Le CEED forme des entrepreneurs de Gabès Un suivi de tous les instants
Lorsque la formation du CEED est terminée, ceci ne signifie pas que les personnes coachées sont abandonnées. Le CEED revient, en effet, à la charge. « Le staff du CEED vous appelle souvent pour savoir si vous avez besoin de quelque chose, et lorsque vous exprimez une demande, ils réagissent assez rapidement », assure une entrepreneure de Gabès.
On a beau changer de région, ou encore de secteur d’activité, le résultat est toujours le même : du sud au nord de la Tunisie, d’est en ouest, tous les entrepreneurs qui ont suivi la formation du Center for Entrepreneurship and Executive Development (CEED) sont unanimes : l’expérience vaut la peine d’être vécue. Et de ce point de vue, les trois entrepreneurs de la région de Gabès, présentés dans le présent article, ne tarissent pas d’éloges sur un programme qui leur a permis d’aller plus loin. Jamel Chelbi, Mantassar Bouaine et Zaineb Aloui mettent tous en exergue la qualité de la formation et des formateurs qui ont tout axé sur le vécu de leurs projets. Ils évoquent encore la dynamique suscitée par la formation qui a fait naître un groupe solidaire qui continue, et bien après la formation, d’échanger les idées et de résoudre des problèmes en commun. « Lorsque je suis confrontée à une difficulté, je pense automatiquement à toutes celles et à tous ceux avec lesquels j’ai été formé par les coachs du CEED », assure Montassar Bouaine. « Et c’est en toute évidence que je le fais : ils connaissent bien mon business et ils vont m’aider sérieusement. L’un d’entre eux, dont je tairais le nom, a abandonné son travail pendant toute une journée pour me venir en aide ».
« Ils réagissent assez rapidement »
Les rapports avec le CEED et avec les formateurs sont, dans le même ordre d’idées, étroits. Jamel Chelbi, Mantassar Bouaine et Zaineb Aloui continuent de les contacter qui pour avoir une information, qui pour solutionner un problème. « De toute façon, vous n’avez pas toujours besoin de le faire, fait remarquer Zaineb Aloui, les personnes du CEED vous appellent souvent pour savoir si vous avez besoin de quelque chose, et lorsque vous exprimez une demande, ils réagissent assez rapidement ». Nos entrepreneurs sont unanimes pour reconnaître que le suivi du CEED est de tous les instants. Nos trois entrepreneurs disent avoir beaucoup appris lors d’une formation qui prend en compte leur emploi du temps. « Dans la mesure où elle est donnée pendant deux jours de la semaine », affirme Zaineb Aloui, qui a eu le temps de suivre sa formation et de s’occuper de son projet. « La formation nous a permis, par ailleurs, de pratiquer ce que nous apprenons », commente Mantassar Bouaine. « Elle permet des vaet-vient avec les formateurs. Ce que nous apprenons est mis en pratique et souvent raconté par la suite pour être corrigé », poursuit-il.
«We think process, no product »
« Et l’apprentissage est quasi complet : marketing digital, leadership, gestion de trésorerie, techniques de vente, relations clients… Tout ce dont a besoin un entrepreneur aujourd’hui », déclare Jamel Chelbi, qui assure que beaucoup d’entrepreneurs, déjà installés dans le marché, souffrent d’une méconnaissance des techniques inculquées par les formateurs du CEED. Jamel Chelbi est le patron d’international Manufactoring Compagny (IMC). Un projet dédié à la fabrication de machines et que cet ingénieur originaire de Matmata (40 km au sud-ouest de Gabès) nourrit depuis des lustres. Ingénieur en électrotechnique de l’ecole nationale des ingénieurs de Sfax (ENIS), sorti en 2006, notre homme est venu à ce projet après de longues années où il a appris bien des ficelles de son métier. Avec une longue expérience notamment dans des entreprises spécialisées dans le câblage automobile. Il a travaillé notamment chez le leader du câblage automobile, Yazaki, à Gafsa. Il touche également à l’emballage, à la confection et à l’industrie aéronautique. Des années d’expériences qui ont enraciné chez lui une idée : quel que soit le secteur d’activité, le plus important est de maîtriser les processus de fabrication. «We think process, no product » (Nous pensons processus et non produit) », répète-t-il à souhait. Aussi son souci premier réside dans les modes de fabrication, dans le management de la qualité, dans le respect des normes,… « Si cela est respecté, le reste importe quasiment peu », insiste Jamel Chelbi. Il est aussi le père, avec d’autres partenaires, d’un autre projet : l’africa Flying and Engineering, un bureau d’études de Gabès en génie civil qui se veut multidisciplinaire : industrie, énergie, environnement, formation, agriculture,…
Valoriser les produits du terroir
Côté projet, Jamel Chelbi ambitionne de servir les jeunes entrepreneurs. En mettant à leur disposition notamment des machines à des prix accessibles. « Ceux qu’ils trouvent sur le marché sont hors de prix ». Il travaille pour l’heure sur cinq projets. Montassar Bouaine est dans un tout autre domaine : l’agroalimentaire. Son projet (Les délices de l’oasis) consiste en la transformation et pour l’essentiel des dattes, des grenades et de la moringa. Un métier tout à fait dans les cordes de cet ingénieur agricole, sorti, en 2017, de l’ecole supérieure de l’agriculture de Mateur (ESAM). Aussitôt sorti de L’ESAM, il s’installe dans la ferme paternelle à Métouia, située au nord de Gabès. Engagé dans le travail associatif – il est le président de l’association de l’oasis des Sciences de Métouia- il croit dur comme fer en la nécessité de valoriser les produits du terroir. D’autant plus que la qualité nutritive des produits est largement reconnue. La teneur en sucre des dattes de la région fait qu’elle sont appréciées. Sirop, café, confiture,… les produits qu’il fabrique encore –et pour l’essentiel à l’ancienne- sont appréciés et écoulés par ce jeune entrepreneur qui ne compte pas, en compagnie de ses trois employés sans compter les saisonniers, s’arrêter en si bon chemin. Zaineb Aloui n’a pas, elle non plus, perdu beaucoup de temps pour lancer son projet. Elle crée très vite, au sortir d’un master en langues et littérature anglaise, une garderie scolaire, en 2013.
Elle pense avoir réussi son pari
Elle vend son projet en 2016. Pour lancer, avec son époux et un associé, un centre de formation continue, Leaders center. Ils ne recourent pas à un crédit, mais s’autofinancent, son époux et elle-même, en utilisant les revenus venus de la vente de la garderie scolaire. La formation étant devenue une activité de plus en plus répandue, elle pense avoir réussi son pari de se mettre un beau jour à son propre compte. Cette Gabésienne pur jus ambitionne, à l’aide de ses deux employées à plein temps et de ses consultants-formateurs, de pouvoir s’engager à plus ou moins long terme dans des formations plus longues : Brevet de Technicien Supérieur (BTS) et Brevet de Technicien Professionnel (BTP).