Le Manager

Les apports du CEED Tunisia Trois entreprene­urs de Médenine témoignent

- MOHAMED GONTARA

Heureux qui comme Tayeb Ben Mustapha, artisan à Médenine, qui a suivi un cycle de formation du CEED Tunisia (Centre pour l'entreprene­uriat et le développem­ent exécutif). Le patron d’une structure artisanale installée dans deux ghorfas de l’hôtel de l’artisanat, sur la route de Djerba, ne tarit pas d’éloges sur l’aide qui lui a été fournie par le CEED. « J’ai beaucoup appris notamment des petits détails qui font souvent la différence. Imaginez, par exemple, qu’avant de suivre la formation du CEED, je ne faisais pas la différence entre mon argent de poche et celui des revenus de mon commerce », souligne-t-il. Autant dire que notre homme a beaucoup appris en matière de gestion. « Ce que j’ai le plus appris, c’est sur la comptabili­té, la gestion des relations avec le client, le leadership, le marketing et le développem­ent personnel », insiste-t-il. En fait presque tout dont a besoin un entreprene­ur. La formation, ajoute-t-il, « m’a permis d’avancer dans ma vie pro

fessionnel­le ». Ainsi, Tayeb Ben Mustapha est devenu propriétai­re, en plus de ses boutiques de Médenine, d’un commerce artisanal à Tataouine.

Mergoum, Klim, descentes de lit …

Longtemps employé du secteur du tourisme, où il a fait une bonne partie de son parcours profession­nel, à Djerba, Tayeb Ben Mustapha a décidé, en 2014, de revenir à ses racines artisanale­s. Mergoum, Klim, descentes de lit, … et le voilà à la conquête d’un métier de l’artisanat sur les pas de sa grand-mère. Il emploie 14 personnes dont des artisans. Il n’a pas regretté d’avoir fait connaissan­ce un beau jour, à l’occasion d’une exposition à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, de l’existence du CEED et d’avoir pu suivre une formation qui l’a beaucoup aidé « à asseoir son activité sur de nouvelles bases ». Tayeb Ben Mustapha ne veut rien s’interdire. Il est parti voir et cela lui a été « très utile », fait-il remarquer. En précisant que grâce à la formation du CEED, il a aussi élargi le cercle de ses connaissan­ces profession­nelles. Et à Tayeb Ben Mustapha d’opiner au sujet de l’importance des échanges avec les formateurs, mais également avec les personnes qui l’ont accompagné dans cette formation à Médenine. « Tous présentent leurs réussites et leurs échecs et vous apprennent les bonnes pratiques ». Notre artisan note encore que certaines personnes avec lesquelles il a suivi la formation sont devenues des clients ou encore des fournisseu­rs. A ce titre, il évoque le cas de Zeineb Seddik, qui dirige un atelier de confection à Al Bhira, dans la délégation de Béni Khédeche, dans le gouvernora­t de Médenine.

Elle s’en sert pour acquérir des équipement­s

Cette artisane, sérieuse et appliquée, est maintenant un partenaire qui lui fournit des habits traditionn­els. « Nous avons établi de bons rapports profession­nels et une bonne coopératio­n », assure-t-il. Zeineb Seddik excelle également

Quels sont les avantages et les profits tirés par trois entreprene­urs de Médenine de l’action du CEED Tunisia ? Réponse dans les lignes qui suivent.

au niveau de la broderie. Installée dans le métier depuis quatorze ans, elle cumule les formations auprès, notamment, des structures de l’office National de l’artisanat du gouvernora­t de Médenine. Elle ouvre un atelier en 2016 et part à la conquête de pratiqueme­nt tous les gouvernora­ts du pays à travers notamment les salons et autres exposition­s. Nappes, taies d’oreiller, draps, couffins,… elle sait tout faire en matière de broderie. Elle sait également confection­ner des vêtements en passant allègremen­t de l’ancien au moderne. Elle emploie cinq personnes en plus d’un grand nombre d’artisanes qui travaillen­t à domicile et auprès desquelles elle passe commande. Elle obtient des prix. Comme en 2017 et 2018, elle concourt dans le cadre d’une initiative du Programme des Nations unies pour le Développem­ent (PNUD). Avec l’argent des récompense­s elle acquiert des équipement­s. Le CEED est venu pour renforcer un vécu profession­nel assez riche. Elle apprend notamment à mieux gérer ses comptes. «Avant le CEED, je ne savais pas du tout évaluer mes dépenses et notamment comment fixer mes prix de vente et de revient», confie-t-elle. « Maintenant je sais le faire au millime près. Cela me rassure beaucoup. Avant je fonctionna­is pratiqueme­nt au pif. Ce qui ne répondait pas du tout aux règles appliquées par un profession­nel », estime-t-elle. Elle pense également avoir beaucoup appris au niveau des voies et moyens capables de lui permettre d’écouler ses produits. « Je sais mieux répondre aux attentes des clients, comment leur parler, comment négocier et surtout comment procéder pour « valoriser mes produits », affirme Zeineb Seddik. Elle croit aussi que grâce au CEED, elle sait mieux gérer sa production. « Avant la formation du CEED, je ne savais pas que l’on pouvait utiliser les déchets pour en faire des produits ou des produits intermédia­ires », insiste-t-elle.

Conseil, assistance et formation

Il en est de même au niveau de la comptabili­té. Zeineb Seddik prévoit mieux ses dépenses. Quant à ses revenus, elle arrive à les rentabilis­er au mieux. Avec Hakim Amou, nous changeons carrément de registre. Son métier consiste à faire du conseil, de l’assistance et de la formation. Titulaire d’une Licence et d’un master en contrôle qualité aliments de l’université de Gabès, dans une structure universita­ire de Médenine, en 2012, il a opté pour le consulting. Il pense vouloir ouvrir son entreprise. Mais il croit nécessaire d’acquérir d’abord une expérience. Il s’engage après son stage de projet de fin d’études (PFE) notamment dans une entreprise du secteur laitier et une autre du catering. Attentif à tout, il s’oblige à apprendre à tout instant. Lit énormément, pose des questions, n’en finit pas d’observer. Comme il est de toutes les formations sur sa spécialité et sur l’entreprene­uriat. La formation acquise au sein du CEED, en 2019, fait partie du lot. Il estime cependant qu’elle est incontesta­blement la meilleure. « Grâce à sa diversité et la qualité des coachs », souligne-t-il. Techniques de vente, marketing, comptabili­té, leadership, communicat­ion,…hakim Amrou apprend tout. Installé aujourd’hui au sein de la pépinière des entreprise­s de Médenine, il s’engage très vite, en 2018, dans une activité qui sied le mieux à sa formation et à ses ambitions. Il accompagne nombre d’entreprene­urs agroalimen­taires de bout en bout : de l’idée de projet jusqu’à la commercial­isation. Conservati­on, emballage, procédures techniques,… notre jeune, ambitieux et dévoué, s’essaye à tout et réussit. Et après le marché tunisien, qu’il trouve « exigu », il ambitionne d’aller faire valoir son savoir-faire ailleurs. De sérieux contacts et des promesses existent en Afrique, mais aussi en Europe. S’appuyant sur un réseau d’experts dans quatre domaines, il pense pouvoir parvenir à se faire une place au soleil.

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