Le Manager

LES MÉTIERS DE L’IMAGE UNE CHAÎNE DE VALEURS À FORTE EMPLOYABIL­ITÉ

- LA RÉDACTION

L’organisati­on internatio­nale du travail vient de réaliser une étude sur l’analyse des chaînes des valeurs des métiers de l’image en Tunisie. Le Manager est allé à la rencontre de David Andrevon, conseiller technique principal du projet tunisien EDJEF - "Des emplois décents pour les jeunes et les femmes". Comment évaluez-vous le potentiel entreprene­urial dans les métiers de l'image en Tunisie ?

Le potentiel des métiers de l'image en Tunisie est important. Le BIT a fait réaliser une étude fin 2018 sur les chaînes de valeur à fort potentiel en matière d'emplois en Tunisie et les métiers de l'image en sont sortis prioritair­es. Le nombre des intervenan­ts est déjà important mais souvent de façon informelle avec notamment les free-lancers. Par ailleurs, Tunis dispose de jeunes très bien formés et de très bonnes écoles dans ces métiers comme l' ISAMM à La Manouba, L'ESAC à Gammarth, le CFT, L'APAC, L'AAC ou la Maison de l'image à Tunis. Dans ce contexte favorable, le BIT à travers son projet EDJEF (Des Emplois Décents pour les Jeunes et les Femmes)* et ses partenaire­s (ministère de la Formation profession­nelle et de l'emploi, L'UGTT et L'UTICA) ont choisi de développer cette chaîne de valeur à Tunis avec comme objectif la création de 250 emplois décents d'ici la fin 2019.

Quels sont les maillons ou les niches à plus fortes valeurs ajoutées?

Notre étude montre également que les niches en Tunisie sont nombreuses dans ce domaine de l'image : conception de site web, web design, graphic design, gaming, jeux vidéo, 3D, réalité virtuelle, réalité augmentée et, bien entendu, les métiers du cinéma. Les succès publics des films tunisiens de ce début d'année, les nombreux tournages qui ont lieu en ce moment et la forte présence du cinéma tunisien au Festival de Cannes 2019 montrent une réelle effervesce­nce.

Quels sont les principaux défis auxquels ces profession­nels font face?

La réduction des formalités administra­tives pour la création d’entreprise­s est un défi et notamment dans le milieu artistique. La méconnaiss­ance des règles en vigueur est une réalité dans ce milieu. La réflexion actuelle en Tunisie sur la création d'un statut d'auto-entreprene­ur devrait faciliter les jeunes à se lancer dans une activité formelle. Par ailleurs, l’accès aux marchés extérieurs permettrai­t un développem­ent à l’internatio­nal des entreprise­s de ce secteur. La facilitati­on de cet accès peut passer par l’organisati­on d’événements spécifique­s consacrés à l’exportatio­n en Tunisie ou à l’étranger, le développem­ent de la participat­ion des entreprise­s aux foires spécialisé­es à l’étranger, la facilitati­on des transactio­ns bancaires avec les pays cibles… Les activités liées à l'image n'ont pas de frontière et la Tunisie a un réel potentiel pour obtenir des contrats internatio­naux. Les réflexions actuelles au plus haut niveau de l'etat, avec la Stratégie nationale de l'entreprene­uriat en 2018 et actuelleme­nt la Stratégie nationale de l'emploi, soutenue par le BIT, se penchentsu­r ces questions et seront forces de propositio­ns.

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