LIFTING POUR LA GOUVERNANCE DE DÉLICE HOLDING
Le groupe agroalimentaire Délice Holding vient de relancer la procédure pour choisir un représentant des actionnaires individuels. Pour rappel, lors de la dernière Assemblée Générale du 20 juin 2019, les minoritaires ont demandé au management de reporter la sélection à une date ultérieure en raison de l’existence d’une seule candidature à ce poste. Le groupe a également profité de cette occasion pour illustrer les nouvelles exigences de la récente loi sur l’amélioration du climat des investissements. Il s’agit de la première société cotée en Bourse de Tunis qui compte mettre en oeuvre les mécanismes d’amélioration de sa gouvernance. La holding compte ainsi séparer les fonctions de directeur général de celles du président du conseil ainsi que la nomination de deux administrateurs indépendants. En matière de gouvernance, principale défaillance des sociétés tunisiennes, Délice Holding va prendre les devants. Néanmoins, il reste maintenant à définir les critères de l’indépendance. Celles mentionnées par la loi sont très larges. En effet, la loi définit un administrateur indépendant tout membre n’ayant aucune relation avec l’entreprise, les entités de son groupe, ses actionnaires et ses administrateurs. Pour Délice Holding, trouver de tels administrateurs ne serait pas une affaire compliquée. Il s’agit d’un groupe de renommée, dans un secteur important et qui offre des jetons de présence de 4 000 dinars nets de la retenue à la source. De plus, cette nomination ne pose aucun problème du moment que le Conseil comporte actuellement 8 administrateurs. Il y a donc quatre sièges libres. La seule vraie difficulté est de trouver quelqu’un qui ait de l’expérience dans l’industrie laitière. Les candidats qui pourraient être retenus seraient des opérateurs dans d’autres activités agroalimentaires. L’exercice auquel Délice va se livrer est intéressant à suivre de près car il ouvre la voie à une nouvelle ère de la gouvernance des entreprises cotées en Tunisie. Nous pensons même que cet exercice serait une mission ardue pour plusieurs sociétés qui n’ont pas encore la culture d’ouvrir leurs Conseils à des « étrangers ».