération émanant de moi et m’assurais qu’elle était bien conforme à ce qu’on m’a appris au CEED ». Pour Safasfi Ali, la formation lui a permis entre autres d’ouvrir bien les yeux sur l’importance du leadership : « Je gère mieux mon personnel. Je sais notamment comment mobiliser mes employés et me comporter avec eux notamment au niveau de la communication qui est primordiale », fait-il remarquer. Pratiquement tous ces entrepreneurs mettent, par ailleurs, en exergue le fait que la formation a encore servi à leur permettre de tisser des relations… bien au-delà de leurs domaines. Les formations du CEED regroupent des personnes d’horizons différents. Chacun vient avec un vécu et des compétences qu’il partage avec les autres. Nos quatre entrepreneurs s’accordent à dire qu’il y a beaucoup à apprendre de ce qu’ils font, de leurs difficultés et comment ils ont agi pour les résoudre. Les coachs interviennent évidemment toujours pour redresser la barre et fixer la bonne voie à suivre. Inutile de préciser que la formation du CEED terminée, tous ont gardé le contact. Initiant quelquefois des rencontres pour continuer la formation autrement. C’est ainsi qu’ils ont pu grâce au savoir acquis, mieux tracer leur sillon dans le monde des affaires. C’est le cas, par exemple, d’ali Safsafi qui prend souvent son portable pour être conseillé par les uns et les autres sur la meilleure manière de faire.
Il veut voler de ses propres ailes
Aussitôt la formation terminée, le CEED ne lâche pas ses entrepreneurs dans la nature, il leur assure un suivi approprié. Appels téléphoniques, coachings à distance ou même en face à face, fourniture de documents : la panoplie de soutiens existe bel et bien.
Quatre entrepreneurs et quatre parcours différents
Bochra Laouani Masrour est technicienne en anesthésie, installée depuis 2016, à quelques encablures de la grande mosquée de Kairouan, elle s’est spécialisée dans la fabrication des huiles essentielles et végétales. Elle offre notamment une large gamme de produits cosmétiques. Elle est parvenue à maîtriser son domaine après dix-huit ans de travail dans des cliniques en tant qu’anesthésiste. Elle emploie dix-huit personnes. Yasmin Mgayeth a été formée à l’ecole Polytechnique de Sousse. Son amour pour le génie civil, elle le tient de sa famille. Son père est un grand entrepreneur à Sousse. Elle gère des laboratoires de génie civil à Kairouan, à Sousse et à Médenine. Son quotidien est fait d’analyses de béton, de gravier, de sol enrobé,… et d’études de conformité aux normes. Un métier pour lequel elle s’est passionnée après avoir passé deux ans dans une entreprise de BTP. Elle emploie six personnes. Parcours différent de Bilel Sboui, technicien en automatisme informatique industrielle, formé à Sousse, q ui, e nfant d e H affouz, est allé vers la valorisation d’un produit qui colle bien à sa région. Il emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes et compte aller plus loin sur la voie des produits anti-âge, des produits d’éclaircissement de la peau, … Ali Safsafi est un accro d’informatique et de sites web et d’application mobile. Il a attrapé ce virus dès son jeune âge. Il a développé son savoir acquis sur le tas à l’ecole supérieure d’informatique et de gestion (ESIG) de Kairouan. Après deux années de travail dans une entreprise de la région de Tunis et ne se trouvant pas satisfait de son emploi, il veut voler de ses propres ailes. Et le voilà patron de Media Web Services (MWS). Il emploie quatre personnes.