PNUD Sommet climat Les actions se multiplient
“La période quinquennale de 2014 à 2019 était la plus chaude jamais enregistrée…la nature est déchaînée. Et il faudrait être fou pour croire que l’on peut ruser avec elle. Car elle rend coup pour coup”, a esquissé le Secrétaire général de l’organisation des Nations unies, António Guterres. Sécheresse, ouragans, pics de chaleur inquiètent de plus en plus. Un vibrant appel à la mobilisation générale contre le réchauffement climatique a été lancé lors du sommet Action Climat tenu le 23 septembre en marge de l’assemblée générale des Nation unies à New York. Le temps de la parole est épuisé, place à l’action maintenant !
L’objectif est clairement annoncé : limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Ce « sommet Action Climat » a été l'occasion pour les leaders politiques internationaux de relever leurs ambitions et d’annoncer leurs plans d’action pour y parvenir et pour lutter contre le dérèglement climatique. Plan d'aide pour la forêt tropicale, promesses de dons pour le Fonds vert pour le climat et initiatives privées ont ponctué le déroulé de ce sommet. « La priorité immédiate concerne la recapitalisation du Fonds vert », a rappelé le chef de l'etat français. L'allemagne, le Royaume-uni, la Norvège, le Danemark, la Suède et la France ont doublé leur participation. De bon augure. Et ce n’est pas tout à fait fortuit! A la veille du Sommet « Action Climat » de L’ONU, les principaux organismes climatologiques mondiaux ont publié dimanche un rapport, intitulé Unis dans la Science, dans lequel ils mettent en relief l'écart flagrant – et croissant – entre les objectifs convenus pour lutter contre le réchauffement de la planète et la réalité. Constat indéniable : les émissions de dioxyde de carbone, qui contribuent largement au réchauffement de la planète lorsqu’elles se répandent dans l’atmosphère, atteignent des sommets sans précédent. Les mers montent rapidement. A ce rythme, les températures mondiales moyennes seront supérieures de 3 degrés Celsius à la fin du siècle.
C’est face à cette urgence que les chefs d’etat d’une soixantaine de pays ont présenté une feuille de route pour l'action climatique et pour la finance verte en s'appuyant sur des axes stratégiques. Plusieurs gestionnaires de fonds et d’actifs ont déclaré qu’ils s’emploieront à atteindre un portefeuille d’investissements au plus haut niveau d’ici la fin de l’année. Des dizaines d’entreprises ont déclaré, pour leur part, qu’elles s’attacheront à respecter les objectifs de l’accord de Paris.
La TUNISIE surfe sur la vague
Quid de la Tunisie dans ce contexte mondial houleux ? Elle est considérée parmi les pays méditerranéens les plus exposés aux changements climatiques. En clair, elle présente des risques de forte augmentation de la température pouvant aller jusqu’à 3° C à la fin du siècle. Des études effectuées à cet effet ont anticipé pour les années à venir une baisse des précipitations, une élévation du niveau de la mer, des risques d’incendies de forêts, des inondations. Autant d'éléments qui rendent vulnérables l’écosystème, les acquis sociaux et l’économie. Les effets sont encore plus prononcés dans les régions rurales et dans celles de l’intérieur du pays. De quoi accentuer davantage la fracture régionale et les inégalités sociales. Sans vouloir jouer les Cassandres, tirer la sonnette d’alarme n’a jamais été aussi impératif. A vrai dire, la Tunisie ne ménage pas ses efforts pour faire des enjeux climatiques un axe majeur de sa politique de développement socioéconomique. Bien que le pays soit considéré comme faible émetteur de gaz à effet de serre, la Tunisie s’est mise sur une trajectoire de développement bas carbone, en l'occurrence en abordant le volet de la transition de son système énergétique. Pour aboutir à des modes de consommation et de production efficaces et propres. Témoin de cette volonté, l’intégration du climat dans ses plans quinquennaux de développement et dans sa vision de long terme à travers l’élaboration de sa stratégie nationale bas carbone et le processus de préparation de son plan national d’adaptation aux changements climatiques. Autre signe de sa volonté de s’inscrire dans cette démarche : l’esprit et la lettre du rapport national volontaire sur la mise en oeuvre des Objectifs de Développement Durables (ODD) et sa présentation lors du Forum politique de haut niveau organisé par L’ONU en juillet 2019 à New York. Ce rapport fait référence à la relation entre les défis climatiques et l’atteinte des ODD.
Des actions ambitieuses tous azimuts
Depuis la ratification par le Parlement tunisien de l’accord de Paris à l’unanimité en octobre 2016, la Tunisie s’est engagée sérieusement dans des actions d’atténuation. Ainsi, nous pouvons citer dans ce cadre la mise en place de la stratégie 30/30 de maîtrise de l’énergie qui vise à convertir 30% de la production électrique en énergie renouvelable d’ici 2030. Il y a lieu d’évoquer également, le lancement des trois rounds pour les projets de production privée d'électricité à partir du photovoltaïque et de l’éolien pour une capacité totale de 280 MW ainsi que le lancement de 1000 MW de concessions s’insèrent dans cette même lignée. Autre mesure non moins importante : le renforcement des moyens du Fonds de transition énergétique par une taxe sur la consommation des produits énergétiques. Cette mesure peut être le prélude à l’instauration d’une taxe carbone dans le secteur de l’énergie. Ainsi, pour être en ligne avec l’esprit de l’accord de Paris et marquer son engagement dans la lutte contre le changement climatique, la Tunisie a entamé la mise à jour de cette première contribution déterminée au niveau national afin de hisser son ambition climatique aussi bien pour l’atténuation que pour l’adaptation de son territoire aux risques climatiques. Également, la Tunisie a lancé la préparation de sa Stratégie Nationale bas Carbone à l’horizon 2050 dans le secteur de l’énergie. Et une initiative non des moindres, il est prévu que le nouveau plan de développement 2021-2025 ait comme principale vision un développement bas carbone et résilient aux risques climatiques. Un signe d’engagement du pays en faveur d’une meilleure intégration des risques climatiques dans la planification du développement et la planification spatiale. Et pour cause : Menaces sur la planète ? Elles n’ont jamais paru aussi graves. On en subit les premiers effets. Autant dire que le monde est confronté à d’énormes défis, événements, challenges et enjeux cruciaux. Le sommet Action Climat a permis de provoquer un sursaut d’engagement en faveur de la protection du climat et de lutte contre le réchauffement climatique. Il y est dit que la mission est collective entre gouvernement, société civile, organisations internationales, banques et secteur privé. “Tout a un coût. Mais c’est le coût de l’inaction qui est le plus élevé”, a martelé Antonio Guterres. Et d’ajouter : « J'en appelle à votre audace. N'ayons pas peur d'être ambitieux ». Ce cri du coeur résonne déjà aux quatre coins de la planète.
La Tunisie a entamé la mise à jour de cette première contribution déterminée au niveau nationale afin de hisser son ambition climatique aussi bien pour l’atténuation que pour l’adaptation de son territoire aux risques climatiques