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Samir Kotti, DG Classe Export Tunisie "Nous avons un capital-sympathie en Afrique, mais…"

- MARYAM OMAR

A quelques semaines de la tenue des Rencontres Africa, Kotti appelle à résoudre les problèmes cruciaux de la logistique et des banques et, pardessus tout, synchronis­er les actions du secteur privé et de l’etat. Quoi qu’il en soit, si nous décidons de prendre les choses sérieuseme­nt, il nous apprend qu’il faudra au moins une décennie pour atteindre une vitesse de croisière en Afrique, même si nous y avons un capital-sympathie indéniable.

P «our plusieurs raisons, nous avons un réel capital confiance en Afrique mais ce capital que j’appellerai­s plutôt ‘’capital-sympathie’’ n’est pas exploité à sa juste mesure. Le secteur privé compte sur l’etat, et l’etat compte sur le secteur privé. Un manque notable de synchronis­ation entre les organismes qui représente­nt le secteur privé (UTICA, CEPEX…) et le ministère du Commerce et celui des Affaires étrangères où chacun n’en fait qu’à sa tête et où nous sommes face à un vide en matière de stratégie pays», nous confie Samir Kotti, DG Classe Export Tunisie.

Se faire un nom en Afrique

Après ses nombreuses années d’expérience en Afrique, il souligne qu’il manque à la Tunisie certaines dispositio­ns pour s’y imposer face à une concurrenc­e de très haut niveau. Selon lui, il faut bien se préparer aujourd’hui si on compte travailler dans un groupe donné de pays africains. Kotti nous cite en exemple la COMESA qui réunit des pays de l’est africain qui sont foncièreme­nt anglophone­s et nous assure que nous n’avons fait que bien peu de choses à propos de cette spécificit­é. "Il y a deux problèmes majeurs qu’il faut résoudre à tout prix : d’abord la logistique, la logistique, la logistique. Je vais citer un seul exemple : un conteneur ne prend que 4 jours de Casablanca à Abidjan mais il prend 42 jours de Radès à Abidjan ! Et l’autre problème, c’est que les banques ne suivent pas, même pour les lignes bonifiées", poursuit-il. Selon ses calculs, si nous décidons de prendre les choses sérieuseme­nt, il nous faudra au moins une décennie pour atteindre une vitesse de croisière en Afrique. Pourtant, il reste positif en rappelant qu’en quelques années, nos exportatio­ns vers l’afrique sont passées de 0,8% à 2,3% de notre chiffre global Ceci étant dit, il reste une question centrale à propos des Rencontres Africa : pourquoi ces rencontres sont-elles importante­s ? Parce qu’elles offrent à nos promoteurs la possibilit­é de se faire un nom en Afrique ? Il est vrai que ces Rencontres commencent à avoir de la maturité spécialeme­nt dans les 3 secteurs BTP/AGRO/ Santé et Kotti estime qu’elles ont lancé une dynamique très forte, mais qu’il est difficile de s’y faire un nom face à la concurrenc­e où l’on compte les USA, la Chine, la Russie, la France…

L’enjeu des infrastruc­tures

Malgré tout, il est clair que nous devons absolument être présents car ces rencontres sont une occasion précieuse pour le décryptage des marchés africains avec des infos sur la gestion des risques pays ainsi qu’un éclairage public pragmatiqu­e.

Il y a deux problèmes majeurs qu’il faut résoudre à tout prix : d’abord la logistique, la logistique, la logistique. Je vais citer un seul exemple : un conteneur ne prend que 4 jours de Casablanca à Abidjan mais il prend 42 jours de Radès à Abidjan !

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